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rir, demander le bénéfice de cession de biens; et une autre encore mettre en droit, loi et abandon, pour abandonner.

Par une acception particulière, qui correspond à un des sens des mots abandonner, abandonné, abandonnement, le mot ABANDON signifie, en parlant des femmes, le Relâchement de leurs mœurs, leur facilité.

De tout temps le monde a vu Don
Être le père d'Abandon.

LA FONTAINE, Contes, III, 13.

ABANDON, pris dans un sens plus général, peut encore signifier un Emportement passionné.

Les armes, marques... de noblesse héréditaire..., sont mises ès mains d'une populace qui de liberté passera en licence, de licence à l'abandon de toute insolence.

PALMA CAYET, Chronologie novenaire, I, année 1589.

ABANDON se dit enfin en parlant des manières, des discours, des ouvrages d'esprit et des productions des arts, pour exprimer une sorte de facilité, de négligence heureuse, qui exclut toute recherche, toute affectation, et ne laisse jamais sentir l'effort ni le travail.

Cette acception est moderne.

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ABANDONNEMENT, s. m.

Ce mot marque, avec plus de force, la signification passive et active du mot abandon, la situation de ce qui est délaissé, l'action de délaisser.

Il se construit, en ce double sens, avec la préposition de, suivie d'un substantif, lequel fait connaître, tantôt par le fait de qui a lieu le délaissement, tantot en quoi il consiste.

Au premier sens se rapporte cet exemple:

Dans la désertion et l'abandonnement général de ses amis, il se livre tout entier aux chagrins et aux réflexions de la solitude. SAINT-EVREMOND, cité dans le Dictionnaire de Trévoux.

Dans l'exemple suivant, analogue au précédent, la préposition de est remplacée par la locution du côté de.

Il étoit dans un si grand abandonnement du côté de Dieu, que.......

JACQUELINE PASCAT., lettre du 25 janvier 1655, sur la conversion de son frère.

À cet emploi de la locution abandonnement de, appartient encore cet autre exemple :

On tente Dieu continuellement par l'exercice de ces emplois mal choisis; et, au lieu d'attirer sa grâce et son secours, on attire sans cesse les effets de sa colère et de son abandonnement.

NICOLE, Essais, traité III, c. 6; Des manières dont on tente Dieu

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Allez, maudits, au feu éternel, qui est préparé au diable et à ses compagnons! Pesez ces paroles si pesantes. Allez, dit-il, c'est un mot d'abandonnement perpétuel que Dieu fait de tels malheureux, les bannissant pour jamais de sa face.

S. FRANÇOIS DE SALES, Introd. à la Vie dévote, part. I, c, 14. Ils (les protestants) n'ont pas craint de mettre leur foi en compromis entre les mains de quatre hommes, avec un si grand abandonnement de leurs propres sentimens, qu'ils leur ont donné plein pouvoir de changer la même confession de foi qu'ils proposent encore aujourd'hui à tout le monde chrétien.

BOSSUET, Exposition de la doctrine de l'Église catholique, c. 20. Cet abandonnement de sa propre cause, et par conséquent de sa vie.

BOURDALOUE, Carême. Sermon sur la Passion.

La reine (Anne) l'avait aimée (la duchesse de Marlbo

Il n'est supportable en ce sens qu'en termes de pra-
tique. Le débiteur a fait l'abandon de tout son bien
à ses créanciers. Abandonnement vaut mieux. »
Nous l'avons dispensé et dispensons... de la peine de
porter le bonnet vert, par lui encourue. au moyen de
la cession et abandonnement de biens.

....

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Lettres patentes du Roi, du 25 mars 1678. Voy. Cor. respondance administrative sous le règne de Louis XIV, t. II, p. 209.

On fait un abandonnement de ses biens; une abdication de sa dignité et de son pouvoir; une renonciation à ses droits et à ses prétentions; une démission de ses charges, emplois et bénéfices; et l'on donne un désistement de ses poursuites.

