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François 1er, et de 16,746 sous Louis XIII. En 1684 elle possédait 50,542 volumes;
en 1775 à peu près 150,000 et environ 200 mille en 1790. Aujourd'hui elle est riche de
plus de 600 mille volumes imprimés et de 80 mille manuscrits, sans compter plusieurs
milliers de pièces relatives à l'histoire générale et surtout à l'histoire de France.

En 1781 le comte d'Artois acquit la Bibliothèque de l'Arsenal fondée par le marquis de
Paulmy. Elle se compose de près de 175 mille volumes sur lesquels y a environ 6 mille
manuscrits. Les romans et les pièces de théâtres, anciennes et modernes, y sont en très
grand nombre. On y voit aussi quelques ous rages historiques devenus très rares.

C'est en 1624 que l'on créa la bibliothèque Sainte-Geneviève. On y trouve 160.000 vo-
lumes dont 3,500 manuscrits. Parmi ces manuscrits, les grecs et les orientanx sont les
plus précienx.

En 1684 la bibliothèque Mazarine se composait de 40,000 volumes, elle en compte au-
jourd'hui 90,000 imprimés et 3,437 manuscrits. Le droit, la théologie, la médecine et les
sciences physiques et mathématiques y possèdent des trésors, mais c'est là surtout qu'on
peut consulter la collection la plus complète des auteurs luthériens on protestans.

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-Les armées permanentes ne datent que de 1444. A cette époque le dauphin de France.
fils de Charles VII, fit un traité d'alliance avec les cantons suisses par lequel cevrei
s'obligeaient à fournir au roi le nombre de troupes dont il aurait besoin. Ce nombre ne
pouvait pas être moindre de 6,000 hommes, ni dépasser 16,000. Depuis cette époque l'ef
fectif de l'armée et son organisation ont souvent varié. C'est au règne de Louis XIII
(1635), qu'est due l'organisation de l'infanterie en bataillons, et celle de la cavalerie en
escadrons. Avant cette époque, l'armée n'était composée que de compagnies, ou bandes
de 500 à 2,000 hommes et même au dessus. Louis XIV créa l'armée sur de nouvelles ba
ses. Il institua les compagnies d'élite, l'obligation de l'uniforme, l'état-major, l'inspection.
et fixa les régimens à un nombre d'hommes déterminé. Sous son règne les forces militaire
de la France, ont varié de 122,000 à 446,500 hommes. Pendant la guerre de la sue-
cession elles furent portées de 392,000 à 400,000 hommes.

En 17C3, après la guerre de sept ans, l'armée sur pied de paix, état-major et troupessé
dentaires compris, était de 195,431 hommes.

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1794 (pied de guerre) 941,588 (y compris 300,000 volontaires formant 300 bataillors

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PARIS.-IMPRIMERIE DE P. BAUDOUIN, RUE ET HÔTEL MICNON 2.

CONGRÈS HISTORIQUE

EUROPÉEN.

PUBLICATION DU COMPTE-RENDU.

La tenue d'un Congrès européen, au sein de la capitale de la France, a été, pour la science historique, un événement qui laissera des traces dans le souvenir de ceux qui ont assisté à cette grande réunion.

Mais toute la pensée n'en serait point réalisée, si les travaux du Congrès restaient ignorés des hommes dévoués au progrès des études historiques, que des intérêts graves ou des devoirs à remplir ont empêchés de se déplacer.

Pour donner à ce Congrès toute la publicité désirable, et aussi afin de perpétuer la mémoire de la première assemblée de ce genre convoquée à Paris, assemblée qui promet d'être fertile en hautes conséquences pour l'avenir de la science, la commission du Congrès a dû prendre des mesures pour faire imprimer le compte-rendu de ses séances.

Les membres de la commission se hâtent donc de porter à la connaissance de tous que le compte-rendu des séances du Congrès historique européen: sténographié par un membre de l'Institut historique, vient de paraître au secrétariat de l'administration, rue des Saint-Pères n° 14, en deux beaux volumes in-octavo, imprimés sur papier grand-raisin. Le prix de l'ouvrage est fixé à 10 fr. pour Paris et à 15 fr. pour les départemens et pour l'étranger. C'est un livre de famille, dont tout membre de la société tiendra à honneur d'orner les rayons de sa bibliothèque.

