Et il ne demande qu'une chose, c'est qu'on soit aussi sincère à son égard, qu'il l'a été à l'égard de ceux qu'il a satirisés. Au surplus, il ne se trompe pas sur le compte de ses détracteurs. Ecoutons-le : Mais sais-tu, Fréminet, ceux qui me blâmeront? De qui l'esprit avare en repos ne sommeille, A qui l'amour lascif règle la fantaisie, Qui par fraude ont ravi les terres d'un mineur. Tels sont les éternels ennemis de la satire, et c'est tout naturel. Ne sont-ce pas là ceux auxquels elle fait une guerre acharnée ? Ambitieux, hypocrites, avares, jaloux, fripons et voleurs, vous regimbez depuis des siècles sous les coups de fouet qui meurtrissent vos épaules; les satiriques ont succédé aux satiriques, ils ont tous frappé sur vous, et frappé fort, et aucun de vous ne s'est jamais corrigé. Vos ancêtres disaient de Regnier ce que vous diriez aujourd'hui de ses imitateurs : Fuyez ce médisant, Facheuse est son humeur, son parler est cuisant. Il emporte la pièce. Des injures, voilà le « grand-merci » que tout écrivain satirique recueillera de « ses peines. » Cependant, la satire a son utilité; laissons notre poète nous l'expliquer : Ce n'est point une humeur de médire Qui m'a fait rechercher cette façon d'écrire : Me disait considère où cet homme est réduit Boit avec des p..., engage son domaine. De même les esprits débonnaires et doux, Et le blâme d'autrui fait ces bons offices. Qu'il leur apprend que c'est de vertus et de vices. Les leçons paternelles, jointes aux études faites par luimême sur les hommes qu'il a connus, ont rendu le satirique sage, toutefois pas autant qu'il l'eût désiré, mais c'est en partie la faute de la nature humaine. Car, quoi qu'on puisse faire, étant bomme, on ne peut, Ni vivre comme on doit, ni vivre comme on veut. Et il ne demande qu'une chose, c'est qu'on soit aussi sincère à son égard, qu'il l'a été à l'égard de ceux qu'il a satirisés. Au surplus, il ne se trompe pas sur le compte de ses détracteurs. Ecoutons-le : Mais sais-tu, Fréminet, ceux qui me blåmeront? Ceux qui dedans mes vers leurs vices trouveront ; De qui l'esprit avare en repos ne sommeille, Qui pour Dieu, ni pour loi, n'ont que leurs appétits ; A qui l'amonr lascif règle la fantaisie, Qui préfèrent, vilains, le profit à l'honneur, Qui par fraude ont ravi les terres d'un mineur. Tels sont les éternels ennemis de la satire, et c'est tout naturel. Ne sont-ce pas là ceux auxquels elle fait une guerre acharnée? Ambitieux, hypocrites, avares, jaloux, fripons et voleurs, vous regimbez depuis des siècles sous les coups de fouet qui meurtrissent vos épaules; les satiriques ont succédé aux satiriques, ils ont tous frappé sur vous, et frappé fort, et aucun de vous ne s'est jamais corrigé. Vos ancêtres disaient de Regnier ce que vous diriez aujourd'hui de ses imitateurs : Fàcheuse est son humeur, son parler est cuisant. Des injures, voilà le « grand-merci » que tout écrivain satirique recueillera de « ses peines. » Cependant, la satire a son utilité; laissons notre poète nous l'expliquer : Ce n'est point une humeur de médire Qui m'a fait rechercher cette façon d'écrire : Me disait considère où cet homme est réduit Boit avec des p..., engage son domaine. Ainsi que d'un voisin le trépas survenu, Fait résoudre un malade en son lit détenu De même les esprits débonnaires et doux, Et le blâme d'autrui fait ces bons offices. Qu'il leur apprend que c'est de vertus et de vices. Les leçons paternelles, jointes aux études faites par luimême sur les hommes qu'il a connus, ont rendu le satirique sage, toutefois pas autant qu'il l'eût désiré, mais c'est en partie la faute de la nature humaine. Car, quoi qu'on puisse faire, étant homme, on ne peut, Ni vivre comme on doit, ni vivre comme on veut. Qui sans prendre l'autrui, vivent en bon chrétien, Et sont ceux qu'on peut dire et saints et gens de bien. Maintenant nous allons assister au travail d'esprit du poète, écrivant ses satires il commence par étudier « la maladie dont chacun est blessé, » après cela, dit-il, je pense à mon devoir, J'ouvre les yeux de l'âme ; et m'efforce de voir, Enfin la pièce se termine ainsi : Voilà l'un des péchés où mon âme est encline. En ce cas-là, du Roi les duels sont permis : Et faudra que bien forte ils fassent la partie, Si les plus fins d'entr'eux s'en vont sans repartic. Pour moi j'en suis d'avis, et connais à cela Qu'ils ont un bon esprit. Corsaires à Corsaires, L'un l'autre s'attaquant, ne font pas leurs affaires. Petits journalistes de la province et de Paris aussi, retenez bien dans votre mémoire ces vers, qui semblent faits exprès pour vous, et que composait il y a plus de deux cent soixante ans, un bon chanoine du chapitre de Notre-Dame-de-Chartres. Car Mathurin Regnier fut à la fois un bon homme et un homme d'église, ce qui ne l'em |