Il vaut mieux faire un abandonnement d'une partie de ses revenus à ses créanciers, que de laisser saisir et vendre le fonds de son bien.

GIRARD, Synonymes françois.

ABANDONNEMENT peut encore être suivi de la préposition à et d'un substantif. Il répond alors à

rough) avec une tendresse qui allait jusqu'à la soumission l'emploi réfléchi du verbe abandonner, et exprime,

et à l'abandonnement de toute volonté.

VOLTAIRE, Siècle de Louis XIV, c. 22.

Une passion telle que je viens de la dépeindre produit un abandonnement de soi-même qui rend incapable

de tout art.

Mme DU CHÂTELET, Réflexions sur le bonheur. Nicot donne cette locution, qui doit trouver ici sa place: Abandonnement de raison: defectio a recta ratione, comme il traduit.

sous cette forme, l'action de se laisser entraîner, de se livrer avec trop de facilité, sans aucune réserve.

Ce n'est donc pas le peu de certitude qu'on trouve dans la religion qui fait conclure qu'il faut s'abandonner au plaisir.... C'est l'abandonnement au plaisir qui jette dans l'incertitude sur la religion.

MASSILLON, Carême, mardi de la IVe semaine.

Ce qui aliéna surtout les Anglais de lui, ce fut son abandonnement à ses favoris. Louis XIII, Philippe III et

On disait, en style de jurisprudence, abandonnement de biens, expression ainsi expliquée par le même Jacques II avaient, en même temps, le même faible.

Nicot: « Cession de biens que fait un débiteur à ses créanciers, bonorum abdicatio, cessio bonorum. »

Il paraît qu'ensuite on s'est plus volontiers servi au palais du mot abandon. Danet, dans le xvII° siècle, disait qu'abandonnement était plus d'usage qu'abandon, si ce n'est au barreau. Vers la même époque, Furetière écrivait sur le mot abandon: Il « n'est point du bel usage; on ne le trouve guère que dans Molière (Tartuffe, act. I, sc. 1), lequel dit, en parlant des coquettes qui renoncent par nécessité au monde qui les quitte :

Dans un tel abandon, leur sombre inquiétude
Ne voit d'autre recours que le métier de prude.

Peut-on dire que ce soit l'esprit de débauche, de licence, d'abandonnement à leurs passions, qui les réunit? VOLTAIRE, Essai sur les mœurs, c. 179; Défense de milord Bolingbroke.

On a dit fort anciennement abandonnement aux périls, dans le sens où La Fontaine, on le verra plus loin, a dit lui-même, peut-être par souvenir de cette locution, s'abandonner aux périls.

Ses escus ert (son écu était) moult renommés,
Despit de mort estoit nommés;

Bordés fu d'abandonnement

A tous périz....

Roman de la Rose, v. 15742.

On a dit, dans des sens analogues, abandonnement avec (voyez plus bas), abandonnement dans.

Le dernier excès de l'abandonnement dans le vice, est de n'en rougir point.

Logique de Port-Royal, part. III, c. 20.

ABANDONNEMENT peut être employé absolument, et, sous cette forme, suffit aux diverses acceptions qui viennent d'être définies;

1° Quand il s'agit d'un délaissement complet, soit de Dieu, soit des hommes :

J'exagérai la honte de cet abandonnement, et le parlement envoya 40,000 livres à la reine d'Angleterre.

LE CARDINAL DE RETZ, Mémoires, liv. II, année 1649. Ministres du Dieu des armées, dites-nous quels furent, dans ce triste abandonnement, les sentiments d'un

cœur.....

MASCARON, Oraison funèbre du duc de Beaufort.

Leur âme éperdue et désespérée sentira l'abandonnement où elle est, en voyant ses meilleurs amis s'élever contre elle.

BOSSUET, Sermons. Des saints anges gardiens.

La pauvreté, la honte, la maladie, l'abandonnement, la perte des amis, des parents, des enfants, ne produisent que des secousses passagères, dont le mouvement se ralentit peu à peu jusqu'à ce qu'il cesse entièrement.

