Je la vis tous les jours: bref, je parlai d'hymen : Malgré mes cheveux blancs, dans sa reconnaissance, Des charmes du bel âge unis à la raison. C'est un palais, mon cher; peste! quelle richesse! ..Ah! mon ami que tes goûts ont changé! Tu pâlissais de crainte au bruit d'une visite; Un gros suisse est là bas qui défend ta personne : DANVILLE. Hortense! elle me laisse un pouvoir absolu. Mais depuis quand, je te prie, La jeunesse à tes yeux paraît-elle un défaut? Depuis que j'ai vieilli. Dans ma femme il me faut, Or, une vieille femme a pour moi peu d'appas ; J'y tiens, j'y prends racine, et je suis convaincu Je rentre quand je veux, je sors quand il me plaît ; A ton indépendance offre-t-il rien d'égal ? Je me tiens trop heureux, et j'estime qu'en somme Plus libre, plus content, plus heureux sur la terre, DANVILLE. Et je te soutiens, moi, que le sort le plus doux, AUTRE SCÈNE DE L'ÉCOLE DES VIEIL LARDS. Les précédens; MADAME DANVille. Tu vois, ma chère Hortense, Un camarade à moi, mon compagnon d'enfance, Il est sûr qu'avec lui je vivais comme un frère. Si nous en exceptons vos débats sur Homère. Vous souvient-il de certaine imprudence, Qui lui valut de vous un superbe sermon ? C'est en soixante-treize ; Oui vraiment: quoi! madame, on vous en a parlé ; Quel charmant souvenir vous m'avez rappelé ! (à Danville.) Elle a beaucoup d'esprit. DANVILLE. N'est-ce pas ? MADAME DANVILLE. Je m'arrête; Vos triomphes passés vous tourneraient la tête. Je suis... DANVILLE. Il est garçon, et garçon par systême, Me voilà converti. BONNARD. MADAME DANVILLE. Monsieur, prouvez le donc : Un garçon a parfois des momens d'abandon, Je ferai d'un tel soin mon plus doux passe-tems Et voudrais près de vous prolonger ces instans ; Mais un mot très-pressé que je ne puis remettre... (bas à Danville.) Ah! je te félicite, et ta femme est divine. SCÈNES DE DON JUAN, OU (Il sort.) LE FESTIN DE PIERRE. COMÉDIE DE MOLIÈRE. DON JUAN; SGANARELLE, LA VIOLETTE, RAGOTIN, valets de don Juan. LA VIO. Monsieur, voilà votre marchand, monsieur Dimanche, qui demande à vous parler. SGAN. Bon! voilà ce qu'il nous faut, un compliment de créancier! De quoi s'avise-t-il de nous venir demander de l'argent ? et que ne lui disais-tu que monsieur n'y est pas ? LA VIO. Il y a trois quarts d'heure que je le lui dis; mais il ne veut pas le croire, et s'est assis là-dedans pour attendre. SGAN. Qu'il attende tant qu'il voudra. D. JUAN. Non; au contraire, faites-le entrer. C'est une fort mauvaise politique que de se faire céler aux créanciers. Il est bon de les payer de quelque chose; et j'ai le secret de les renvoyer satisfaits, sans leur don ner un sou. |