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<< de vestibule pour nous introduire dans le temple de l'immortelle << gloire...... >>

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Après un tel discours, les fidèles ne purent que sortir du temple extrêmement édifiés et pleins du désir d'y retourner bientôt; aussi s'empressèrent-ils d'assister au second service qui eut lieu l'après-midi. M. le pasteur Roux, d'Uzès, occupa la chaire; et l'assemblée, non moins nombreuse que celle du matin, ne fut pas moins attentive aux exhortations que lui adressa un pasteur qui avait fait dans cette église ses premiers pas dans la carrière évangélique, et qui porta, dès sa plus tendre enfance, aux fidèles qui la composent, une vive et sincère affection.

« Le lendemain, il y eut encore un autre service. Il fut célébré par M. Ribaud, pasteur de Sommières, vieillard vénérable dont la seule présence parlait déjà aux cœurs, et qui ajouta, par le discours le plus à propos, au vif intérêt qu'il inspirait lui-même. Craignez Dieu, honorez le Roi, telles furent les paroles de nos saints Livres qu'il se plut à développer; tel fut le sage précepte qu'il appuya par des raisonnemens aussi pressans que justes, et qui faisaient l'éloge de son esprit autant que de son cœur. Sans doute ces paroles conviennent dans tous les temps, dans toutes les circonstances; mais quel moment plus heureux aurait-on pu choisir pour les adresser aux fidèles de l'Eglise de Bernis, que celui où ils consacraient à l'Eternel un temple que la protection et les bienfaits du Monarque les avaient aidés à construire ? Pouvaientils, en réfléchissant sur la liberté religieuse dont nous jouissons, en comparant les jours heureux qui brillent pour nos Eglises consolées, et les temps fâcheux qu'avaient vus leurs pères; pouvaient-ils, lorsque eux-mêmes faisaient leurs adieux aux champs, aux lieux souvent peu convenables où ils célébraient leur culte, ne pas applaudir au sage pasteur qui leur rappelait leurs devoirs envers le Roi? Ah! leurs cœurs répondaient à ses touchantes exhortations, et répétaient avec ce vénérable patriarche: Craignons Dieu, honorons le Roi; et chacun reconnaissait avec lui que ce devoir, comme il le leur

disait dans son discours, n'est pas seulement dicté par la réconnaissance, mais par la raison, par la justice, par l'Evangile, ainsi que par nos intérêts sociaux et particuliers. Que n'étaient-ils présens à cette réunion religieuse ceux qui ne rendent pas, à cet égard, aux protestans, toute la justice qui leur est due! Ils auraient vu, ils auraient appris que les temples des chrétiens évangéliques ne s'ouvrent jamais sans retentir du nom sacré du Souverain qui règne sur nous, sans que les prières les plus ferventes ne soient adressées au Ciel par les pasteurs et par les fidèles pour la conservation, la gloire, la félicité du Monarque, des Princes, des Princesses de son auguste famille, et de tous ceux qui ont quelque autorité, soit dans l'Etat, soit dans l'Eglise; sans que les prières les plus ferventes ne soient adressées au Ciel pour tous les peuples, pour tous les hommes en général, à quelque religion qu'ils appartiennent; ils auraient appris que, si les vœux des protestans sont exaucés, la France sera heureuse du bonheur de son Roi, et le Roi de la prospérité de la France, du bonheur de son peuple. »

EGLISE DE CLERMONT-FERrand.

Clermond-Ferrand, 18 juin 1828.

(Extrait d'une lettre particulière.)

Je dois vous dire, Monsieur, combien je suis sensible à l'intérêt que vous avez la bonté de prendre à notre jeune Eglise ; ce sera avec plaisir que je ferai ici une courte narration de sa naissance, de ses développemens et de nos désirs.

Depuis bien des années je nourrissais une faible espérance de voir un jour à Clermont s'établir une Eglise évangélique, sans pouvoir me rendre raison des moyens par lesquels un tel bienfait pourrait nous être donné, lorsque, le 26 juillet dernier, M. Montandon fils, absent de chez lui depuis huit ans, y rentra pour prendre quelque repos dont ses études en théologie lui avaient fait sentir le besoin. Dès qu'il fut à Clermont, quelques personnes se réunirent pour la célébration du culte; bientôt l'usage d'une salle située à l'extrémité nord de la ville,

ayant 20 pieds sur 34 dans œuvre, et 9 pieds de haut, au rez de chaussée, nous fut offerte; nous acceptâmes cette offre obligeante; et, le 7 août, nous présentâmes à M. le maire une pétition tendant à lui demander l'autorisation, pour les chrétiens évangéliques de Clermont et des environs, de jouir d'un local choisi par eux pour s'y réunir les dimanches et jours de fêtes, afin de pouvoir offrir à Dieu leurs prières en

commun.

M. le maire nous fit des difficultés sans nombre, et le clergé tonnait en chaire contre les protestans; nous fumes obligés de lutter contre les autorités locales, et d'avoir recours deux fois au ministre de l'intérieur avant de voir aplanies les difficultés qu'on avait semées sur notre route; ce ne fut que le 11 novembre que nous pûmes faire l'ouverture de notre culte public. Notre première réunion fut édifiante et assez nombreuse, et les suivantes le furent davantage. Les catholiques ont toujours suivi nos exercices publics; en général ils ont été édifiés; plusieurs y sont restés avec intention d'y persévérer.

