Page images
PDF
EPUB
[ocr errors]

développement du génie de l'architecture, malgré les progrès des autres arts et de l'industrie? Quels seraient les moyens à employer pour lui rendre tout l'essor désirable?

La réponse de M. Chatelain soulève une vive discussion à laquelle prennent part MM. Stéphane Niquet, Aug. Savagner, Jay, Ferdinand-Thomas, Monglave, Bra, Baltard et Foyatie.r

Chronique.

Il est du devoir de l'administration de l'Institut historique de signaler à la reconnais-, sance de la société ceux de ses membres qui, non contens de coopérer à ses travaux, contribuent généreusement de leur fortune aux dépenses de notre vaste association. Nous citerons en première ligne le digne président de la deuxième classe, M. le duc de Doudeauville qui, outre sa cotisation annuelle, vient d'adresser à la société un don gratuit de X 500 fr., et M. Napoléon-Louis Bonaparte, membre correspondant à Areneberg, canton de Thurgovie, qui a soldé ces jours dernier sa cotisation à vie de 300 fr.

- Notre congrès européen de novembre promet d'être briliant. Beaucoup de membres de l'Institut historique des départemens et de l'étranger, beaucoup de savans, de littérateurs et d'artistes, qui, sans nous appartenir, partagent nos goûts et nos travaux, se donnent rendez-vous à Paris pour cette solennité. Nous tâcherons d'éviter les écueils de nos devanciers et de ne nous laisser détourner, sous aucun prétexte, du but grave et spécial de nos études.

Que les journaux qui se sont empressés d'ouvrir leurs colonnes à l'annonce de ce grand concile historique, que le Courrier Français, le London and Paris Courier, l'Echo du Monde savant et le journal spécial des lettres et des beaux-arts, reçoivent ici l'hommage de notre reconnaissance! Leur exemple trouvera sans doute des imitateurs dans tous les organes de la presse; et notre prochaine livraison aura bien certainement de nouvelles actions de grâces à enregistrer.

Notre collègue, M. Onésime Leroy, de Valenciennes, a découvert, dans une bibliothèque du Nord, d'abord le manuscrit du fameux mystère joué en 1402 par les confrères de la Passion, et qui n'était connu que par la version tronquée de Jean-Michel; ensuite, dans un autre manuscrit, la preuve que l'Imitation de Jésus-Christ n'appartient ni à l'Allemagne ni à l'Italie, mais à la France et à l'illustre Gerson, présumé déjà depuis long-temps être l'auteur de ce livre immortel. M. Leroy va publier un travail sur ces su- ́ jets intéressans.

Deux membres de l'Institut de France viennent de mourir presque simultanément, MM. Caussin de Perceval et Mongez, le premier, célèbre orientaliste; le deuxième, recommandable par d'immenses travaux de numismatique et d'archéologie. Les candidats admis pour les remplacer sont MM. Langlais, Paulin Paris, Marcel, et notre collègue M. Villenave. M. Dulaure, historien et antiquaire, auteur de l'Histoire de Paris, est mort dans sa quatre-vingtième année.

-L'Académie française vient de décerner le prix de poésie à une Epitre à Cuvier, dont l'auteur est notre collègue, M. Bignan, déjà couronné dans plusieurs concours.

[ocr errors]

Notre collègue M. Cruveilhier, de la Faculté de médecine de Paris, vient d'être nommé professeur à la chaire d'anatomie pathologique instituée par Dupuytren, suivant le désir formellement exprimé par ce grand chirurgien et sur la demande de la Faculté. Sous le titre de la Bedouine, notre collègue M. Poujoulat vient de faire paraître un livre de morale et de philosophie mises en action dans un petit drame d'un touchant intérêt. Nous reviendrops sur cette publication, dans laquelle M. Poujoulat

a déployé la richesse de cette imagination brillante qu'on remarque si fréquemment dans la Correspondance d'Orient.