NICOLE, Essais, traité Ier, c. 12; De la foiblesse de l'homme. Voilà ce que Dieu lui inspire; et, soit lumière, soit abandonnement, il faut qu'il arrive quelque changement en lui pour déranger ses opinions.

Mme DE SÉVIGNÉ, Lettres, 17 avril 1682.

Il faut que je vous demande pardon de l'avoir mariée, dans l'abandonnement où, faute de vous rencontrer, je me suis trouvée avec elle.

MOLIÈRE, les Fourberies de Scapin, III, 8. Eh! bonjour, ma mignonne. Eh, bon Dieu! quel abandonnement! quelle disette de compagnie! Avec plus de mérite que femme du monde, on vous trouve aussi esseulee qu'un favori disgracié.

DANCOURT, l'Été des Coquettes, sc. 13.

2° Quand il s'agit du même délaissement, mais rapporté à son auteur:

Je me suis résolue quelquefois... à laisser ces enfants à la conduite de leur mère, mais j'entre en souci d'offenser Dieu par cet abandonnement.

Mme DE MAINTENON, Lettres, 1er septembre 1764.

Le sort lui cachoit un amant
Qui, dans un temps si nécessaire,
Loin de marquer l'empressement
D'une flamme vive et sincère,
Ne se montroit pas seulement;
Et ce lâche abandonnement
Mettoit le comble à sa misère.

HAMILTON, le Bélier.

3° Quand il s'agit d'un oubli volontaire et entier de soi-même, par quelque cause que ce soit, passion, déférence, zèle, etc. :

Jugez si cette condition, qui ne donne le temps ni aux uns ni aux autres de songer seulement à leurs intérêts,

n'est pas un pur abandonnement.

LE CARDINAL DE RETZ, Mémoires, liv. II, année 1649. Quelque difficile que fust cette affaire, il suffisoit, monsieur, pour m'y porter avec abandonnement, que ce fust une occasion de faire le service du Roy.

L'ÉVÊQUE DE VIVIERS à Colbert, Corresp. administr.
sous le règne de Louis XIV, t. I, p. 293.

Je lui soumets tout avec un entier abandonnement.
BOSSUET, Lettre XII, à M. Dirois.

Un abandonnement qui ne connoît plus ni règle, ni pudeur, ni bienséance.

Tant d'emportements honteux, tant de foiblesse et d'abandonnement! lui qui s'étoit piqué de raison, d'élévation, de fierté devant les hommes!

MASSILLON, Paraphrase du psaume XIII; Avent,
Mort du pécheur.

On ne peut mieux peindre l'abandonnement du désespoir.

LAHARPE, Commentaire sur Voltaire, p. 132.

Ainsi employé, ABANDONNEMENT signifie quelque

Elle n'espéra plus, dans cet abandonnement universel, fois Dérèglement excessif dans la conduite, dans les

qu'en la tendresse d'Hamilton.

HAMILTON, Mém. du chevalier de Grammont, c. 9.

(La religion) nous soutient surtout dans le malheur, dans l'oppression et l'abandonnement qui la suit.

VOLTAIRE, Lettres, mars 1743.

mœurs.

Avant que Néron se fût laissé aller à cet étrange aban donnement, personne ne lui étoit si agréable que Pétrone. SAINT-ÉVREMOND, Jugement sur Pétrone.

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DANCOURT, les Bourgeoises de qualité, I, 5.

Souvenez-vous que Dieu n'aime pas les sacrifices imparfaits; rendez-lui tout votre cœur, que vous aviez prostitué, avec tant d'abandonnement, aux créatures.

MASSILLON, Paraphrase du psaume IV.

ABANDONNEMENT, en ce sens, n'est pas toujours, comme on l'a dit, employé absolument; il se trouve avec un et même deux compléments, exprimant et la personne qui s'abandonne et celle qui est l'objet

de l'abandonnement.

et selon qu'il plaît à Dieu qu'ils se développent journellement à nos yeux.

