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LE PAPEGAI A TÊTE AURORE.

Dixième espèce.

M. le Page Dupratz est le seul qui ait parlé de cet oiseau.

« Il n'est pas, dit-il, aussi gros que les perroquets qu'on apporte ordinairement en France. Son plumage est d'un beau verd céladon; mais sa tête est coiffée de couleur aurore, qui rougit vers le bec, et se fond par nuances avec le verd du côté du corps. Il apprend difficilement à parler; et quand il le sait, il en fait rarement usage. Ces perroquets vont toujours en compagnie; et s'ils ne font pas grand bruit étant privés, en revanche ils en font beaucoup en l'air, qui retentit au loin de leurs cris aigres : ils vivent de pacanes, de pignons, de graines du laurier-tulipier et d'autres petits fruits, »

LE PARAGUA.

Onzième espèce.

CET oiseau décrit par Marcgrave paroît se trouver au Bresil. Il est en partie noir et plus grand que l'amazone; il a la poitrine et la partie supérieure du ventre, ainsi que le dos, d'un très-beau rouge; l'iris des yeux est aussi d'un beau rouge; le bec, les jambes et les pieds sont d'un cendré foncé.

Par ses belles couleurs rouges, ce perroquet a du rapport avec le lori: mais comme celui-ci ne se trouve qu'aux grandes Indes, et que le paragua est probablement du Bresil, nous nous abstiendrons de prononcer sur l'identité ou la diversité de leurs espèces, d'autant qu'il n'y a que Marcgrave qui ait vu ce perroquet, et que peut-être il l'aura vu en Afrique, ou qu'on l'aura transporté au Bresil, parce

qu'il lui donne que le nom simple de paragua, sans dire qu'il est du Bresil; en sorte qu'il est possible que ce soit en 'effet un lori, comme l'a dit M. Brisson. Et ce qui pourroit fonder cette présomption, c'est que Marcgrave a aussi donné un perroquet gris comme étant du Bresil, et que nous soupçonnons être de Guinée, parce qu'il ne s'est point trouvé de ces perroquets gris en Amérique, et qu'au contraire ils sont très-communs en Guinée, d'où on les transporte souvent avec les nègres. La manière même dont Marcgrave s'exprime, prouve qu'il ne le regardoit pas comme un perroquet d'Amérique; Avis psittaco planè similis.

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AVANT de passer à la grande tribu des perriches, nous commencerons par en séparer une petite famille qui n'est ni de cette tribu, ni de celle des papegais, et. qui paroît faire la nuance pour la grandeur entre les deux. Ce petit genre n'est composé que de deux espèces; savoir, le maïpouri et le caïca; et cette dernière n'est que très-nouvellement connue.

LE MAI POURI *.

Première espèce.

CE

E nom convient très-bien à cet oiseau, parce qu'il siffle comme le tapir, qu'on appelle à Cayenne maïpouri; et quoiqu'il y ait une énorme différence entre ce gros quadrupède et ce petit oiseau, le coup de sifflet est si semblable, qu'on s'y méprendroit. Il se trouve à la Guiane, au Mexique et jusqu'aux Caraques; il n'approche pas des habitations et se tient ordinairement dans les bois entourés d'eau, et même sur les arbres des savanes noyées; il n'a pas d'autre voix que son sifflet aigu, qu'il répète souvent en volant, et il n'apprend point à parler.

* Voyez les planches enluminées, no 527, souş la dénomination de petite perruche maïpouri de Cayenne.

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