Oeuvres de Monsieur Houdar de la Motte...

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Page 425 - C'eft que les Vers de nos Odes , où les rimes font entrelacées, ont une variété, une grâce & une harmonie que nos Vers Héroïques ne peuvent égaler. Ceux-ci fatiguent l'oreille par leur uniformité.
Page 425 - ... régime. La rime gêne plus qu'elle n'orne les vers. Elle les charge d'épithètes ; elle rend souvent la diction forcée et pleine d'une vaine parure. En allongeant les discours, elle les affoiblit. Souvent on a recours à un vers inutile pour en amener un bon.
Page 11 - Tragédie , je n'ai pas laifle de ménager aux matieres à peu près le même arrangement que je leur aurois donné dans un traité plus régulier. Dans le premier , je m'arrête au choix de l'action , à l'amour qu'on trouve trop dominant dans nos Tragédies, aux bornes de l'invention , aux grandes...
Page 389 - Je demande pardon à mes confrères, si j'expose ici la manière humiliante dont nous travaillons la plupart. Nous pensons vaguement à la matière que nous voulons traiter; nous y tendons notre esprit pour appeler les idées. S'il s'offre quelque chose de raisonnable, nous tâchons de découvrir aux environs de notre pensée quelques rimes , qui fassent entrevoir un sens aisé à lier avec ce que nous avons déjà dans l'esprit.
Page 236 - ... qui ne fauroient jamais valoir l'attendriflement & l'émotion qu'elles lui font perdre. A l'égard des traits Critiques dont on s'efforce d'orner ces parodies , il faut convenir que s'ils tomboient fur de vrais défauts , comme il arrive quelquefois , il faudroit les louer & en profiter , plutôt que de s'en plaindre : mais comme- les Auteurs fongent beaucoup plus à faire rire qu'à bien juger , tout leur eft égale? ment bon pour leur deflein , autant la plus légère apparence d'un défaut...
Page 5 - Au fond elle n'est pas si mauvaise, humainement parlant : elle soutient bien des veilles, elle enfante bien des travaux; et en attendant que nous devenions plus solides dans nos motifs, il n'y faut pas regarder de si près, de peur d'y perdre ce qu'elle nous vaut tous les jours ou d'utile ou d'agréable. Je ne nie pas que les poëtes ne joignent d'ordinaire beaucoup d'orgueil à leur vanité.
Page 328 - Osez-vous affecter ce chagrin magnanime, Cruelle quand c'est vous qui le forcez au crime, Quand vous voyez l'effet d'un amour applaudi , Que , du moins , par l'espoir vous avez enhardi ?. . . Mais que fais-je? pourquoi perdre ici les paroles?
Page 142 - ... longtems , fe croyent mortes , ou du moins fort éloignées l'une de l'autre , s'émeuvent peu à peu par les queftions qu'elles fe font , & les détails qu'elles fe racontent ; & viennent enfin, fur une circonstance décifive à fe reconnoître tout à coup.
Page 407 - Mon-' fieur, fi vous en avez le courage, quand des beautés fupérieures à ces règles arbitraires demanderont que vous les violiez. Je veux , dites- vous , profcrire ces unités j car qui en attaque une les attaque toutes. Voilà deux méprifes tout à la fois : l'une de m'imputer ce que je n'ai pas dit ; & l'autre , de faire vous-même une propofition fauffe.

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