MÉMOIRES.

LES SANTONS

AVANT ET PENDANT LA DOMINATION DES ROMAINS,

του

RECHERCHES HISTORIQUES ET ARCHEOLOGIQUES SUR LES PEUPLES QUI HABITAIENT
LA SAINTONGE, AVANT L'INVASION DES FRANCS AU MIDI DE LA LOIRE.

On a beaucoup écrit sur les antiquités celtiques et romaines de la Saintonge et de l'Aunis (1). Grâce aux travaux des archéologues, on peut se figurer aisément l'aspect pri(1) Voy. Elie Vinet, Antiq. de Saint. et de Barbez. Braunius, Urb. precip. mundi theatr. Zieller, Topogr. gall. Montfaucon, Antiq. expl. suppl. Caylus, Rec. d'antiq.

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égypt. grec et rom. Sr Samuel Veyrel.

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La Sauvagère, Rec. d'Antiq. dans les Gaules. Indice du cabinet du Bourignon, Antiq. de Saint. Blondel, Cours d'Archit. — L'ing. Masse, Descr. de plusieurs lieux de Saint. Dulaure, Descr. de la Saint. Chastillon, Topogr. franc. Thevet. Cosmogr. Mahudel, dans les Mém. de l'Acad. des inscr. Dufour, Anc. Poit. Chaudruc de Crazannes, Antiq. de la Charente-Inf. dans les Mém, de la Soc. des

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JOURN. DE L'INST. HIST., TOM. 5, 11° LIVR.

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mitif de ces contrées, et les fils des anciens Santons ne fouleront plus d'un pied indifférent l'antique héritage de leurs aïeux.

Mais, après avoir exhumé les débris de tant de monumens enfouis sous la poussière des âges, une autre lâche restait à remplir, celle de ressusciter aussi, par la pensée, les vieilles races d'hommes ensevelies sous ces ruines, et de rechercher quels furent l'état politique, la condition sociale, les mœurs, es arts et la civilisation de leurs premiers habitans.

Or, c'est ce que personne encore n'a entrepris. Il y aurait pourtant, ce semble, de grands Souvenirs à évoquer parmi ces décombres sous lesquelles dorment tant de générations. Mais l'histoire des Santons ne se trouve pas gravée sur les débris de leurs monumens, et nous n'avons que des notions fort vagues sur les premiers temps de leurs annales.

Toutefois, en rassemblant ce qu'ont dit de ce peuple les historiens, les géographes et même les poètes de l'antiquité; en suppléant, autant que possible, au silence des écrivains par l'examen des lieux et l'étude des objets d'art échappés à la destruction, peut-être parviendrait-on à jeter quelque lumière sur cette période ensevelie dans la nuit des siècles. Tel est le but que nous nous sommes proposé. Mais l'histoire des faits ne nous fera point oublier celle de l'art. Si nous interrogeons l'annaliste sur les causes et les effets des événemens politiques, nous demanderons aussi à l'antiquaire le fruit de ses observations et de ses recherches, et l'archéologie, auxiliaire éclairé de l'histoire, nous révèlera la condition morale et intellectuelle des peuples par l'analyse raisonnée de leurs monumens.

Que si, dans cette évocation d'un passé dont tant de siècles nous séparent, nous avons trop présumé de nos forces; si, malgré nos efforts, nous restons en-deçà du but éloigné auquel nous tendons, on n'en accusera que les difficultés du voyage sur une route encore inconnue, et l'on pardonnera notre impuissance en faveur de notre intention.

Bornées au septentrion par la mer britannique; au midi par les Pyrénées, la Méditerranée et les Alpes; à l'occident par l'Océan, à l'orient par le Rhin et le mont Jura, les Gaules étaient habitées par trois nations qui différaient de mœurs et de langage. Les Belges, établis au nord, étaient mélangés de peuples germains: au midi, les Aquitains, renfermés entre l'Océan, la Garonne et les Pyrénées (1), avaient de l'affinité avec les races ibériennes (2) et se vantaient d'une origine grecque (3).

