prefque tous les autres écrivains; &, quoique fes entithefes foient fréquentes, dans fés maximes, il est bien éloigné d'ennuyer ou de dégouter le lecteur. Il y a, il eft vrai, dans fes ouvrages, des chofes à rejetter; &, les efforts qu'il fait pour transformer les vertus en vices, n'eft ni à fon honneur, ni à l'avantage de la nature humaine; auffi nous avous exclu de ces extraits toute efpece de penfée ou d'ex- ́ preffion qui répugne à la religion, à la vertu & aux mœurs. Ce qui doit rendre ces extraits recommandables eft, que l'ouvrage entier de cet auteur n'eft du tout point propre à être mis entre les mains de ceux dont l'efprit n'eft pas encore capable de diftinguer le vrai du faux.

M. de St. Réal a principalement écrit fur l'hiftoire; & les François en ont toujours fait grand cas. Il a cependant fait quelques traités fur la morale & fur la critique, d'où nous avons extrait les endroits les plus frappants.

M. de

M. de St. Evremond étoit un homme diftingué & un favant : il eft encore regardé comme un écrivain élégant; quoiqu'il ait maintenant beaucoup perdu de fa célébrité. Il y a dans fes ouvrages des traits brillants, qui n'ont pas peu contribué à embélir & à groffir ces extraits.

M. Pascal a été, parmi les moraliftes François, un des plus judicieux & des plus profonds. L'hiftoire ne nous offre rien de plus auftere que le détail de fa vie. On a joint ici quelques unes de fes penfée les plus judicieuses, fans fe mettre en peine de les lier; & comme elles fe trouvent dans fon ouvrage.

Il feroit inutile de faire l'éloge des caracteres de La Bruyere; leur mérite eft affez connu. Quoique plufieurs de fes caracteres ne foient plus d'ufage & que d'autres n'aient jamais eu des originaux que dans la ville de Paris, fon ouvrage, cependant, eft excellent

dans

dans plufieurs endroits; mais il ne mérite pas d'être lu en entier par un Anglois du 18me. fiecle. Ce qui eft également applicable à tous les fiecles & à tous les pays, & qui continuera de l'être, tandis que les hommesferont les mêmes, fe trouve inferré dans ces, extraits..

Rapin & Bouhours, font placés parmi les plus habiles critiques que la France ait pro-duit ils ont ici la préférence à caufe de leur maniere d'écrire. Le dernier eft, ainfi que la Bruyere & la Rochefoucauld, fortement recommandé par Lord Chesterfield, dans les lettres qu'il écrivit à fon fils. &c. &c. &c.

Ce n'eft pas feulement à la jeuneffe que ces extraits peuvent être utiles: les auteurs d'où on les à tirés font très volumineux, & bien des lecteurs feront bien aifes de trouver ce qu'il y a de mieux, recuilli dans ce petit ouvrage; mais ils ne voudroient pas fe don

ner

ner la peine de feuilletter un grand nombre de volumes, pour, cueiller ces fleurs parmi un défert couvert de bruyeres. En un mot l'éditeur a tâché de rendre cette collection précieuse & intéreffante. Il y auroit de l'inmodeftie pour lui, d'en dire d'avantage; mais il efpere que le lecteur judicieux ajou tera que fes efforts n'ont pas été vains.

TABLE.