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De même nous écririons au en place de à, dans la phrase suivante :

Je serai ici demain à soleil levant.

DANCOURT, le Vert galant, sc. 2.

On s'est fréquemment servi, cela était naturel, du mot temps diversement modifié, et précédé de la préposition À, pour exprimer ces différents rapports; de là ces locutions: au temps passé, au temps jadis, au temps présent, au temps où nous sommes, au temps chaud, au temps de, au temps que, au même temps, à même temps, condamné par Vaugelas, approuvé par Ménage, et curieusement distingué par Bouhours de en même temps; enfin, à temps, dans le sens de assez tôt. (Voyez TEMPS.)

À l'indication du temps présent au moyen de la préposition À, appartiennent :

A présent, usité depuis tant d'années, mais qui, vers le commencement du XVIIe siècle, comme on le voit chez Vaugelas, chez Bouhours, ne s'établit

Le reste de la Flandre pouvait être envahi au prin- pas sans opposition dans le monde et à l'Académie; temps prochain.

VOLTAIRE, Siècle de Louis XIV, c. 9.

Cette manière de s'exprimer est très-ancienne, et l'on y peut rapporter les locutions, depuis longtemps hors d'usage, que présentent les exemples suivants :

Aujourd'hui, qu'on écrit maintenant en un seul mot, mais où il est facile de retrouver des éléments tout à fait semblables à ceux dont se sont formées les locutions précédemment rappelées. (Voyez ces deux mots.)

Tout à l'heure sert également à marquer le passé

Deu ne li respundi rien al jur.
Entre ces afaires, li reis David, à un jur, levad après et le futur.

meriene.

Les quatre Livres des Rois, I, XIV, 37; II, XI, 2.
Ainz que vienge demain à seir.

BENOIT, Chron. des ducs de Normandie, v. 34696.
Car avons encre et parchemin;
Si escrirons à ce matin.

Roman au Chastelain de Couci, v. 3112.

Boire ypocras à jour et à nuyctée.

VILLON, Grand testament, II.

Dans tous ces passages, nous supprimerions aujourd'hui la préposition À; nous la supprimerions également dans ces autres passages d'une date bien plus récente :

Je vous montrerai cela à ce printemps, que j'irai à Paris.
Mme DE SÉVIGNÉ, Lettre au comte de Bussy."
À ce printemps, retournant à la cour,
J'irai revoir mon maître et lui dire bonjour.

REGNIER, Satires, II.

Dans le même ordre d'expressions il faut ranger les formes adverbiales à cette heure, à ce coup, à cette fois, à deux fois, à la fois, au commencement, à la fin, à l'instant, au même instant, à son rang, à son tour, etc. (Voyez ces mots.)

Il y faut ranger aussi des locutions composées de À et d'un adverbe pris substantivement, à quand, à tantôt, au plus tôt, à demain, etc., quelquefois partie de la proposition, quelquefois suffisant seules à la former.

D'autres fois le régime de À marque, non plus un point précis du temps ou passé, ou présent, ou futur, mais la durée d'une action.

De là ces locutions nsuelles, à temps (dans le sens de, Pour un temps fixé), à la journée, à grandes, à petites journées, au mois, à l'année, à vie, à perpétuité, à toujours, à jamais, à tout jamais, au grand

jamais (voyez ces mots), et d'autres qui ont vieilli, telles que à longtemps, à longues années, etc.

En quoy le pape Grégoire treiziesme lairra sa mémoire recommendable à longtemps, et en quoy nostre royne Catherine tesmoigneroit à longues années sa libéralité naturelle et munificence, si ses moyens suffisoient à son affection. MONTAIGNE, Essais, III, 6.

Au bout de, qui se dit du temps aussi bien que des lieux, fait partie de cette classe d'expressions: Il devoit, au bout de dix ans, Mettre son âne sur les bancs.

LA FONTAINE, Fables, VI, 19 À la vie et à la mort est une forme proverbiale par laquelle s'exprime avec énergie ce qui doit durer toute la vie.

Dis à ce Turc.... que je ne les lui donne (ces cinq cents écus) ni à la mort ni à la vie.

