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Cet Ordre, d'abord fort illuftre, devint fi commun fous le regne de Henri II, que les Seigneurs ne voulurent plus y entrer.

Henri III le releva, en le joignant à celui du Saint-Efprit. C'eft pourquoi les Chevaliers de celui-ci, la veille de leur réception, prennent l'Ordre de Saint-Michel, en portene ie collier autour & tout près de leur écution, & font en conféquence appellés Chevaliers des Ordres du Roi. En 1665, Louis XIV réduifiť les Chevaliers de Saint-Michel au nombre de

cent.

gens

On confere l'Ordre de Saint-Michel à des de Robe, de Finance, de Lettres, & même à des Artiftes célebres par leurs talens. Ils portent la Croix de Saint-Michel attachée à un cordon de foie noire moiré: c'est là ce qu'on appelle fimplement l'Ordre de Saint-Michel.

MICHEL. (Ordre de l'Hermite de Saint-) C'eft le nom d'un Ordre militaire du Royaume de Naples, inftitué en l'année 1463, par Ferdinand d'Arragon, Ier. du nom, Roi de Naples en mémoire de ce qu'il accorda la grace au Duc de Seffa, fon parent, après qu'il eut conjuré deux fois contre lui en faveur de Jean d'Anjou.

MICROMETRE. On connoît deux fortes de micrometres, le fimple & le compofé. Le premier, inventé par M. Kirch, en 1677, est un anneau de cuivre ou d'acier, percé diamétralement én vis, & fert à mesurer de très-petites grandeurs; un pouce, par exemple, s'y trouve divifé en un très-grand nombre de parties, comme en 2400. Le micrometre

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compofé eft une machine aftronomique, qui, par le moyen d'une vis, fert à mefurer dans les cieux, avec une très-grande précision, de petites diftances, ou de petites grandeurs, comme les diametres du foleil, des planeles, &c.

Les Anglois donnent la gloire de cette ingénieuse machine à M. Gafcoigne Aftronome, qui fut tué dans les guerres civiles d'Angleterre, en combattant pour l'infortuné Charles I. Dans le Continent, on en fait honneur à M. Huyghens. On jugera de leurs titres refpectifs parce que nous allons rapporter. M. de La Hire, dans fon mémoire de 1717, fur la date de plufieurs inventions, qui ont fervi à perfectionner l'Aftronomie, dit que c'eft à M. Huyghens que nous devons celle du micrometre. Il remarque que cet Auteur, dans fon obfervation fur l'anneau de Saturne, publiée en 1659, donne la maniere d'observer les diametres des planetes, en fe fervant de la lunette d'approche, & en mettant, comme il le dit, au foyer du verre oculaire convexe, qui eft auffi le foyer de l'objectif,un objet qu'il appelle virgule, d'une grandeur propre à comprendre l'objet qu'il vouloit mefurer: car il avertit qu'en cet endroit de la lunette à deux verres convexes, on voit très-diftinctement les plus petits objets. Ce fut par ce moyen qu'il mefura les diametres des planétes, tels qu'il les donne dans cet ouvrage.

D'un autre côté, M. Tounley, fur ce que M. Auzout avoit écrit dans les Tranfactions Fhil. n°. 21, fur cette invention, la revendique en faveur de M. Gascoigne, par un écrit inféré dans ces mêmes Trapfactions, no. 25, ajoutai.

qu'on le regarderoit comme coupable envers fa Nation, s'il ne faifoit valoir les droits de cet Aftronome fur cette découverte. Il remarque donc qu'il paroit par plufieurs lettres & papiers volans de fon Compatriote, qui lui ont été remis, qu'avant les guerres civiles, il avoit non feulement imaginé un inftrument qui faifoit autant d'effet que celui de M. Auzout, mais encore qu'il s'en étoit fervi pendant quelques années pour prendre les diametres des planetes; que même, d'après fa précifion, il avoit entrepris de faire d'autres obfervations délicates, telles que celles de déterminer la diftance de la lune par deux obfervations faites, l'une à l'horifon & l'autre à fon paffage par le méridien; enfin qu'il avoit entre les mains le premier inftrument que M. Gafcoigne avoit fait, & deux autres qu'il avoit perfectionnés. Après des témoignages auffi pofitifs, quoiqu'on connoiffe l'ardeur avec laquelle les Anglois revendiquent leurs découvertes, & cherchent quelquefois même à s'attribuer celles des autres Nations, il paroît difficile de ne pas donner à cet Anglois l'invention du micrometre; mais on n'en doit pas moins regarder M. Huyghens comme l'ayant inventé auffi de fon côté car il eft plus que vraisemblable qu'il n'eut aucune connoiffance de ce qui avoit été fait dans ce genre au fond de l'Angleterre.

