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rieures, les deux sexes doivent, autant que possible, recevoir le même développement intellectuel. Ici, fes sentimens de générosité naturelle ont peu d'influence; et, pour que la paix règne dans la famille, il faut que la femme inspire à son mari de la considération et de la confiance. Il est essentiel, pour la prospérité du ménage, que son intelligence soit développée, et qu'elle ait l'habitude de travailler de ses mains à de bonnes choses. Si elle est éclairée et pieuse, elle sera, dans toutes les circonstances, un appui pour son mari; souvent elle le retirera du vice et l'amènera auprès du Sauveur. Il est indispensable qu'elle puisse s'occuper de la première éducation morale des enfans. Lorsque le père sera presque exclusivement occupé des travaux de son état, il faudra que la mère le remplace, et toujours il sera nécessaire que ce soit elle qui élève ses filles et qui accoutume tous ses enfans à l'ordre, à la régularité et au travail. Combien ne sera-t-il pas utile surtout qu'elle puisse leur apprendre à lire dans la Parole de Dieu, et à se souvenir de leur Créateur dès les jours de leur jeunesse. Nous ne sommes pas naturellement bons; au contraire, dès notre entrée dans la vie, nous portons dans nos cœurs la tache originelle que nous a léguée notre premier père. Pour que nos mauvais penchans ne se développent pas avec rapidité, il importe qu'ils soient combattus de bonne heure. Et qui mieux qu'une mère pourra livrer ce combat de chaque jour? Mais comment pourra-t-elle s'acquitter avec succès de cette tâche solennelle que Dieu lui a imposée, si elle-même n'a pas appris à connaître la corruption de son propre cœur, à chercher la paix à sa seule source véritable, et à trouver sa force auprès du Seigneur ! Il serait impossible d'énumérer tout le bien que peut faire une mère chrétienne dans l'intérieur de sa famille. Combien n'y a-t-il pas de fidèles qui ont été amenés aux pieds de Jésus par les douces instructions de leur mère ! Combien d'enfans prodigues qui, dans un pays éloigné, se sont souvenus des habitudes pieuses de leur enfance, et ont senti se développer en eux une semence de vie que la main d'une mère avait déposée autrefois dans leur cœur !

Nous travaillerons donc puissamment au bonheur de la

société et des individus en élevant des femmes chrétiennes, et le moyen le plus simple et le plus efficace que nous puis sions employer pour réussir dans ce travail est la formation d'écoles pour les jeunes filles; mais, pour que ces écoles remplissent leur but, il faut qu'elles soient dirigées par des institutrices éclairées et expérimentées, qui apprennent à leurs élèves les ouvrages de leur sexe, en même temps qu'elles leur enseigneront à lire, à écrire, et qu'elles leur donneront les premières notions religieuses. Nous avons la conviction que la pension normale de Sainte-Foy nous fournira ces institutrices dont nous avons un si grand besoin. Elles recevront là une instruction solide; et, quoique jeunes, elles auront déjà acquis de l'expérience en suivant les travaux de l'école élémentaire de madame Dupuy. Veuille le Seigneur bénir de plus en plus cette œuvre pour l'avancement de son règne! Cherchons à être dans cette circonstance ouvriers avec Lui, soit en envoyant des pensionnaires à Sainte-Foy, soit en y faisant parvenir des dons. Ils sont bien nécessaires à un établissement qui, malgré le désintéressement complet de ses fondatrices, ne peut cependant subsister sans les subventions des amis de l'humanité. Déjà le gouvernement du Roi nous a donné l'exemple ; S. E. le ministre de l'intérieur et le préfet du département ayant, à plusieurs reprises, contribué aux succès de cette excellente institution. Ajoutons enfin que la double école de Sainte-Foy présente toutes les garanties désirables tant sous le rapport religieux que sous celui de l'instruction; madame Dupuy est connue depuis long-temps comme une chrétienne sincère et éclairée, et elle est dignement secondée par mademoiselle Molly-Dupuy, sa belle-sœur, et par mademoiselle Henriquet, sous-maîtresse, qui remplit parfaitement, à tous égards, les vues des pieuses fondatrices. Les comptes des écoles de SainteFoy sont examinés et approuvés par MM. Martin fils, ministre du Saint-Evangile, Maillard, pasteur, et Alph. Laharpe, négocians, tous les trois domiciliés à Bordeaux.

Les dons seront reçus avec reconnaissance au Bureau des Archives.

Discours de M. le Ministre de la marine.-M. Hyde de Neuville, ministre de la marine, a prononcé, le 23 juillet dernier, à la Chambre des Députés, un discours fort remarquable sous une foule de rapports dont nous n'avons pas à nous occuper, mais dont nous extrayons avec joie et reconnaissance les paroles suivantes :

« Le sort des esclaves n'a pas cessé d'être aux Etats-Unis l'objet de mes sollicitudes; pourrait-il me devenir indifférent, quand Dieu permet que je sois en position de leur faire quelque bien? A cet égard, j'ose dire que je n'ai pas besoin qu'on me rappelle les devoirs que m'imposent et l'humanité et ma position présente. Je ferai le possible; les droits acquis seront ménagés, respectés; la sûreté des colons ne sera jamais compromise, mais la faiblesse et le malheur seront protégés, secourus. Et certes, je n'aurai point à me reprocher, quand je quitterai le ministère, d'avoir oublié, négligé les pauvres esclaves de nos colonies. A dater de 1829, des médailles d'or sont destinées aux colons qui s'occupent avec le plus de succès de répandre l'instruction religieuse parmi les esclaves, qui encouragent et facilitent entre eux les unions légitimes, qui pourvoient avec le plus de soin à leur nourriture et à leur habillement; les noms de ces hommes recommandables seront mis sous les yeux du souverain, et le ministre ne perdra aucune occasion de leur prouver sa reconnaissance et son estime.

