Page images
PDF
EPUB

ni libre, ajoutons ni catholique, ni protestant; car tous ceux qui ont revêtu Christ sont un en Lui. (Gal. III, 27, 28. )

On écrit de Schiltigheim (Bas-Rhin), 26 juin : « Mardi dernier, 24 de ce mois, est mort M. Jean-Michel Lutz, curé de notre paroisse, âgé de soixante-douze ans. Ce vieillard, d'une âme simple et tendre, fut peu connu dans le grand monde; mais, dans la petite sphère de son activité, il le fut d'autant mieux par sa piété sincère et sa fervente charité. Il contribua beaucoup à cette harmonie qui, dans notre village, règne parmi les chrétiens des deux confessions; aussi aimait-il à faire du bien à tous sans distinction de culte. Il stipule au bénéfice des pauvres de notre commune un legs considérable, et charge le pasteur protestant, qu'il avait nommé son exécu teur testamentaire, de le distribuer aux indigens des deux confessions. Les protestans, qui chérissaient comme un père cet homme vénérable, se sont montrés très-sensibles à la perte que leurs frères viennent d'éprouver par la mort de leur fidèle pasteur. Une demi-heure avant la cérémonie funèbre, ils s'assemblèrent en grand nombre dans leur temple, où leur pasteur prononça, devant l'autel, un discours analogue à la circonstance. Ses auditeurs, parmi lesquels il y avait beaucoup de catholiques, tous profondément émus, firent vœu de maintenir à jamais cette union de cœur à laquelle le défunt les avait toujours exhortés. Après le service, tous se rendirent à la maison de deuil, pour accompagner le cercueil à l'église catholique. La messe terminée, un cortége nombreux se dirigea vers le cimetière.

» Plus de cent enfans protestans se joignirent aux enfans catholiques pour précéder le cercueil, que suivaient M. le sous-préfet, comte de Choiseul, plusieurs ecclésiastiques des deux confessions, les chefs de la commune, les fonctionnaires civils et militaires domiciliés à Schiltigheim, hommes et femmes, sans distinction de culte. Sur la tombe de M. l'abbé Lutz, le neveu du défunt prononça un discours qui toucha tous les cœurs; ensuite, le pasteur protestant manifesta ses sentimens et ceux de ses paroissiens, et fit à son ami ses der

[ocr errors]

dogmatiques et morales qui ressortent du récit de chacun d'eux, est une des preuves les plus satisfaisantes de la divinité de leur mission. Il a donc paru utile, pour une classe nombreuse de chrétiens, de rassembler les quatre Evangélistes de manière à pouvoir comparer facilement leurs récits, et s'assurer de leur concordance. Nous nous sommes chargés avec joie de ce travail, en prenant pour modèle l'allemand de Michaëlis. Nous nous sommes efforcés de mettre beaucoup de correction et de soin dans ce travail; puisse-t-il être béni de Dieu, en offrant à quelques fidèles une occasion de plus d'étudier et d'adorer sa Parole !»

Ce qui précède est extrait de la préface dont les éditeurs ont fait précéder l'utile publication que nous nous empressons d'annoncer, et que nous recommandons vivement à nos lecteurs. Nous n'ajouterons rien à cet exposé. Nous ferons seulement remarquer que le titre de Harmonie des quatre Evangiles nous aurait paru plus exact que celui de Concordance, ordinairement réservé aux recueils des principaux mots de la Bible rangés par ordre alphabétique et destinés à faciliter la recherche et la comparaison des passages où se trouvent ces mots. Nous pensons aussi que l'usage auquel ce livre est destiné aurait été facilité si les éditeurs avaient mis au haut de chaque page le numéro des chapitres, et avaient ajouté à la fin un index général indiquant la page où se trouvent les chapitres et les versets de chaque Evangile. Ce sont des améliorations de forme qui pourront être introduites dans une seconde édition. qui deviendra, nous l'espérons, nécessaire.

LES PSAUMES DE DAVID, suivis de cantiques et de prières. Nouvelle édition. Valence, chez MARC AUREL. Paris, chez SERVIER. In-32.

Cette nouvelle édition de nos Psaumes est suivie de douze cantiques, et accompagnée d'un petit recueil de cantiques et de psaumes avec une musique nouvelle, arrangés par M. le pasteur Bastie de Bergerac...

[ocr errors][merged small]

DU MÉRITE DES BONNES OEUVRES.