MOLIÈRE, les Fourberies de Scapin, II, 11. On dit encore proverbialement à la longue, quand il s'agit d'une durée considérable, mais dont on n'assigne point le terme.

Et d'orgueil et d'outrage, et d'outrecuidance qui vient de très grant folie, ne doit nus (nul) joïr à la longue. PHILIPPE DE NAVARRE, Ms. suppl. franç., no 198, fol. 398 vo, c. I. L'excès du vin dégrade l'homme, et l'abrutit à la longue. J.-J. ROUSSEAU, Lettre à d'Alembert.

On peut ranger dans cette dernière classe des expressions formées de même, qui ont trait à la durée éternelle.

Afin que son amour dure à l'éternité.

RACAN, Psaume CX.
Vous paroîtrez à tous un objet effroyable,
Et vous irez un jour, vrai partage du diable,
Bouillir dans les enfers à toute éternité.

MOLIÈRE, l'École des Femmes, III, 2.

À, employé pour exprimer des rapports de temps, peut marquer l'intervalle entre deux époques, comme on a vu qu'il marque quelquefois la distance d'un lieu à un autre.

Pour se venger de cette tromperie,

À quelque temps de là la cicogne le prie.

LA FONTAINE, Fables, I, 18.

La suppression du verbe antécédent de À donne lieu à des locutions elliptiques de la même nature que celles qui ont été précédemment remarquées : à ce soir, à demain, à l'année prochaine, etc. (Voyez ces mots.)

À, suivi de mots qui marquent le temps, sert souvent à exprimer l'age des personnes.

À l'âge de quatorze ans, lorsque l'esprit commence à se former...

BOSSUET, Discours sur l'Histoire universelle, III, 5.
Tel Sophocle à cent ans charmoit encore Athènes,
Tel bouillonnoit encor son vieux sang dans ses veines.
P. CORNEILLE, Vers au Roi en 1676.

À, avec des régimes d'une autre nature, peut marquer implicitement le temps, et équivaut à lors de.

tinat).

Philosophe en tout, à sa mort comme dans sa vie (CaVOLTAIRE, Siècle de Louis XIV, c. 16. N'espérez pas me chasser encore, comme vous fites à mon exil. J.-J. ROUSSEAU, Nouvelle Héloïse, III, 14. L'analogie a conduit le même écrivain jusqu'à dire:

Chacun, ayant passé la journée à ses affaires, part le soir à portes fermantes (quand les portes se ferment), et va dans sa petite retraite respirer l'air le plus pur. Lettre à d'Alembert.

La phrase suivante offre une ellipse de ce genre, mais plus forte encore :

Je ne sais comme on aura réglé les chaises des princesses, car elles en eurent à la reine d'Espagne. Mme DE SÉVIGNE, Lettres. 10 janvier 1689.

I, 3. À, exprime encore l'idée générale de tendance ou de situation, dans les cas si nombreux où cett. préposition a pour régimes des noms de chose, quelle qu'en soit la nature, physique ou métaphysique, qu'ils désignent des objets matériels ou expriment des idées abstraites.

L'idée de tendance paraît sensiblement dans les

A deux mois de date, à dix jours de vue, etc., exemples suivants, où l'antécédent de À est un verbe ;

sont des expressions du même genre, usitées dans le style des affaires.

Tantôt un verbe sans complément :

Ce plus ou ce moins (d'argent) détermine à l'épée, à la

I.

:

robe, ou à l'Église il n'y a presque point d'autre vocation.

LA BRUYÈRE, Caractères, c. 6. Cinquante millions... furent consommés à cet appa

reil.

VOLTAIRE, Siècle de Louis XIV, c. 10.

Tous les hommes suivoient la grossière nature,
Dispersés dans les bois, couroient à la pâture.
BOILEAU, Art poétique, IV.

Tantôt un verbe avec un ou plusieurs compléments:

La plus commune façon d'amollir les cœurs de ceulx qu'on a offensez... c'est de les esmouvoir, par soubmission, à commisération et à pitié... Bétis..., d'une mine non seulement asseurée, mais rogue et altière, se teint sans mot dire à ces menaces.