Entre ces deux nations habitait un peuple d'hommes belliqueux qui, dans leur propre langage s'appelaient Keltes ou Celtes, et auxquels, plus tard, les Romains donnèrent, par excellence, le nom de Gaulois (4). Des rivages armorikains (5), la Celtique se prolongeait à l'orient jusqu'aux montagnes de l'Helvétie (6), au midi, jusqu'à la Garonne et aux embouchures du Rhône.

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A l'ouest de cette Gaule centrale, le territoire des Santons (7) s'étendait entre la Sèvre, l'Océan (8), l'embouchure de la Garonne (9) et les montagnes des Lémovices (10). Du côté Antiq. de France; dans le Bull. monum. de Caen. - Millin, Voyag. dans le midi de la France. De Caumont, Cours d'Antiq. monum. et dans la Revue Normande, etc. etc. (1) A Pyreneo ad Garumnam Aquitani. (Cœesar, de Bello Gall., lib. I, c. 1.) (2) Aquitani.... Hispanorum similes. (Strabon, Geog., lib. IV, vers. Casaubon.) (3) Cum aquitania græcâ se jactet origine. (Hieron. ad Galat., lib. II.)

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(4) Tertiam qui, ipsorum linguâ Celta, nostrâ Galli appellantur. (Cæsar, loc. cit.) (5) Ar sur, morik, muir, moir, mer, Arm-huirik, arm-hoirik, voisin de la mer. (Lhuyd. Archeol. Britann. Améd. Thierry., Hist. des Gaul., tom. I. introd. p. 36.)

(6) Ealbha, elva, selva, bétail : ait, et, lieu, contrée. Elvetie, pays des troupeaux, (Ibid.) (7) An adouci en san, eau, rivière; seach, sinueux, qui tourne. Allusion au cours sinueux de la Charente. (Ibid).

(8) Ad occasum sunt Santones et Pictones, quorum hi Garumnæ vicini, ille Ligeri. (Strabon, loc. cit.)

(9) Garumna effluit inter Bituriges, Joscos et Santones, gentes gallicas. (Ibid). Naviganti autem super Garumnâ fluvio, objacet urbs Aquitaniæ Burdigala. Hic habitant Santones quorum urbs Mediolanum ad mare posita juxtà Garumnam fluvium, (Marcian. Héracl. is peripl. ap. script. rer. gall. tom, I, p. 9a.)

(10) Limousins.

de l'Atlantique, il était défendu, au nord, par l'île d'Oléron, connue de Pline (1), au midi par l'ile d'Antros, qu'on croyait flottante (2). Il paraît que l'île de Ré et une grande partie

(1) Insula complures..... et in Aquitanico sinu Uliarus. (Plin., lib. IV.)

(2) In eo (Garumnâ) est insula, Antros nomine, quam pendere et attolli aquis increscentibus ideo incolæ existimant. (Pompon. Mela, de situ orbis., lib. III. c. 2.

La position géographique de l'ancienne ile d'Antros est fort controverséc. Adrien de Valois (Not. Galliar., p. 25), pense qu'elle n'était autre que l'île d'Aindre (Antrum), située à l'embouchure de la Loire, et que Pomponius Mela s'est trompé en lui donnant une latitude plus méridionale. Il se fonde sur une vieille légende de saint Ausbert, évêque de Rouen, où on lit : Ermelandus in quádam insulá alvei Ligeris, quæ vocatur Antrum, juxtà nominis ejusdem proprietatem, monachorum venerabile ædificavit cœnobium. Mais s'il est vrai, comme l'atteste l'auteur de la légende, que l'ile dont il est ici question fût nommée Antrum par Ermelandus lui-même, à cause des sombres forêts et des cavernes profondes qui s'y trouvaient, cum priscus auctor libri de vitá Ermelandi eam insulam, propter densas opacasque sylvas et nonnulla abdita, ab ipso Ermelando Antrum vocatam diçat (Don Bouquet. Ad Pomp. Melam., ap. script. rer. gall., tom. I, p. 51), il est évident que cette île n'est pas celle qui, dès le temps de Mela, portait le nom d'Antros, et que ce géographe place à l'embouchure de la Gironde.

