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sa perche. La cage l'attriste et le rend muet; il ne parle bien qu'en liberté : du reste, il cause moins en hiver que dans la belle saison, où, du matin au soir, il ne cesse de jaser, tellement qu'il en oublie la nourriture.

Dans ces jours de gaieté, il est affectueux; il reçoit et rend les caresses, obéit et écoute mais un caprice interrompt souvent et fait cesser cette belle humeur. Il semble être affecté des changemens de temps; il devient alors silencieux. Le moyen de le ranimer est de chanter près de lui; il s'éveille alors et s'efforce de surpasser par ses éclats et par ses cris la voix qui l'excite. Il aime les enfans, et en cela il diffère du naturel des autres perroquets il en affectionne quelques uns de préférence; ceux-là ont droit de le prendre et de le transporter impunément; il les caresse; et si quelque grande personne le touche dans ce moment, il la mord très-serré. Lorsque ses amis enfans le quittent, il s'afflige, les suit et les rappelle à haute voix. Dans le temps de la muc, il paroît souffrant et abattu,

et

cet état de forte mue dure environ trois mois.

On lui donne pour nourriture ordinaire du chènevis, des noix, des fruits de toute espèce, et du pain trempé dans du vin. Il préféreroit la viande si on vouloit lui en donner; mais on a éprouvé que cet aliment le rend lourd et triste, et lui fait tomber les plumes au bout de quelque temps. On a aussi remarqué qu'il conserve son manger dans des poches ou abajoues, d'où il le fait sortir ensuite par une espèce de rumination *. »

*Note communiquée par le R. P. Bougot, gardien dés Capucins de Semur, qui a fait pendant long-temps son plaisir de l'éducation des perro

quets.

LE MEUNIER,

O U

LE CRIK POUDRÉ *.

Seconde espèce.

Αν

UCUN naturaliste n'a indiqué ni décrit cette espèce d'une manière distincte ; il semble seulement que ce soit le grand perroquet verd poudré de gris, que Barrère a désigné sous le nom de perroquet blanchâtre. C'est le plus grand de tous les perroquets du nouveau monde, à l'exception des aras. Il a été appelé meunier par les habitans de Cayenne, parce que son plumage, dont le fond est verd, paroît saupoudré de farine. Il a une tache jaune sur la tête; les plumes de la face supé

* Voyez les planches enluminées, no 861.

rieure du cou sont légèrement bordées de brun; le dessous du corps est d'un verd moins foncé que le dessus, et il n'est pas saupoudré de blanc; les pennes extérieures des ailes sont noires, à l'exception d'une partie des barbes extérieures qui sont bleues; il a une grande tache rouge sur les ailes; les pennes de la queue sont de la même couleur que le dessus du corps, depuis leur origine jusqu'aux trois quarts de leur longueur, et le reste est d'un verd jaunâtre.

Ce perroquet est un des, plus estimés; tant par sa grandeur et la singularité de ses couleurs, que par la facilité qu'il a d'apprendre à parler, et par la douceur 'de son naturel. II n'a qu'un petit trait déplaisant; c'est son bec qui est de couleur de corne blanchâtre.

LE CRIK ROUGE ET BLEU. ·

Troisième espèce.

CR perroquet a été indiqué par Aldrovande, et tous les autres naturalistes ont copié ce qu'il en a dit; cependant ils ne s'accordent pas dans la description qu'ils en donnent. Selon Linnæus il a la queue verte, et selon M. Brisson il l'a couleur de rose. Ni l'un ni l'autre ne l'ont vu, et voici tout ce qu'en dit Aldrovande.

« Le nom de varié (λ) lui conviendroit fort, eu égard à la diversité et la richesse de ses couleurs. Le bleu et le rouge tendre (roseus) y dominent; le bleu colore le cou, la poitrine et la tête, dont le sommet porte une tache jaune ; le croupion est de même couleur; le ventre est verd; le haut du dos bleu clair; les pennes de l'aile et de la queue sont toutes

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