– C'est avec plaisir que nous annonçons aux membres de l'Institut historique la réapparition de la France Catholique; dont notre collègue M. J.-S. Jean est le rédacteuren chef. Ce journal, consacré à la philosophie religieuse, à la littérature, à l'histoire, ar beaux-arts, parait chaque mois en un beau cahier de deux à trois feuilles de texte, format grand in-4o, imprimé avec luxe et orné de deux grandes gravures ou lithographies. La livraison de juillet contient le portrait de notre collègue M. Alphonse de Lamartine, par M. Rogier; un joli sujet de l'histoire sainte, Ismaël et Agar, par Léon Noël; un article sur le mouvement religieux du dix-neuvième siècle, par M. J.-S. Jean; de l'architectur de nos aïeux, par un rédacteur de l'ancien Bourbonnais; sur les antiquités asiatiques, par notre collègue M. R. Thomassy, de l'Ecole des chartes, etc., etc.

-Grâce à la lithotri'ie et à l'habileté de M. le docteur Civiale, notre collègue M. du Sommerard, dont tout le monde a visité le riche cabinet d'antiquités, est aujourd'hui complétement guéri de la pierre. Ce nouveau succès de la nouvelle méthode, en conservant aux sciences historiques un des hommes qui contribuent le plus puissamment à leur étude et à leur propagation, a été accueilli avec transport par l'Institut historique, dont la mission est aussi de soustraire aux ravages du temps et au vandalisme des hommes les nombreux monumens et les objets d'arts épars sur le sol de notre patrie.

-Un nouveau journal anglais quotidien va être fondé à Paris par notre collègue M. John Wilks (rue Notre-Dame-des-Victoires, 34). Il a pour titre : le Courrier de Londres et de Paris. Son fond social est de 200,000 fr. A la tête du conseil judiciaire figure notre collègue M. Delangle. Le Calignani's messenger est, en ce moment, le seul journal anglais que tidien qui existe à Paris. Seul il y règne depuis vingt ans. N'y a-t-il point place pour une autre feuille écrite dans cette langue, quand on évalue à 100,000 le nombre des Anglais résidant toute l'année en France, et à 50,000 le nombre des voyageurs anglais qui viennent y passer l'été?

La deuxième classe de l'Institut historique (histoire des sciences sociales et philoso phiques) vient de faire deux pertes cruelles :

M. J.-F. Claude Carnot, le Nestor des criminalistes modernes, conseiller à la Cour de cassation, associé de l'Académie des sciences morales, frère du grand or ganisateur de la victoire, est mort à Paris à l'âge de quatre-vingt-quatre ans. Il en avait consacré soixante à l'exercice de la magistrature. Elu durant la révolution à diverses fonctions dans la Côte-d'Or et Saône-et-Loire, il sut y réunir la justice et une probité austère. Il fut appelé à la Cour de cassation dès sa formation. Il publia, en 1812, son Commentaire sur le Code d'instruction criminelle, et, en 1823, celui sur le Code pénal. On lui doit encore plusieurs écrits remarquables sur les mêmes matières. Il avait applaudi à la fondation de l'Institut historique, et il était un des membres qui s'intéressaient le plus à ses succès. Conformément au désir du défunt, son corps a été transporté à Nolay (Côte-d'Or), lieu de sa naissance. C'est là que lui ont été rendus les derniers devoirs. Le second des deux membres que nous regrettons, M. John Marshall, ministre de la justice (chief-justice) aux Etats-Unis, est mort en juillet à Philadelphie, à peu près au même âge. Successivement officier dans la guerre de l'indépendance, membre de l'assemblée législative de l'état de Virginie, du conseil exécutif, du congrès, secrétaire d'état, chef de justice depuis 1801, il résista aux prières de Washington, qui voulait le nommer ministre plénipotentiaire en France, en remplacement de M. Monroe. C'était un homme de foi et de savoir, qui sut faire concorder, sans relâche, sa vie publique et ses principes politiques. On chercherait en vain dans sa longue et laborieuse carrière un seul acte qui nécessitât une explication ou une excuse. Jamais il ne dévia de şa route inflexible. Il avait le courage de son opinion, et il est mort en travaillant à la réaliser.

