La Bruyère jouit de ce spectacle et fait une ample récolte d'observations de tout genre. Le gouvernement du royaume ressemble à une pastorale. Mais pendant ce temps les événements les plus graves se préparent : la guerre la plus terrible au dehors, et au dedans une révolution sociale.....
Qu'est-ce que la richesse?
Comment s'élèvent dans la société les bourgeois qui s'enrichissent. Peu à peu ils se sentent capables de tout, même de gouverner. Presque tous les ministres de Louis XIV sortis du peuple. Traité de la Bruyère sur l'art de gouverner. Comment Mme de Maintenon gouvernait; comment Monsieur était gouverné. Impertinence de Drancès. Habileté de Troïle à gouverner les grands. Dans Troile il y avait du Chaulieu chez MM. de Vendôme, du la Chapelle chez le prince de Conti, et surtout du Gourville dans la maison de Condé. Pendant que les grands négligent de rien connaître aux affaires publiques et à leurs propres affaires, des citoyens s'instruisent du dedans et du dehors du royaume, deviennent politiques et puissants, et partagent le pou- voir avec le prince sous le nom de secrétaires d'État. Puissance de Pontchartrain. Il préside à l'avènement de la bourgeoisie qui prime la noblesse dans les fonc- tions d'État. - Caractère de l'homme et du ministre; caractère de sa femme, qui partage l'autorité avec Mme de Maintenon. - Caractère de Celse, ou l'homme d'un rang médiocre. · Caractère de Ménippe, ou l'oiseau paré de divers plumages. — Caractère des Pamphiles, ou courtisans de M. de Pontchartrain. - Où avait abouti la fameuse maxime des grands se faire valoir par des choses qui ne dé- pendent point des autres? A l'abaissement des grands, à l'élévation de la classe moyenne ou du tiers état..
M. de Pontchartrain est chargé du soin des Académies.
de la Bruyère. - Théodote. Pavillon et Tourreil à l'Académie française prennent les places de Benserade et Leclerc. Eloge de M. de Pontchartrain par Tourreil. Discours de Charpentier contre la Bruyère. Le caractère de Théobalde en dehors de l'Académie. - Les amis de la Fontaine et de Corneille sont des Théobal-
des. Apparition des clefs de divers côtés. Santeul défend son ami le mora- liste. La Bruyère sérieux, cynique et mordant. Mme la Duchesse pendant la campagne de Flandre. Des mots à la mode. - His- toire des mots et leurs diverses aventures; variations du goût littéraire. - Corres- pondance de Mme la Duchesse avec Mme de Caylus et Me de Croissy surprise et interrompue par le roi. La Bruyère disserte sur la pruderie et les prudes, sur la science et les femmes savantes; il ennuie Mme la Duchesse. - Devant Namur, M. le Duc fait à la Condé. On se moque des bourgeois qui étaient au siège de
La réforme des mœurs inspirée par Mme de Maintenon parut compromise par le scan- da le del'abbé de Mauroy, curé des Invalides. · Sermon de Bourdaloue devant le roi sur l'hypocrisie. Approbation de l'Onuphre de la Bruyère, et critique du Tartuffe de Molière. Corrections et additions au caractère d'Onuphre. - Hypo- crisie raffinée de la femme galante, Glycère. - Où en est réduite Lélie, l'impudique effrontée? La Bruyère essuie d'amères critiques : le sermonneur est plus vite récompensé que le plus solide écrivain. Que signifient les jugements des hom- La Bruyère partage le chagrin de
mes? Un bon conseil donné par Bossuet. Bossuet contre la critique. Singulière démonstration de l'existence de Jésus- Christ. La Scepticisme de Fontenelle; opinion de Leibnitz sur ce sujet. Bruyère entreprend la réfutation de la Pluralité des mondes. Ses erreurs et ses solides raisons pour démontrer l'existence de Dieu, sa providence et les vérités éternelles de la justice et de la vertu. Mystère de la vie morale. — Réparti- tion de la richesse en ce monde. Système des compensations; elles viennent de Dieu et se trouvent dans tous les gouvernements. La morale indépendante. prépare les révolutions du XVIIIe siècle. La Bruyère les prévoit, mais ne les annonce pas.