MONTAIGNE, Essais, I, 1

Chacun d'eux au péril veut la première part.

BOILEAU, Épitres, IV.

D'autre part, en raison de ce qu'il marque en général tendance, À peut correspondre, dans l'usage, à d'autres prépositions, telles que pour :

Donc un nouveau labeur à tes armes s'appreste.
MALHERBE, Ode à Louis XIII.

Qui rencontre à son trône une ferme colonne....
Peut vanter son bonheur, et peut dire être roi.
ROTROU, Venceslas, V, y.

Telles que selon, suivant, d'après :
Dieu dit ensuite : Faisons l'homme à notre image et à
notre ressemblance.

LE MAISTRE DE SACI, Trad, de la Genèse, I, 26.

Il n'a pas trop de toute sa puissance pour punir, s'il mesure sa vengeance au tort qu'il a reçu.

LA BRUYÈRE, Caractères, c. 9. On a souvent confondu dans l'usage, avec en l'honneur de, la locution à l'honneur de, qui semble à

Dans les exemples suivants se rencontre plutôt Bouhours d'un style plus noble, plus soutenu. (Voy.

l'idée de situation :

Si je ne suis plus en spectacle à l'univers, c'est la faute des choses humaines, qui ont des bornes, et non pas la inienne.

MONTESQUIEU, Dialogue de Sylla et d'Eucrate. Aux fureurs des partis qu'ils ne soient plus en butte. VOLTAIRE, Tancrède, III, 1.

Etre aux abois, aux regrets, et autres locutions semblables, se rapportent à cette acception.

À, exprimant ainsi une situation, on comprend par quelle extension naturelle, déjà remarquée plus haut, il prend, ici encore, le sens de dans.

HONNEUR.)

à la gloire de, où A s'emploie à l'exclusion de en. La mème confusion n'a pas licu pour à la louange, (Voyez ces mols.)

À, précédé des verbes être, réussir, tourner, et suivi de noms abstraits avec ou sans article, forme des locations qui expriment un événement agréable quelqu'un, être à gré, être à souhait, tourner au ou désagréable; telles sont : être, réussir au gré de confusion de quelqu'un, etc. (Voyez ces mots.) profit, au contentement, à la perte, à la ruine, à la

De là ces façons de parler elliptiques et proverbiales, à sa confusion, à son dam, à vos souhaits,

Il y a quelque chose de doux et d'aimable à cette soli- à mon grẻ, et autres semblables. (Voyez ces mots.) tude, à ce profond silence, à cette liberté.

Mme DE SÉVIGNÉ, Lettres. 6 juillet 1689.

C'est son visage que l'on voit aux almanachs représenter le peuple.

LA BRUYÈRE, Caractères, c. 7.
N'espérons plus, mon âme, aux promesses du monde.
MALHERBE, Paraphrase du psaume CXLV.
Rome entière noyée au sang de ses enfants.
P. CORNEILLE, Cinna, I, 3.
Mais je m'assure encore aux bontés de ton frère.
RACINE, Bajazet, II, 1.
Son bonheur consistoit aux beautés d'un jardin.
LA FONTAINE, Fables, XII, 20.

L'idée d'une issue favorable se trouve encore dans ces expressions, conduire, mener à bien, aller, arriver, venir à bien. (Voyez BIEN.)

On a été conduit par l'analogie à se servir de À entre un verbe avec ou sans complément, et un nom abstrait, pour exprimer des idées fort éloignées de celles de tendance et de situation, comme dans ces locutions si souvent employées, dire adieu à, renoncer à, et autres semblables.

Montrez-lui comme il faut s'endurcir à la peine.
P. CORNEILLE, le Cid, I, 3.
Les rapports sans nombre à l'expression desquels

peut suffire la forme de langage dont il s'agit ici, sont comme compris dans l'expression générale avoir rapport ou relation à.

Tout ainsi que nature nous faict veoir que plusieurs choses mortes ont encores des relations occultes à la vie. MONTAIGNE, Essais, I, 1.