-On annonce, pour paraître à Douai, chez Adolphe Obez, libraire, avant la fin de 1835, un ouvrage de munismatique extrêmement curieux, de nos collégues MM. Louis Dancoisne et le docteur Alexandre Delanoy. Il a pour titre : Recueil de monnaies, médailles et jetons pour servir à l'histoire de Douai et de son arrondissement, et comprendra au

moins 21 planches. Cinquante exemplaires suelement pourront être livrés au public. C'est là une œuvre de conscience et de persévérance à laquelle la sympathie et les encouragemens de l'Institut historique ne manquent pas.

L'Académie des inscriptions et belles-lettres a mis au concours pour 1837 le sujet suivant: Déterminer quels ont été, à partir du règne de l'empereur Constantin jusqu'à la fin du seizième siècle, les caractères et les vicissitudes du droit de la propriété foncière dans toutes les régions qui ont fait partie de l'empire romain en Europe.

La maison, où était construite la machine Fieschi, a été autrefois occupée par le comité révolutionnaire, sous la dénomination de section des Gravilliers. Ce comité était composé des membres ci-après: Mallet, perruquier; Dutil, homme de lettres ; Delaunay, homme de lettres; Laurent, aussi homme de lettres; Périnet, marchand de chevaux; Simon, jardinier et gardien du dauphin, fils de Louis XVI, et Fagnon, Vépicier.

- L'Académie des inscriptions n'a pas décerné de prix cette année; elle s'est bornée à des mentions honorables sur plusieurs des mémoires qui lui avaient été adressés, et elle a prorogé jusqu'en 1836 le concours ouvert sur les deux sujets proposés pour cette année. La numismatique, trop négligée en France, avait rendu sans application depuis plusieurs années, le prix fondé par feu Allier de Hauteroche, pour le meilleur ouvrage publié sur cette science, au jugement de l'Académie. Cette année le prix accumulé a été adjugé à M. le marquis de Lagoy, pour l'ouvrage intitulé: Description de quelques médailles inėdites de Massilia, de Glanum, des Cœnicenses et des Auscii.

Les trois médailles d'or, mises à la disposition de l'Académie par M. le ministre de l'instruction publique pour les trois meilleurs ouvrages sur les antiquités de la France, ont abb été adjugées à M. de la Saussaye, à Blois, auteur d'un Mémoire pour servir à l'histoire ¿2 de la Sologne blésoise, sous la domination romaine; à M. Léchaudé d'Anisy, à Caen, pour l'ouvrage qu'il a publié sous le titre de : Extraits des chartes et autres actes nor mands ou anglo-normands qui se trouvent dans les archives du Calvados ; et à M. Du5 sevel, à Amiens, pour son ouvrage relatif aux Antiquités de la Somme.

De plus, des mentions honorables ont été accordées à M. Hazé, pour un mémoire ma→ nuscrit et des dessins relatifs à des fouilles exécutées à Devrant (Cher); à M. de Sauley', pour un ouvrage intitulé: Recherches sur les monnaies des évêques de Metz, imprimé en 1835; et à M. le baron de Crazannes, pour cinq mémoires manuscrits sur plusieurs loca-, lités et monumens anciens du midi de la France.

Notre collègue, M. le comte Alexandre Delaborde, organe habituel de la commission des antiquités nationales, a payé un tribut d'éloges aux auteurs qui ont obtenu des médailles d'or ou des mentions honorables. Il a emprunté à leurs ouvrages quelques traits propres * à jeter de la variété sur son sujet; il a parlé des vicissitudes du fameux baptistère des Poitiers, respecté et menacé successivement comme œuvre de l'art chrétien; de la charte d'une châtelaine qui voulait que le plus ancien de ses fermiers lui payât sa redevance sans se découvrir sous peine d'amende; des fondations d'un in mense palais découvertes à Nérac par l'administration des ponts et chaussées, à côté de ces prétendues inscriptions antiques, de cette mystification archéologique dont cette ville a été le théâtre et qui garde depuis lors un si long retentissement, M. Delaborde s'est élevé contre la manie aujour d'hui si générale de revêtir de formes historiques les œuvres de l'imagination, et il a engagé les jeunes archéologues à y répondre par des recherches consciencieuses.