Aussi a-t-on cru reconnaître l'ile d'Antros dans le banc isolé de roches marines sur lequel est bâti le phare de Cordouan. (Voy. Ortellius, Duchene, Maichin, la Martinière, Arcère, etc.) Danville doute que ce rocher à fleur d'eau, qui n'a guère que vingt toises d'étendue, ait fixé l'attention d'un écrivain aussi succinct que Mela. Mais on lui objecte que, miné à la longue par les flots de l'Océan, ce rocher pouvait être plus considérable sous la domination romaine qu'il ne l'est de nos jours. Cette objection semble puiser une nouvelle force dans le tableau que nous a tracé Pomponius Mela lui-mème de la violence des courans qui, de son temps, régnaient dans ces parages et de l'impétuosité avec laquelle la Garonne se précipitait dans l'Atlantique. Ubi obvius Oceani exæstuantis accessibus adanctus (Garumna), iisdemque retrò remeantibus, suas illiusque aquas agit, aliquantum plenior, et quantò magis procedit, eò latior fit, ad postremum magni freti similis, nec majora tantum navigia tolerat, verum etiam, more pelagi sævientis, exsurgens, jactat navigantes atrociter, utique si aliò ventus alio unda præcipitat. (Pomp. Mela., lib. III, c. a.)

Se refusant à voir l'ile d'Antros dans le rocher de Cordouan, Danville croit la reconnaître dans cette pointe en saillie qui, partant de la côte du Médoc, s'avance dans la Gironde et en resserre l'embouchure en face de Royan. « Cette pointe, dit-il, qui, depuis un lieu appelé Soulac, s'allonge d'environ quatre mille toises, ne tient au continent que par une langue de terre qui, en haute marée, ne conserve qu'un demi-quart de lieue de largeur, et qui doit avoir été coupée par la continuation d'une ouverture dont l'entrée, du côté de la Gironde, est appelée Chenal de Soulac. Or, puisqu'on découvre une île à l'entrée de la Gironde, on peut etre fondé à y reconnaitre l'ile d'Antros. (Danville, cité par Bourignon, Antiq. de Saint., chap. XX.)

D'autres enfin, préoccupés du texte de Mela, pensent que l'ile dont parle ce géographe n'était qu'un amas de dunes sablonneuses formé par la mer et les vents sur la côte d'Arvert. C'est un phénomène singulier et un fléau toujours renaissant que la formation de ces dunes entre l'elabouchure de la Sendre et celle de la Gironde. Lorsque la mer s'est retirée, le sable, séché par le soleil, est porté par le vent d'ouest sur la plage où il finit par foriner un grand nombre de monticules. Comme le même vent qui élève le sable du rivage sur les dunes, le précipite aussi, de leur sommet à leur revers, sur l'intérieur du pays, ces collines marchent lentement, mais invariablement, à l'est, couvrant peu à peu les campagnes et les habitations voisines. Telle est la mobilité de ces dunes, que, du matin au soir, le voyageur s'étonne quelquefois de trouver dans une position différente les collines de sable que l'impétuosité des ou ragans élève et promène sur la côte. Ce phénomène a pu faire croire aux Santons, contemporains de Mela, que l'ile d'Antros était flottante, tandis que les vents seuls et les orages de l'Océan éleyaient ou abaissaient sa surface sablonneuse, Le géographe ancien attribue au reste cet

de la région septentrionale formant aujourd'hui l'Aunis, à l'exception de quelques points culminans qui ont conservé la dénomination d'îles, étaient submergées par les flots de l'Atlantique (1). La Charente, dont la haute mer refoulait les eaux vers leur source (2), après avoir arrosé les pays des Agésinates (3), coupait à peu près par moitié, d'orient en occident, le territoire des Santons, dont elle baignait, en passant, la métropole, appelée Mé. diolanum (4).

L'origine des Santons, comme celle de presque tous les peuples, se perd dans la nuit des temps. S'il faut en croire une vieille tradition, c'était une opinion consacrée chez ce erreur populaire à un effet d'optique : quia cum videantur editiora quis objacet (insula) ubi se fluctus implevit, illa operit, hæc ut prius tantum ambitur: et quod ea quibus ante riuæ collesque ne cernerentur obstiterant, tunc velut ex loco superiore perspicua sunt (Pomp. Mela., loc. cit).