« Mon prédécesseur n'a rien négligé pour l'exécution de la loi du 25 avril 1827, relative à la répression de la traite des noirs. Notre station d'Afrique, commandée par un officier du caractère le plus honorable (M. de Villaret-Joyeuse), n'a pas cessé de seconder avec autant de succès que de zèle les vues généreuses du gouvernement.

« Ailleurs, j'ai pris des mesures pour que, sous un pavillon emprunté, des Français ne déshonorassent pas leur pays en se livrant encore au trafic infâme qui n'a que trop long-temps affligé l'humanité.

« Je n'ai pas besoin de faire observer à la Chambre que l'un de mes premiers soins, en arrivant au ministère, a été de rappeler à tous les agens sous mes ordres, ou en rapport avec mon département, la loi contre la traite. Ils savent, Messieurs, et ils n'en douteront jamais, que leur zèle pour l'exécution franche et com

plète de cette loi sera toujours à mes yeux l'un de leurs titres les plus réels à la confiance du gouvernement de S. M. »

Espérons que ce noble et généreux langage sera suivi d'effets plus réjouissans encore, et des heureuses conséquences qu'il laisse entrevoir dans un avenir rapproché; espérons que nos missionnaires évangéliques, qui se destineraient à l'instruction religieuse des nègres de nos colonies, trouveraient auprès de M. le ministre de la marine la protection sur laquelle son discours nous permet de compter. Nous prions Dieu de tout notre cœur de bénir les efforts que fera M. de Neuville pour atteindre le glorieux but qu'il se propose, et d'aplanir devant lui les difficultés qu'un avide et sanguinaire intérêt personnel ne Inanquera pas de lui opposer.

A M. le Rédacteur des Archives du Christianisme.

MONSIEUR,

Les impositions journalières auxquelles nous sommes exposés de la part de soi-disant protestans, souvent porteurs de faux certificats, qui courent la France en toute direction, aux dépens de nos Eglises et au détriment de nos pauvres domiciliés, nous ont engagés à vous prier, dans l'intérêt commun, d'insérer l'avis suivant dans une de vos plus prochaines livrai

sons.

Avis à MM. les Pasteurs.

MM. les pasteurs de toutes les Eglises de France sont priés, lorsque quelqu'un des membres indigens de leur Eglise se trouve obligé de voyager, de lui donner une recommandation signée du pasteur, du secrétaire du Consistoire, et scellée du sceau de l'Eglise. Cette recommandation devrait mentionner le lieu où se rend le voyageur, et être adressée au pasteur le plus près du lieu de son départ sur la route qu'il doit tenir.

Le premier pasteur, et, en cas d'absence, le secrétaire auquel il s'adressera, devrait viser la recommandation qui lui aura été présentée, y apposer le sceau de l'Eglise, y faire mention du secours accordé, et l'adresser au pasteur le plus

près sur la route du voyageur, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il ait atteint sa destination.

Chaque pasteur à qui la signature de son collègue sera connue ne pourra plus être trompé ; et, quand une fois les coureurs que nous avons en vue seront informés de l'adoption générale de ce plan, ils n'oseront plus se présenter, et ce ne sera que rarement que nos Eglises auront à répondre à des demandes pécuniaires de la part de pauvres ambulans.

Si l'insertion de cet avis dans votre intéressante publication atteint le but que nous nous sommes proposé, vous aurez rendu un service important à toutes nos Eglises, et la nôtre, en particulier, en conservera un souvenir reconnaissant. Agréez, Monsieur, nos salutations fraternelles.

Pour le Consistoire de l'Eglise évangélique d'Orléans :
LAGARDE, pasteur-président.
FOUSSET-MUSSON, secrétaire.

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Jean Gossner.-Jean Gossner est déjà connu de nos lecteurs comme auteur du Catholicisme primitif (voy. Archives, mars 1822, 5° année, p. 112). Ils savent que ce pieux et vénérable prêtre catholique a quitté le papisme pour embrasser le protestantisme, non le protestantisme négatif, mais le protestantisme de l'Evangile, le protestantisme qui n'est autre chose que le christianisme tel que Dieu nous l'a donné dans sa Parole. Partout la prétendue tolérance de ceux qui tolèrent tout, excepté le pur Evangile, se montre sous les mêmes dehors, c'est-à-dire persécutrice des enfans de Dieu. Gossner l'a éprouvé. Banni par de haineuses intrigues de la Russie où il avait réuni, à Saint-Pétersbourg, un petit troupeau qu'il édifiait par ses discours et par son exemple, il a été assez longtemps incertain s'il pourrait trouver un lieu où il lui fût permis d'annoncer en paix les miséricordes infinies de son Sau

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