Le dénombrement des protestans de ce département a présenté une liste de 128 individus.

Nous ouvrîmes une souscription volontaire pour subvenir au traitement d'un pasteur et aux autres frais du culte : elle s'éleva d'abord à 800 fr. M. Montandon, étant appelé en Nor· mandie pour occuper la place de pasteur à Luneray (1), partit de Clermont le 10 janvier; nous avons appelé, pour desservir notre Eglise naissante, un jeune candidat au saint ministère, qui nous a été recommandé comme ayant beaucoup de piété, beaucoup d'instruction religieuse, et étant plein de zèle; mais il paraît que nous en serons encore privés quelque temps, puisqu'il ne doit être consacré au saint ministère qu'au mois d'août ; en attendant, un des membres du troupeau fait lecture à nos assemblées de quelques chapitres de l'Ecriture-Sainte, de quelques prières et d'un sermon; nous espérons que notre pasteur ne tardera pas à venir à notre aide.

(1) En remplacement de M. Martin, appelé comme second pasteur à Lyon. (Red.)

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Notre petite Eglise a les élémens d'un grand accroissement; ce qui nous est arrivé jusqu'à présent tient du prodige, et nous montre la Protection divine veillant au succès de notre entreprise.

La salle que nous occupons ne nous convient pas; nous ferons des efforts pour en avoir une indépendante et uniquement affectée à notre culte religieux. Voilà l'aperçu de notre position actuelle, etc., etc.

PENSION NORMALE DE JEUNES FILLES PROTESTANTES, établie à Sainte-Foy (Gironde), par Mme DUPUY, née DUPUY.

Nous nous faisons un vrai plaisir et un devoir d'appeler l'attention de nos lecteurs sur cet établissement, qui est destiné à former des institutrices éclairées et pieuses que l'on puisse mettre ensuite avec confiance à la tête d'écoles de jeunes filles.

Déjà, en 1818, madame Dupuy, dans le but de répandre la connaissance vivante de l'Evangile parmi les jeunes filles protestantes de Sainte-Foy et des environs, avait ouvert une école élémentaire d'après la méthode d'enseignement mutuel. Les premières familles de l'endroit y envoyèrent leurs filles; les indigentes y furent reçues gratuitement; et, pendant les huit premières années de son existence, 327 élèves y ont été successivement admises. Encouragée par la bénédiction que Dieu faisait visiblement reposer sur cette œuvre, et voyant que le besoin d'établissemens semblables se faisait généralement sentir, madame Dupuy eut l'heureuse idée d'ajouter, en 1826, à son école, une institution normale où fussent reçues et instruites les jeunes personnes destinées à devenir un jour institutrices. Cette institution, soutenue par le zèle désintéressé de sa fondatrice, ainsi que par les secours de quelques amis de l'humanité et de l'Evangile, comptait, en 1827, neuf élèves. Madame Dupuy a publié un prospectus dont nous reproduisons les passages' suivans qui font connaître les conditions auxquelles on peut être admis dans sa pension.

« Dans l'institution normale de Sainte-Foy, l'éducation est basée essentiellement sur la religion, et a pour but le perfectionnement intellectuel et moral.

« Après avoir appris, par la méthode d'enseignement mutuel, la lecture, l'écriture, l'arithmétique, la grammaire, les élèves reçoivent encore des leçons de langue, de géographie, d'histoire, etc. Si les parens le désirent, on leur donne des leçons de dessin et de musique.

« On prend un soin particulier d'exercer les élèves aux ouvrages propres à leur sexe, et on leur enseigne à faire elles-mêmes tous leurs vêtemens: chacune à son tour est appelée à soigner le mé→ nage; elles se familiarisent ainsi avec tous les détails de l'économie domestique.

« La nourriture est abondante et saine. Un médecin habile visite l'établissement deux fois par semaine, et rien n'est épargné de ce qui peut conserver la santé des élèves.

« Le prix de la pension, payable d'avance, par semestre, est fixé, par an, à.............

« L'établissement se charge du blanchissage et raccommodage du linge pour. ...

<< Les fournitures de papier, encre et plumes..

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Dépenses facultatives.

Loyer d'un lit, si les parens ne le fournissent pas... « Abonnement du médecin, à moins que les parens ne préfèrent payer les visites si leurs enfans étaient malades.

250 fr.

30

10

10

10

« Le prix des leçons de dessin et de musique sera fixé ultérieu

rement.

Chaque élève apporte un couvert, un gobelet, six serviettes, trois paires de draps, trois tabliers en grosse toile, un sac pour "mettre le linge sale, et un trousseau en bon ordre contenu dans une malle ou petite armoire fermant à clef. »

Qu'il nous soit permis maintenant de présenter quelques réflexions qui se rapportent au sujet qui nous occupe. On attache en général moins d'importance à l'éducation des femmes qu'à celle des hommes. Il est vrai que, dans les classes supérieures de la société, la femme a moins besoin de science que l'homme; mais, douée d'une âme immortelle, elle ne peut pas être élevée avec trop de soin. Dans les classes infé

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