On a entendu encore deux mémoires, l'un de M. Reinaud, auteur d'une Description des monumens musulmans du cabinet de M. le duc de Blacas, sur les invasions des Sarasins en France aux huitième, neuvième et dixième siècle; l'autre de M. Victor Leclerc sur les annales de Rome, ou grandes annales. L'orateur stigmatise cette manie de reconstruction de l'histoire romaine qui s'est emparée de l'Allemagne, et soutient que Tite-Live et ses prédécesseurs ne sont pas, comme l'on a prétendu, des romanciers. Il compare ensuite les annales des pontifes à nos chroniques de Saint-Denis, et montre le bercean des nations

environné partout d'une auréole de prodiges, auxquels la critique ne croit pas, mais dont élle doit respecter la tradition comme point de départ, si elle veut conserver à l'histoire sa physionomie.

-L'Académie française avait nommé pour la représenter à l'inauguration de la statue de Cuvier à Montbéliard, son chancelier M. Charles Nodier, notre président de l'Institut historique, M. Michaud, et M. Roger. L'Académie des sciences avait délégué, de son côté, MM. Mirbel, Flourens et Duméril. Le grand prix fondé par M. Monthyon en faveur de la publication la plus utile aux mœurs a été obtenu par notre collègue, M. le vicomte Alban de Villeneuve Bargemont, auteur de l'Economie politique chrétienne, ou recherches sur la nature et les causes du paupérisme en France et en Europe, et sur les moyens de le soulager et de le prévenir, 3 gros vol. in-8° avec cartes, plans, tableaux, etc. - Comme l'année dernière, nous recueillons les noms des élèves qui ont obtenu des prix et des accessits d'histoire au concours général :

RHETORIQUE.— 1er Prix. MM. Verdière, du collége de Saint-Louis (professeur, M. Fe lix Ansart, membre de l'Institut historique); 2o prix: Huillard, du collége Charlemagne, accessits Clavel, idem; Chagot, du collège de Versailles; Richomme, Louis-le-Grand (professeur, M. du Rozoir, membre de l'Institut historique); d'Aboville, Rollin; Petit de Beauverger, Bourbon (professeurs, MM. Filon et Merruau, membres de l'Institut historique); Geelhand, Stanislas (professeur, M. Burette, membre de l'Institut historirique); Thomas, Charlemagne; Marcotte du Val, Henri IV.

SECONDE. 1er Prix: MM. Réal, Charlemagne; 2o prix: Maurel, Rollin; accessits. Levêque, Charlemagne; Girod de l'Ain, Rollin; Baudon, Bourbon; Mazoyer-Lagrange, Henri IV; Lafontaine, Saint-Louis; Gibory, Louis-le-Grand; Monjeau, Bourbon; Ducellier, Henri IV.

-

TROISIÈME. 1er Prix: MM. Grégoire, Saint-Louis; 2o prix: Devaux, Charlemagne, accessits: Lecrocq, idem; Téallier, Louis-le-Grand; Zeller, Charlemagne; Bourquelot, Saint-Louis; Dareste, Henri IV; Fabri-Garat, Louis-le-Grand; Viennot, Versailles; Forbes-Ludlow, Bourbon.

QUATRIÈME. 1er Prix: MM. Rousset, Stanislas; 2o prix : Clément, Louis-le-Grand; accessits: Dauban, Henri IV; Martin Saint-Léon, Rollin; Savary, Saint-Louis; Viard, Charlemagne; de Broglie, Bourbon; Courdavaux, Louis-le-Grand; Augier, Henri IV; de Chégoin, Charlemagne.

CINQUIÈME. 1er Prix: MM. Durand, Louis-le-Grand; 2o prix : Provent, Stasnislas accessits: Garnier, Charlemagne ; de Cormenin, Rollin; Gaujart, idem; Collinet, Charlemagne; Petit-Jean, Saint-Louis; Dauban, Henri IV; Salles, Louis-le-Grand; Chevrel, Bourbon.

SIXIÈME. 1er Prix: MM. Caron, Charlemagne; 2e prix: Thurot, Saint-Louis; ac cessits Marceau, Charlemagne; Delaforest, Saint-Louis; Fouinat, Charlemagne; Buffon, Saint-Louis; Didiot, Louis-le-Grand; Bidoire, Charlemagne; Ménard, Louis-le-Grand; Mimerel, Bourbon.