Rien ne lui paroît ni grand ni terrible, que ce qui a relation à l'eternité.

BOSSUET, Sermon sur la Providence.

De là des locutions de forme un peu différente, puisque la préposition y a pour antécédents, au lieu d'un verbe, un nom et un adverbe, mais qu'il est naturel de noter ici d'avance, Par rapport à, relativement à. (Voyez ces mots.)

Le verbe avec ou sans complément, antécédent de la préposition À, est quelquefois supprimé par ellipse.

Où le conduisez-vous?— Ala mort.—À la gloire!
P. CORNEILLE, Polyeucte, V, 3.

Voilà mon âne à l'eau ; jusqu'au col il se plonge.
Voilà mon homme aux pleurs ; il gémit, il soupire.
LA FONTAINE, Fables, II, 10; IV, 20.

L'ellipse est plus forte encore dans le passage suivant:

Remede n'y ha que d'escamper d'icy, je diz, plus tost que ne sont cuictz asperges. Et l'asne

Au trot, à pedz, à bondz, à ruades,
Au guallot, à pétarrades.

RABELAIS, V, 7.

Par là s'expliquent de nouvelles expressions elliptiques fort usitées, comme à l'aide! au secours! au feu! au meurtre! au voleur! aux armes! autrefois à l'arme, d'où alarme, comme de à l'erte est venu alerte. (Voyez ces mots.)

On a dit même, par imitation de cette tournure elliptique et rapide :

Au remède, vite! au remède spécifique !

MOLIÈRE, le Médecin malgré lui, III, 6. Il entend déjà sonner le beffroi des villes, et crier à l'alarme.

LA BRUYÈRE, Caractères, c. 10.

Les ennemis des jésuites crièrent à l'arianisme.

D'ALEMBERT, Destruction des jésuites.

Quelquefois la locution formée À par et son com

| l'action exprimée par le verbe, et qui favorise cette action, contribue à la produire.

Oui, ma bile s'échauffe à toutes ces fadaises.
MOLIÈRE, le Tartuffe, II, 2.

Qu'à son gré désormais la Fortune se joue,
On me verra dormir au branle de sa roue.

BOILEAU, Épitres, V.
L'enfer s'émeut au bruit de Neptune en furie.
LE MÊME, Traité du Sublime, traduit de Longin, c. 7.
Il s'endort, il s'éveille au son des instruments.
RACINE, Esther, II, 9.

Au lieu de verbes, la préposition À précédant un nom abstrait a souvent aussi pour antécédents des adjectifs; mais elle reçoit de leur nature diverse des sens fort divers aussi, qu'il est difficile d'énumérer complétement et de distinguer avec clarté. Ces adjectifs renferment, en effet, ou l'idée d'une certaine disposition apportée à un acte :

Tantôt, comme une abeille ardente à son ouvrage,
Elle s'en va de fleurs dépouiller le rivage.

BOILEAU, Art poétique, II.

Ou celle d'un effet produit, d'un résultat obtenu : Un siècle si malheureux à l'empire... ne laissa pas d'être heureux au christianisme.

BOSSUET, Discours sur l'Histoire universelle, I, 11.
O vous, à ma douleur objet terrible et tendre.
P. CORNEILLE, Pompée, V, 1.
A tous les cœurs bien nés que la patrie est chère!
VOLTAIRE, Tancrède, III, 1.

Ou celle de convenance :

Voilà l'origine de l'amour-propre. Il étoit naturel à Adam, et juste en son innocence.

PASCAL, Pensées, part. II, xvi, 3.
Par ainsi tout esprit n'est propre à tout sujet.
REGNIER, Satires, I.

Ou celle de faveur, de complaisance, de retour:

Soigneux de ma fortune et facile à mes vers.
REGNIER, Satires, II.
Friande de l'intrigue et tendre à la fleurette.
MOLIÈRE, École des Maris, II, 9.

Je me sens obligée à votre honnêteté.

REGNARD, le Distrait, II, 7. Ou celle d'opposition, de résistance:

plément marque une circonstance en rapport avce| Qu'il se trouve des hommes indifferents à la perte de

leur être et au péril d'une éternité de misère, cela n'est point naturel.