(1) On ne trouve, dans les neuf premiers siècles de notre ère, aucune trace de l'ile de Ré ni du territoire situé entre l'embouchure de la Sèvre et celle de la Charente. Tout porte à croire que cette terre était inconnue aux Romains. Il n'en est fait mention, ni dans Marcien d'lléraclée (Aquitaniæ Peripl. ap. script. rer. gall., tom. I, p. 92). ni dans Claude Ptolemée (Geogr., lib. II., ibid., p. 69 et suiv.), ni dans Strabon, (Geog. lib. IV), ni dans aucun autre géographe de l'antiquité. La table des principales cités de l'empire (Ptolem. tabul. urb, insign. ap. script. rer. gall., tom. I, p. 90), et la notice des provinces et des cités de la Gaule dressée sous Honorius (Not. provinc. et civit. gall. ibid., p. 123), n'indiquent, au nord de l'embouchure de la Charente, aucune station romaine, aucun établissement militaire ou commercial. L'itinéraire d'Antonin, partant de Bordeaux, traverse diagonalement, dusud-ouest au nord-est, le territoire des Santons, en passant par les stations militaires de Blavium (Blaye), Tamnum (Talmont), Novioregum (Royan), Mediolanum Santonum (Saintes), Annedonacum (Aunay), Rauranum (Rom), Limonum (Poitiers), et rien n'indique qu'aucune ramification de la voie romaine suivie par cet itinéraire se dirigeât, dans le nord, à travers le pays d'Aunis. (Vid. itiner. Antonin. Aug. ap. scrip. rer. gall., tom. I, pag. 109.) Dans la carte de Peutinger, on trouve figurées avec soin toutes les stations situées au midi de la Charente, avec les voies romaines sur lesquelles elles se trouvaient, mais au nord de ce fleuve, à partir d'Annedona. cum, le territoire de l'Aunis n'est indiqué que par une petite langue de terre, sans aucun nom de lieu, qui va se perdre dans les eaux du golfe d'Aquitaine. (Vid. segment. tabul. Peutinger. ap. script. rer. gali., tom. 1.) Enfin, la plupart des géographes, historiens et poètes de l'antiquité qui ont écrit sur les Gaules, parlent avec précision de Alediolanum Santonum “et de son territoire, situé entre la Charente et la Gironde, mais aucun ne parle de la basse-terre comprise entre la Charente et la Sèvre. Dans cette petite contrée, les noms de lieux n'ont aucun rapport avec les mots qui nous sont restés de la langue celtique. Il n'en est aucun qui se termine en dunum, durum, magus: les anciens noms locaux terminés en acum, si communs dans la haute Saintonge, sont inconnus en Aunis. Les dénominations de lieux, sur ce territoire, appartiennent presque toutes à la basse latinité : Rupella, Castrum-Allionis, Surgeriæ, Castrum de Rupeforti, Marantium, etc., ce qui prouve que les premières colonies fondées sur cette terre marécageuse, ne le furent pas avant la domination Franke. Il paraît qu'entièrement submergé pendant la domination romaine, le sol de cette contrée n'offrait encore, lors de l'établissement des Franks dans les Gaules, que de vastes marais où serpentaient lentement de longs canaux, dont les nombreuses sinuosités formaient des groupes d'ilots plus ou moins con sidérables. Cette terre, après l'écoulement des eaux qui l'avaient inondée, parait être longtemps demeurée sans habitans. Ce ne fut guère que vers le milieu du dixième siècle que quelques colonies vinrent s'établir sur cette côte sauvage: dépourvue, jusqu'alors, de tout ce qui pouvait attirer le conquérant, l'agriculteur ou le moine, on n'y voit aborder aucune horde de Franks, aucune barque normande, aucun missionnaire chrétien.

(2) Santonico reiluus non ipse Carantonus æstu. (Auson.)

(3) Angomoisins.

(4) Mediokanov Exytov (Strabon., Geogr., lib. IV.-Marcian. Heracl., in Peripl,). Meto (Ptolem., Georg., lib. 11).-Msciolavov, Medicavior. (Stephan., Bysant.) Mediolanum Santenum. (Itiner. Antonin.) Mediolano Sancor. (Tabul. Peutinger.)

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