En résumé, les prix et les accessits d'histoire ont été partagés de la manière suivante : Collége de Charlemagne, 4 prix, 12 accessits; collège Saint-Louis, 3 prix, 6 accessits; collége Louis-le-Grand, 2 prix, 8 accessits; collége Stanislas, 2 prix, 1 accessit; college Rollin, 1 prix, 5 accessits; collége Bourbon, 7 accessits; collége Henri IV, 7 accessits; coliége de Versailles, 2 accessits.

Le Secrétaire perpétuel, Eug. DE Monglave.

PARIS. IMPRIMERIE DE P. BAUDOUIN,

rue Mignon, 2.

CONGRES HISTORIQUE EUROPEEN,

CONVOQUE

A L'HOTEL DE VILLE DE PARIS POUR LE 15 NOVEMBRE 1835.
(Voir nos deux livraisons de juillet, page 273, et d'août, page 1.)

littérateurs

Les membres titulaires et correspondans de l'Institut historique, les savans, et artistes qui se proposeraient de traiter quelques questions du programme, sont invités à se faire inscrire au secrétariat de l'Institut historique, rue des Saints-Pères, no 14, de huit à dix heures, les dimanches et jours de fêtes exceptés.

Il n'y aura point de séances de classes à l'Institut historique dans le courant de noAvembre.

Les membres et les invités sont priés de retirer leurs cartes du secrétariat, à partir du 5 novembre.

MÉMOIRES.

TABLEAU DE L'HISTOIRE DU MIDI.
PÉRIODE ANGLO-MÉRIDIONALE (1).

En voyant les Anglais venir se mêler aux affaires et aux intérêts nationaux de la France, nous ne pouvons nous empêcher de remarquer un fait qui doit vivement frapper par son caractère providentiel.

On n'a pas oublié ce qui a été dit au commencement de cet ouvrage : on se rappelle, insi que nous l'avons établi, que la grande invasion des Franks, campés au bord du Rhin, ut déterminée par les Saxons, qui, arrivant en foule sur leurs derrières, les poussèrent lans les Gaules. Cet essaim nouveau de barbares vint donc comme pour donner le signal l'installation au peuple de Salagast, à ses frères de la Baltique. Or, n'est-ce pas une chose ligne de surprise et de méditation, que l'arrivée de ces mêmes Saxons, huit siècles plus ird, pour constituer l'unité française ?... cela précisément à ses momens les plus forts e crise, quand la couronne tremblait sur le front du roi de France, au souffle qui agitait es grandes bannières féodales.

Sans chercher à pénétrer dans les secrets impénétrables de ce monde le secret mystérieux 'une influence exercée à deux reprises, si à propos et si fortement, on ne pouvait laisser asser inaperçu ce rapprochement historique. - Devons-nous maintenant déplorer les aux immenses que produisit la lutte anglo-française et anglo-aquitanique? Oh! non, sans oute; car, sauf les usurpations de la monarchie, elle fut utile au progrès chez les deux ations.

Outre mer, elle enfanta la grande charte, qui, malgré sa noble origine, est la mère de liberté d'Angleterre (2). En deçà de la Manche, elle fortifia l'élément populaire, accru de utes les concessions municipales que lui prodiguaient à l'envi, pour l'attirer à eux, eux rivaux couronnés. En mettant le jeune pouvoir des communes aux prises avec la les eille puissance des grands vassaux, ces longues guerres abattirent la féodalité; mais, mme elles laissaient la royauté sans contre-poids, la royauté s'investit peu à peu de l'aurité collective des grands barons, et, en devenant centre de force et de gouvernement, le devint centre de despotisme et d'arbitraire. Il est permis de s'indigner, quand on consiere quel chemin plein de sang et semé d'injustices de toute espèce durent suivre les rois de rance, pour enfermer violemment le Midi dans le cercle de fer de la monarchie absolue. La

(1) Extrait d'un ouvrage inédit qui paraîtra dans les premiers mois de 1836. (2) Voyez Edward Coke et Blakstone.

JOURN, DE L'INST. HIST., TOM. 3, 2o LIVR.

« PreviousContinue »