Situation de la Bruyère à la ville, à la cour et dans la maison de Condé.
ou Mile de Montpensier, et son château de Choisy. Mademoiselle donne ce château à Monseigneur. Mort de Pellisson; on l'accuse de n'être pas mort dans la foi catholique : Fénelon lui rend un témoignage public. Réception à l'Aca- démie son beau discours et sa théorie littéraire. Alors Pontchartrain fait nommer à l'Académie l'abbé Bignon son neveu, et la Bruyère. - Ruse de la Lou- bère pour entrer à l'Académie après eux. - État des esprits le 15 juin, lorsque la Bruyère prononça sa harangue. Contraste entre les deux orateurs. · Cau- ses diverses de l'insuccès de la Bruyère. Son apostrophe aux gens pécunieux, ses cinq portraits, caractère du roi il se moque de la Loubère, de l'Académie et des académiciens. Réponse de Charpentier. Fureur des Théobaldes : ils
font de vains efforts pour se venger. Pontchartrain et son neveu se prononcent contre eux. Le roi aussi, et M. le Prince, et la cour et la ville. - Election de la Le roi fait savoir à l'Académie qu'il n'aime pas les cabales...
Comparaison des caractères de la 8o édition avec la préface du discours à l'Acadé-
Thomas Corneille et de Visé as-
mie. Orgueil et modestie de la Bruyère. sociés pour la rédaction du Mercure galant. Médiocrité de leurs ouvrages. Ils dénigrent les ouvrages de mœurs qui réussissent. « C'est médisance, c'est calomnie. >> Comment la Bruyère se justifie lui-même. On reprend des endroits LA BRUYÈRE.
faibles de son livre. Où n'y en a-t-il pas ? Bernin. Fontenelle, ou Cydias.
Statue équestre de Louis XIV par le Charpentier et le caractère d'Arrias. — Pro- testation éloquente contre les clefs. — Antagoras, ou le chicaneur. Le courtisan ambitieux M. le Prince, M. de Vendôme et toute la cour fournissent différents traits à ce caractère. Arténice, Mme la Duchesse; Elvire, et la duchesse du Maine. - Fagon Esculape. Irène vient le consulter. Le marquis de Caretto, ou les charlatans. Clitiphon ou de l'égoïsme, Gourville. - Des hommes de lettres, ou l'amour de la gloire. La Bruyère reçoit de Bossuet d'éloquents conseils sur ce sujet il renonce à écrire de nouveaux caractères et se prépare à mourir chré- tiennement..
La Bruyère est si attaché à la cour, qu'il ne veut plus la quitter même pour Paris. — Il décrit sa situation à Versailles. Il ne met au-dessus des grands politiques que ceux qui se consacrent à Dieu. - Dévotion à la mode, pure courtisanerie. — Saluts, concerts des Théatins. Le père Caffaro. Exagération de Bossuet contre les poètes dramatiques. - Insuccès du père Séraphin. - Force de l'habitude. - Fa- mine et misère du peuple; procession de la châsse de sainte Geneviève; il pleut ! - Mort de Mme la Princesse douairière. — Vie des grands agitée et malsaine, vie tranquille du philosophe dans la maison de Condé. Il a l'air d'un fou. Il se moque de M. Phélypeaux, fils de Pontchartrain. - Bouffonneries de Santeuil, souf- fleté par Mme la Duchesse et consolé par la Bruyère. - Phélypeaux finit par ir- riter la Bruyère, qui lui répond avec une certaine impertinence. On ne rit pas toujours. Histoire du mariage de M. de Lassay avec Mlle de Chateaubriand, fille légitimée de M. le Prince. - La Bruyère entreprend une 9e édition. d'augmentations, mais seulement quelques corrections. · Ces corrections indiquent dans quels sentiments était l'auteur lorsqu'il fut arrêté par la mort. Il avait es- sayé de faire quelques dialogues sur le quiétisme. Dégoûté de tout, sauf des vérités éternelles, il mourut subitement le 11 mai 1696 à Versailles, à l'hôtel de Condé. Il fut inhumé le 12 mai dans l'église de Saint-Julien.....
Inventaire après décès de ses biens, meubles Son appartement dans l'hôtel de Condé à Versailles; son ap- partement au Petit-Luxembourg à Paris. Description du mobilier. On ne trouve aucun manuscrit. - Bossuet regrette de plus en plus la Bruyère : du reste, toute la cour l'a regretté, surtout M. le Prince. Les Théobaldes font courir de mauvais bruits sur sa mort. - Fleury leur répond dans son discours à l'Académie. Bonaventure d'Argonne l'injurie: Coste le défend avec l'approbation de Bayle. Saint-Simon fait en deux mots un portrait de la Bruyère : on exagère son dé- sintéressement. Dot de la fille de Michallet. Des diverses éditions des Carac- tères pendant la vie de l'auteur. Aprés sa mort parurent une foule de contre- façons, de fausses clefs, d'ouvrages apocryphes, d'imitations et d'altérations du texte de la Bruyère, comme la Suite des caractères et les Dialogues sur le Quiétisme.
FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES.
Page 13, ligne 11 et 12, lisez M. le Prince en Lorraine, au lieu de M. le Prince de Lorraine.
Page 141, ligne 9, lisez Courir après la fortune.
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