BOSSULT, Instruction sur les états d'oraison, VIII, 12.

Mais quel est son abandonnement à la providence de Dieu, lorsqu'après la naissance de Jésus-Christ il faut qu'il parte promptement, et qu'il le sauve des mains et du glaive du cruel Hérode?

FLECHTER, Panegyrique de saint Joseph.

ABANDONNER, v. a.

Étienne Pasquier le décompose dans les trois mots donner à ban, c'est-à-dire exposer au public, livrer en proie. Il s'est formé simplement par la désinence de l'infinitif actif, ajoutée aux deux éléments du mot abandon.

Autrefois ABBANDONNER (voyez Nicot et Cotgrave, Dict.); HABANDONNER (voyez Sainte-PaJoconde apprend au roi l'abandonnement de sa femme laye, Gloss.); ABAUNDONER, etc. (voy. les exemples avec le plus laid monstre de la cour.

BOILEAU, Dissertation sur Joconde.

ABANDONNEMENT a été employé absolument, dans le sens judiciaire rapporté plus haut, pour, abandonnement de biens. On disait être reçu à abandonnement, pour, Etre admis à céder ses biens.

Cil qui a la propriété del serf le porra abandoner por son meffet, se il le fet sanz tricherie; quar li abandonemenz ne tolt pas l'usaire (n'abolit pas l'usage) par droit.

Anc. trad, du Digeste, fol. 97, vo c. I.

Nul home n'est tenu prisonnier pour debte de garde et commande, supposé qu'il ait juré et accordé à non vouloir estre receu à abandonnement.

Le Grant Coustumier de France, liv. II, de l'exécution des lettres.

L'emploi que le langage mystique fait du mot abandon, comme on l'a vu plus haut, s'est naturellement étendu au mot ABANDONNEMENT.

Mon entier abandonnement de moi-même entre les mains de Dieu.

Mme DE CHANTAL, lettre à la mère Angélique Arnaud, 3 août 1637. Voyez Lettres chrétiennes et spirituelles de Saint-Cyran.

C'est là aussi ce qu'il (saint François de Sales) appelle l'abandonnement, qui est, selon lui, la vertu des vertus; et ce n'est, dit-il, autre chose qu'une parfaite indifférence à recevoir toutes sortes d'événements selon qu'ils arrivent,

ci-après.)

ABANDONNER exprime l'action de Faire l'abandon, de quitter avec effort ou avec négligence, mais entièrement.

Il a des régimes fort divers, qui comprennent tout ce qui peut être l'objet de l'abandon, lieux, choses et personnes.

Premièrement donc il se dit des lieux :

Lorsque les Juifs, emmenés en servitude, furent sur le point de quitter la Judée et de partir pour Babylone, le prophète Jérémie, à qui le Seigneur avoit ordonné de ne pas abandonner Jérusalem, leur parla de la sorte.................. MASSILLON, Carême. Sur le petit nombre des élus. Dès le commencement de la guerre, il (Pompée) fut obligé d'abandonner l'Italie.

MONTESQUIEU, Grandeur des Romains, c. 11.

Les Français, commandés par le maréchal de Trivulce, abandonnent l'une après l'autre toutes les villes qu'ils avaient prises du fond de la Romagne aux confins de la Savoie.

Il abandonne les brèches par où les ennemis entraient. VOLTAIRE, Essai sur les mœurs, c. 113; Histoire de Charles XII, VIII.

Ne pense point que, pour te suivre, j'abandonne jamais la maison paternelle.

J.-J. ROUSSEAU, la Nouvelle Héloïse, part. III, lettre xv.

J'abandonnay, sans avoir commis crime,

L'ingrate France.

CL. MAROT, Épitres, I, xxI.

Et les Graces, qui sont les trois filles des cieux,
De leurs dons les plus beaux ceste princesse ornèrent,
Et pour mieux la servir les cieux abandonnèrent.
RONSARD, poëmes, liv. I. Regret à l'Huillier parisien.