PASCAL, Pensées, part. II, 1.

Ce corps (le parlement) opposé à la cour.
VOLTAIRE, Siècle de Louis XIV, c. 3.
C'est un roc immobile à la rage des flots.

RACAN, Psaume XVI.
Muet à mes soupirs, tranquille à mes alarmes.
RACINE, Andromaque, V, 1.

A exprime cette même idée, et est pris au sens de par, à la suite de certains adjectifs formés de verbes dont l'emploi au passif introduirait dans la phrase cette dernière préposition. Tels sont inabordable, inébranlable, infatigable, invincible, etc.

Nous avons une impuissance à prouver, invincible à tout le dogmatisme : nous avons une idée de la vérité, invincible à tout le pyrrhonisme.

PASCAL, Pensées, part. II, 1, 3.
Bajazet, à vos soins tôt ou tard plus sensible,
Madame, à tant d'attraits n'étoit pas invincible.
RACINE, Bajazet, V, 6.

On peut joindre à ces exemples les suivants, bien qu'à la place de l'adjectif s'y trouve un participe:

Quel plus agréable sacrifice à Dieu que celuy que l'homme luy fait de sa raison, de cette partie altière et présomptueuse, de cet animal fier et superbe, né au cominandement et à la supériorité?

Nourri à, pour, Nourri, élevé dans, est encore une expression du même genre.

J'ai été nourri aux lettres dès mon enfance.

DESCARTES, Discours de la Méthode, partie Ire.

A peut enfin se trouver placé entre deux substantifs, quand le premier exprime, soit au propre, soit au figuré, quelque mouvement, quelque action à l'égard de l'autre.

C'est en vain, ô homme, que vous cherchez dans vousmême le remède à vos misères.

PASCAL, Pensées, part. II, v, 1. Un honnête homme se paye par ses mains de l'application qu'il a à son devoir.

LA BRUYÈRE, Caractères, c. 2. Ces prétentions toujours soutenues rendaient la moitié de Rome un asile sûr à tous les crimes.

VOLTAIRE, Siècle de Louis XIV, c. 14.

À Rome, les emplois publics ne s'obtenoient que par la vertu, et ne donnoient d'utilité que l'honneur et une préférence aux fatigues.

MONTESQUIEU, Grandeur des Romains, c. 4. J'ai servi malgré moi d'interprète à ses larmes. RACINE, Phèdre, V, I. Et, sans égard aux frais, Elle vous le rendroit avec les intérêts.

REGNARD, le Distrait, II, 8.

I, 4. Les noms de personnes forment aussi une classe à part parmi les régimes si divers que donne à la préposition À l'une de ses significations étymologiques et primitives, l'idée générale qu'elle exprime de tendance, de direction vers un terme. Avec cette nouvelle sorte de régimes, elle a les

BALZAC, Socrate chrétien, disc. VI. Au joug nous sommes nés, et n'a jamais esté Homme qu'on ait veu vivre en pleine liberté. REGNIER, Satires, III. Le participe né se trouve employé de la même manière dans une phrase d'un de nos vieux auteurs, que l'on cite ici par anticipation, la prépo-mêmes antécédents que lorsqu'elle gouverne des sition A ayant pour régime dans cette phrase, au lieu d'un nom, un verbe à l'infinitif.

Ainsi que s'ils estoient sculement nés à boire et à manger.

ALAIN CHARTIER, l'Espérance.

Le même tour s'est retrouvé longtemps après dans ce passage:

Les esprits des Français ne sont pas nés à la servitude.

PELLISSON, Histoire de l'Académie française, part. III.

noms de lieux, de temps et de choses.

Premièrement, des verbes exprimant, soit au propre, soit au figuré, un mouvement vers des personnes, que ces personnes soient désignées par un nom propre, par un nom appellatif, par des pronoms et des relatifs.

Au propre, dans le sens de vers:

Layez venir à mi les petiz, car de teil gent est li règnes de ciel.

SAINT BERNARD, Sermons français. Voy, les quatre Livres des Rois, p. 543-544.

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