Lettres sur les fabulistes anciens et modernes, Volume 1

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Pichon-Béchet, 1827 - Fables
 

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Page 226 - Je définis la cour un pays où les gens, Tristes, gais, prêts à tout, à tout indifférents, Sont ce qu'il plaît au prince, ou, s'ils ne peuvent l'être, Tâchent au moins de le paraître. Peuple caméléon, peuple singe du maître ; On dirait qu'un esprit anime mille corps : C'est bien là que les gens sont de simples ressorts.
Page 225 - Le savetier crut voir tout l'argent que la terre Avait depuis plus de cent ans, Produit pour l'usage des gens. II retourne chez lui, dans sa cave il enserre L'argent et sa joie à la fois. Plus de chant, il perdit la voix Du moment qu'il gagna ce qui cause nos peines. Le sommeil quitta son logis; II eut pour hôtes les soucis, Les soupçons, les alarmes vaines.
Page 120 - ... net. A ces mots on cria haro sur le baudet. Un loup, quelque peu clerc, prouva par sa harangue Qu'il fallait dévouer ce maudit animal, Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout leur mal. Sa peccadille fut jugée un cas pendable. Manger l'herbe d'autrui ! quel crime abominable ! Rien que la mort n'était capable D'expier son forfait. On le lui fit bien voir. Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.
Page 95 - L'un de nos deux marchands de son arbre descend, Court à son compagnon, lui dit que c'est merveille Qu'il n'ait eu seulement que la peur pour tout mal : « Eh bien ! ajouta-t-il, la peau de l'animal ? Mais que t'at-il dit à l'oreille ? Car il t'approchait de bien près, Te retournant avec sa serre. — Il m'a dit qu'il ne faut jamais Vendre la peau de l'ours qu'on ne l'ait mis par terre.
Page 227 - Échevins, prévôt des marchands, Tout fait sa main : le plus habile Donne aux autres l'exemple, et c'est un passe-temps De leur voir nettoyer un monceau de pistoles.
Page 57 - Le Renard et les Raisins. Certain renard gascon , d'autres disent normand , Mourant presque de faim , vit au haut d'une treille Des raisins , mûrs apparemment "•, Et couverts d'une peau vermeille. Le galant en eût fait volontiers un repas-, Mais comme il n'y pouvait atteindre : Ils sont trop verts . dit-il , et bons pour des goujats.
Page 141 - Fait sa houlette d'un bâton , Sans oublier la cornemuse. Pour pousser jusqu'au bout la ruse, II aurait volontiers écrit sur son chapeau : « C'est moi qui suis Guillot, berger de ce troupeau.
Page 225 - Avait depuis plus de cent ans Produit pour l'usage des gens. Il retourne chez lui ; dans sa cave il enserre L'argent, et sa joie à la fois. Plus de chant ; il perdit la voix Du moment qu'il gagna ce qui cause nos peines. Le sommeil quitta son logis, II eut pour hôtes les soucis, Les soupçons, les alarmes vaines.
Page 232 - L'un semble avoir vu les ridicules comme un défaut de bienséance choquant pour la société ; l'autre, avoir vu les vices comme un défaut de raison, fâcheux pour nous-mêmes. Après la lecture du premier, je crains l'opinion publique ; après la lecture du second, je crains ma conscience.
Page 222 - Quoi qu'il en soit, j'ai tout à fait bonne opinion de notre voyage : nous avons déjà fait trois lieues sans aucun mauvais accident, sinon que Pépée de M. Jannart s'est rompue; mais, comme nous sommes gens à profiter de tous nos malheurs, nous avons trouvé qu'aussi bien elle était trop longue, et l'embarrassait.

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