....J'abandonne sans peine

Votre Hélicon, vos bois, votre Hippocrène.
J.-B. ROUSSEAU, Épitres, I.

Au même ordre d'exemples appartiennent les suivants, bien que le régime du verbe ABANDONNER n'y soit pas précisément un nom de lieu, que l'idée de lieu n'y soit qu'implicitement indiquée.

Adrien abandonna les conquêtes de Trajan.

Ils ravagèrent tout depuis le Danube jusqu'au Bosphore, exterminèrent Valens et son armée, et ne repassèrent le Danube que pour abandonner l'affreuse solitude qu'ils

avoient faite.

C'étoit une règle inviolable des premiers Romains, que quiconque avoit abandonné son poste ou laissé ses armes dans le combat, étoit puni de mort.

MONTESQUIEU, Grandeur des Romains, c. 15, 17, 18.

Appliqué aux lieux, ABANDONNER n'implique pas toujours l'idée de retraite entière, de cession absolue. On l'emploie encore, par extension, lorsqu'il s'agit d'un acte de ce genre qui ne doit être que temporaire.

J'ai abandonné Ithaque pour chercher mon père.
FENELON, Télémaque, XXI.

C'était une chose inouïe dans l'histoire du monde, qu'un roi de vingt-cinq ans qui abandonnait ses royaumes pour mieux régner.

VOLTAIRE, Hist, de Russie sous Pierre le Grand, part. I, c. 9.
Avons-nous sans votre ordre abandonné Mycène?
RACINE, Iphigénie, II, 2.

Louis, la foudre en main, abandonnant Versailles.

BOILEAU, le Lutrin, IV.

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Il n'y a bien ne chose si exquise

Que d'ung grand cueur pour luy je n'abandonne,
CL. MAROT, le Riche en povreté.

Par cette lâcheté moi-même m'accuser,
Et tout abandonner quand il faut tout oser!
P. CORNEILLE, Cinna, I, 4.
ABANDONNER, en parlant des choses, exprime
l'acte de les délaisser, de les laisser à la discrétion

d'autrui, comme dans cette phrase de Nicot : « Il a abandonné ses pâtiz, ses prez; » plus souvent celui de s'en éloigner, de les céder, d'y renoncer, par choix, par nécessité, par faiblesse, par indifférence, etc.

Employé de cette manière, ABANDONNER offre des nuances fort diverses, en raison de la nature particulière, et de la chose abandonnée et de l'abandon.

Ainsi l'action qu'il exprime peut se rapporter à des objets matériels que l'on possède et auxquels on renonce, qu'on livre.

Quand ceux de Caën ouïrent ce ban,... aucuns ouvroient leurs coffres et leurs écrins, et abandonnoient tout ce qu'ils avoient, mais qu'ils fussent assurs de leur vie. FROISSART, Chroniques, part. I, l. 1, c. 272.

Ces braves Impériaux donc emmenèrent bravement le corps de leur feu général, et... ne l'habandonnèrent jamais jusqu'à ce qu'ils l'eurent mis... en saulveté.

BRANTOME, Vies des capitaines illustres, disc. 20.

Il abandonne, pour faire les cinq cents écus, quatre ou cinq vieux habits qui n'en valent pas trente.

MOLIÈRE, les Fourberies de Scapin, III, 3. C'étoit chez les Germains une grande infamie d'avoir abandonné son bouclier dans le combat.

MONTESQUIEU, Esprit des Lois, XXVIII, 21.

De là, en termes de jurisprudence, la locution

ABANDONNER se dit, en second lieu, des choses de fort ancienne abandonner ses biens, ou, absolument,

toute nature.

Aux adieux, nous eschauffons, oultre l'ordinaire, l'affection envers les choses que nous abandonnons.

MONTAIGNE, Essais, III, 5.

abandonner, laquelle correspond à faire abandon de ses biens, de sa terre, expliqué plus haut.

Se li uns de cels (ceux) qui plède n'abandonc ses biens. Le Conseil de Pierre de Fontaines, c. xix, § 18.

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