Revue des deux mondes

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François Buloz, Charles Buloz, Ferdinand Brunetière, Francis Charmes, René Doumic, André Chaumeix
Au Bureau de la Revue des deux mondes, 1834 - France
 

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Common terms and phrases

Popular passages

Page 449 - M. de Balzac n'a pas le dessin de la phrase pur, simple, net et définitif ; il revient sur ses contours, il surcharge; il a un vocabulaire incohérent, exubérant, où les mots bouillonnent et sortent comme au hasard, une phraséologie physiologique, des termes de science, et toutes les chances de bigarrures.
Page 448 - ... bien peu que cette charmante histoire ne soit un chef-d'œuvre, — oui, un chef-d'œuvre qui se classerait à côté de tout ce qu'il ya de mieux et de plus délicat parmi les romans en un volume. Il ne faudrait pour cela que des suppressions en lieu opportun , quelques allégements de...
Page 674 - Nous pourrions facilement mal interpréter vos intentions, et vous renvoyer un peu brutalement suivant notre manière impolie; car, si jadis, dans notre état d'indolence et de servage, nous avons pu nous mesurer avec vous, nous le pourrions bien plus encore dans l'ivresse arrogante de notre jeune liberté. Vous savez par vous-mêmes tout ce qu'on peut dans un pareil état, et cet état vous n'y êtes plus... Prenez donc garde ! Je n'ai que de bonnes intentions et je vous dis d'amères vérités.
Page 628 - Kœnigsberg avaient pressenti toute 20 la portée de cette pensée, ils auraient éprouvé devant cet homme un frémissement bien plus horrible qu'à la vue d'un bourreau qui ne tue que des hommes . . . Mais les bonnes gens ne virent jamais en lui qu'un professeur de philosophie, et quand il passait à l'heure dite, ils le saluaient amicalement et réglaient d'après lui leur montre.
Page 386 - L'histoire n'est que sa pensée éternelle, son éternelle action, sa parole, ses faits, ses gestes, et l'on peut dire avec raison de l'humanité entière qu'elle est une incarnation de Dieu. C'est une erreur de croire que cette religion du panthéisme conduise les hommes à l'indifférence.
Page 682 - J'ai souvenance Qu'en un pré de moines passant, La faim , l'occasion, l'herbe tendre, et, je pense, Quelque diable aussi me poussant, Je tondis de ce pré la largeur de ma langue ; Je n'en avois nul droit, puisqu'il faut parler net.
Page 444 - Un trait du caractère de M. de Balzac, c'est , aussitôt qu'il écrit la première page d'un livre, d'avoir tout de suite trente autres volumes en idée devant lui et de rêver ainsi des séries indéterminées qui doivent, en se rejoignant , former une œuvre immense.
Page 673 - ... yeux la poussière séculaire ; Thor se dressera avec son marteau gigantesque et démolira les cathédrales gothiques . . . Quand vous entendrez le vacarme et le tumulte, soyez sur vos gardes, nos chers voisins de France, et ne vous mêlez pas de l'affaire que nous ferons chez nous en Allemagne: il pourrait vous en arriver mal.
Page 674 - Vous avez certainement oublié cela depuis longtemps ; mais nous n'oublions rien, nous. Vous voyez que, lorsque l'envie nous prendra d'en découdre avec vous, nous ne manquerons pas de raisons d'Allemand. Dans tous les cas, je vous conseille d'être sur vos gardes ; qu'il arrive ce qu'il voudra en Allemagne, que le prince royal de Prusse ou le docteur "VVirth parvienne à la dictature, tenez-vous toujours armés, demeurez tranquilles à votre poste, l'arme au bras.
Page 139 - Feuilles, no tremblez pas au front des arbres; grillons de la prairie, lézards des murailles, couleuvres des buissons, n'agitez pas l'herbe, ne soulevez pas les rameaux du lierre et de la scolopendre, ne faites pas crier les feuilles sèches et les tiges cassantes de l'ortie et du coquelicot. Nature entière, fais-toi muette et immobile comme la pierre du sépulcre : le génie de l'homme s'éveille, sa puissance doit t'effrayer et te frapper de respect; le plus habile et le plus important des princes...

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