SUR LE SOMNAMBULISME SUR LES PHÉNOMÈNES QU'IL PRÉSENTE ET SUR SON ACTION THÉRAPEUTIQUE DANS CERTAINES MALADIES NERVEUSES DU ROLE IMPORTANT QU'IL JOUE DANS L'ÉPILEPSIE, DANS L'HYSTÉRIE Et dans les Névroses dites Extraordinaires. Ouvrage dont la Première Partie a été récompensée d'une Médaille de 1.200 francs PAR Le Dr Prosper DESPINE RÉSIDANT A MARSEILLE, MEMBRE HONORAIRE DE LA SOCIETE. MEDICO-PSYCHOLOGIQUE DE LA GRANDE-BRETAGNE BT DE LA SOCIÉTÉ AMÉRICAINE DES PRISONS, MEMBRE CORRESPONDANT DE LA SOCIÉTÉ MEDICO-PSYCHOLOGIQUE DE PARIS OUVRAGES DU MÊME AUTEUR CHEZ LE MÊME ÉDITEUR. Psychologie Naturelle. Étude sur les facultés intellectuelles et morales dans leur état normal et dans leurs manifestations anomales chez les aliénés et chez les criminels. 3 forts vol. in-8° (1800 pages). TOME I. Contenant une étude sur les facultés intellectuelles et morales, sur la raison, sur le libre arbitre et sur les actes automatiques. TOME II Contenant une étude psychologique sur les aliénés et sur les criminels. Parricides. - Homicides. TOME III. Contenant une étude psychologique sur les criminels (suite). Infanticides. Suicidés. Incendiaires. Voleurs. Prostituées - Bases du traitement moral auquel doivent être soumis les criminels et les délinquants. 1868. son De la Contagion morale. Faits démontrant son existence, explication scientifique. Du danger que présente pour la moralité et la sécurité publiques la relation des crimes donnée par les journaux. Brochure; 1870. De l'Imitation considérée au point de vue des principes qui la déter.... minent. - Brochure; 1871. Le Démon Alcool. Ses effets désastreux sur le moral, sur l'intelligence et sur le physique.-Moyens d'y porter remède. -Brochure; 1871. De la Folie au point de vue philosophique, ou plus spécialement psychologique, étudiée chez le malade et chez l'homme en santé. Ouvrage couronné par l'Institut en 1874 (section de Philosophie de l'Académie des Sciences morales et politiques); 1875. PRÉFACE. La Société médico-psychologique, en nous accordant une récompense, n'ayant voulu attribuer ce bienveillant témoignage qu'à une partie de notre travail, nous ne saurions mieux faire, pour mettre à couvert la responsabilité de son appréciation sur nos recherches, que de débuter par exposer le rapport qui en a été fait par le Dr Ritti au nom de la Commission chargée d'examiner les travaux lui ont été soumis. « Le Mémoire no 1, nous nous empressons de le dire, le plus important des trois, porte pour épigraphe la phrase suivante : << Le somnambulisme doit désormais appartenir à la science ». Ce travail, très-volumineux, traite la question du somnambulisme, qui a longtemps présenté quelque chose de mystérieux et sur laquelle on a écrit bien des volumes sans pouvoir les résoudre, lorsque les découvertes récentes sur la physiologie du système nerveux et en particulier l'hypothèse de la cérébration inconsciente sont venues apporter des lumières nouvelles et ont permis enfin d'expliquer ce qui paraissait inexplicable. Nous rendrons justice à l'auteur de ce Mémoire, en disant qu'il n'est aucune de ces découvertes qu'il n'ait mise à profit, et que la partie physiologique de son œuvre est au-dessus de tout éloge. Une analyse succincte vous fera, je l'espère, partager ce sentiment. » Avant de décrire les phénomènes du somnambulisme et de les expliquer, notre auteur développe les idées physiologiques sur lesquelles il va s'appuyer. Personne n'ignore aujourd'hui, grâce aux travaux de Carpenter, Laycock, Onimus, Luys, etc., qu'il existe un certain nombre de phénomènes de l'activité cérébrale, phénomènes complexes qui constituent ce qu'on a appelé la cérébration inconsciente et se distinguent des phénomènes cérébraux conscients et volontaires en ce qu'ils s'accomplissent automatiquement. Cet automatisme dans les actes intellectuels est entretenu et transmis par l'hérédité. On observe généralement que l'énergie des phénomènes cérébraux automatiques est en raison inverse des phénomènes cérébraux conscients et volontaires. Il semble même y avoir à l'état normal comme une sorte de lutte constante entre ces deux genres de manifestations cérébrales; aussi ne devra-t-on pas regarder comme cérébralement plus sain l'individu chez lequel les actions automatiques du cerveau sont à leur minimum. >> En exposant ainsi cette doctrine nouvelle de l'automatisme cérébral, je n'ai pas cru devoir expliquer ce qu'on doit entendre par les mots activité cérébrale consciente, activité cérébrale automatique. Notre auteur nous en donne des définitions qui peuvent être acceptées: par activité cérébrale consciente, il entend celle qui préside à la manifestation du moi, de l'être conscient de lui; l'activité cérébrale automatique est, au contraire, celle qui mânifeste en l'état d'inconscience les facultés psychiques, et qui, au moyen de ces facultés, produit des actes semblables à ceux qui émanent de notre moi, sans cependant l'intervention active de celui-ci. >> Cette hypothèse de l'automatisme cérébral a pris naissance, ainsi que les auteurs qui l'ont créée l'avouent eux-mêmes, dans les découvertes de la physiologie des centres nerveux inférieurs. Le phénomène réflexe de la moelle a créé le phénomène réflexe cérébral. Notre auteur l'a bien compris ainsi, puisque dans un paragraphe spécial intitulé: Anatomie et physiologie de l'automatisme, il analyse les phénomènes automatiques manifestés par la moelle, le bulbe rachidien; il étudie les fonctions de la protubérance annulaire, des pédoncules du cerveau et enfin du cervelet. C'est sur cette base scientifique solide qu'il va édifier sa théorie de l'automatisme du cerveau et de ses différents modes de manifestation dans l'état normal. » A l'état normal, les actes dirigés par l'activité automatique du cerveau sont de deux espèces. La première comprend <<les mouvements, les actes qui, longtemps commandés et dirigés par |