Quant à la conftruction du micrometre donné "par le Marquis de Malvafia, trois ans après celle de M. Huyghens, on ne peut la regarder 'comme une découverte ; il paroît prefque certain qu'il en dut l'idée au micrometre de cet luftre Géometre. Mais s'il fut imitateur, il fut

Imité auffi à fon tour; car il y a tout lieu dé penfer que le micrometre de ce Marquis, donna à M. Auzout l'idée du fien, qui étoit si bien imaginé, qu'on n'en emploie pas d'autre aujourd'hui dans l'Aftronomie.

MICROSCOPE. C'eft une lunette qui fert à découvrir & à représenter diftinctement les moindres parties des corps. L'inventeur du microscope eft le même que celui qui a inventé le télescope, appellé Zacharie Janfon, ou Joannidés, de Middelbourg en Zélande. Dalencé en attribue l'invention à Drebbel, Payfan du NordHollande, qui a auffi trouvé un thermometre.

On attribue à M. Huyghens l'invention de celui qui eft fait avec une petite lentille; néanmoins on trouve que le P. Maignan, Minime, en a parlé long-tems auparavant dans le quatrieme tome de fon Cours Philofophique. Les obfervations faites au microfcope, ne remontent guere à plus de 140 ans.

MICROSCOPE SOLAIRE. On doit ce merveilleux microscope au Docteur Liberkun, de l'Académie des Sciences de Pruffe, qui le communiqua à la Société Royale de Londres, environ l'an 1740; dans ce tems, il étoit fans miroir, & cette utile addition eft due aux Anglois.

2.

MIEL. L'ufage du miel a pris naiffance dans les heureux climats de l'Orient. C'est delà que cette découverte passa dans la Grece, & donna lieu à Ariftée d'en faire connoître la préparation à fes Concitoyens. Cette précieufe liqueur ne tarda pas à être connue dans toutes les

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autres parties du Monde fucceffivement. Juftin nous apprend dans fon hiftoire, liv. 13, que cette découverte fut portée de l'isle de Crete, en Efpagne, par Gorgor, Roi des Curetes.

Toutes les Nations ont reconnu les bons effets de l'ufage du miel. Pythagore fe contentoit de miel & de pain pour fa nourriture: il vécut 90 ans, fans avoir fenti aucune incommodité, & il confeilloit ce même régime à fes Difciples & à tous ceux qui voudroient fe procurer une longue vie fans infirmités. Démocrite fuivit ce même précepte dans fa conduite; il le confeilloit auffi aux tres; & quelqu'un lui demandant dans fa vieilleffe, comment il avoit pu conferver dans un âge fi avancé, tant de force de corps & d'efprit: il répondit que quiconque s'arroferoit de miel en dedans & d'huile en dehors, auroit le même bonheur dont il jouiffoit.

au

Virgile, & beaucoup d'autres après lui, ont célébré les bonnes qualités du miel & fe font occupés des moyens propres à forcer les abeilles à en recueillir une plus grande quantité. Il a paru derniérement un ouvrage publié par M. Ducarne de Blangy, qui ne laif e rien à defirer -deffus. L'Auteur y donne la façon qu'il a découverte depuis peu, de former foi-même les effains, quand on juge à propos de le faire, fans être obligé d'attendre qu'ils

viennent naturellement.

MIGNON, nom que l'on donna aux Favoris du Roi Henri III. Voici comment l'Etoile parle des Mignons de ce Monarque, dans fon Journal, tom. I.

« Ce fut en 1516 que le nom de Mignon

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