LORSQUE Dieu créa l'homme, ce ne fut pas pour qu'il restât dans l'inaction ou l'oisiveté, mais pour qu'il fit la volonté et qu'il célébrât la gloire de son Créateur, selon les facultés qu'il en avait reçues : de même aussi tous ceux qui sont créés de nouveau en Jésus-Christ ne doivent pas rester oisifs ni stériles (2 Pierre, I, 8), mais devenir de nouvelles créatures pour s'adonner aux bonnes œuvres et marcher en elles (Eph., II, 10). Si ceux qui sont morts dans leurs fautes et leurs péchés ne peuvent porter aucun bon fruit, il n'en peut point être ainsi de ceux qui ont reçu une nouvelle vie et qui sont justifiés par la foi au nom du Seigneur Jésus ; ils doivent, au contraire, montrer leur nouvelle naissance par un langage nouveau et une conduite nouvelle, parce qu'en eux les choses vieilles sont passées, et que toutes choses ont été faites nouvelles. Il est donc nécessaire que nous fassions des œuvres chrétiennes, 1° pour faire connaître que l'Esprit de Christ est en nous, et pour manifester publiquement les effets de son infinie miséricorde : Que votre lumière luise devant les hommes, afin qu'ils voient vos bonnes œuvres et qu'ils glorifient votre Père qui est aux cieux (Matth., V, 16). 2° Non seulement nos bonnes œuvres édifient notre prochain, mais encore elles nous assurent de plus en plus nous-mêmes de notre justification et de notre élection auprès de Dieu, par le sentiment qu'elles nous donnent tous les jours de la grâce et de la vérité de Christ, qui sont répandues dans nos cœurs; tout comme nos mauvaises actions nous font sentir, au contraire, la méchanceté et la perversité qui nous sont naturelles: N'oubliant pas la purification de vos anciens péchés, étudiez-vous, mes frères, à affermir votre vocation et votre élection (2 Pierre, I', 9 et 10), 1828.-11° année.

22

3. Enfin, les bonnes œuvres sont le chemin par lequel nous dcvons marcher, et c'est par ce moyen que l'entrée au royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ nous sera abondamment donnée (2 Pierre, I, 11). C'est par la pratique des bonnes œuvres que notre foi s'exercera, se nourrira et se fortifiera jusqu'à ce que nous soyons parvenus à la parfaite stature de Christ. Les bonnes œuvres sont les fruits et les soutiens de l'amour de Dieu.

Nous reconnaissons donc que les bonnes œuvres sont nécessaires pour rendre notre foi accomplie et parfaite devant le Seigneur; mais nous nions qu'elles aient le moindre mérite auprès de Lui, et que ce soit à cause d'elles qu'il a promis de nous donner les trésors infinis de son paradis. Nous n'agissons pas comme des marchands qui veulent acheter, ou comme des mercenaires qui veulent gagner, mais comme des enfans qui veulent obtenir par supplications, à cause des promesses gratuites que Dieu nous a faites en son Fils, notre Sauveur. De deux choses l'une; ou nous allons nous présenter devant le tribunal de la justice de Dieu pour entrer en compte avec Lui, lui demander la part qui nous revient et le salaire qui nous est dû, ou nous venons nous anéantir au pied de sa miséricorde pour lui avouer notre misère et nos péchés, afin d'obtenir notre salut uniquement de la grâce. Si l'on n'a pas honte de se présenter devant Celui qui est la sainteté même, ce ne peut être que par un inconcevable orgueil et un effroyable endurcissement. « C'est une chose merveilleuse, dit Primerose, ancien pasteur de Bordeaux (Vou de Jacob, tome IV), que de misérables créatures, qui ne sont que poudre et cendre, qui offensent Dieu et le provoquent à jalousie tous les jours, puissent, en examinant leurs consciences sur la règle de la loi de Dieu, ne trouver en eux que biens et mérites, tandis que les cieux ne sont point purs devant l'Eternel (Job., XV, 15), et que les anges mêmes, qui font son commandement en obéissant à la voix de sa Parole, (Ps. CIII, 20) cachent leurs faces devant Lui (Esaïe, VI. 2)...... Quand nous aurons employé tous les moyens légitimes pour gagner notre vie, nous sommes encore si éloignés d'avoir mérité notre nourriture, que Jésus-Christ

nous enseigne de la mendier tous les jours auprès de Dieu, en lui demandant humblement notre pain quotidien; voulant que nous reconnaissions par-là que le plus petit morceau de pain qui entre dans notre bouche est un pur don de Dieu. Si done nous ne pouvons mériter de Dieu, par notre travail, un simple morceau de pain matériel, quelle folie n'est-ce pas à l'homme de croire que, parce qu'il aura fait quelques bonnes œuvres et qu'il se sera efforcé d'obéir à quelques-uns de ses préceptes, il pourra mériter le pain de vie, le salut éternel, sans s'écrier avec David Eternel, aie pitié de moi, car je suis sans aucune force; garantis mon âme, délivre-moi pour l'amour de ta gratuité (Ps. VI, 3 et 5)! Si, convaincus de nos péchés et nous voyant sous la malédiction de la loi, nous venons implorer les tendrés compassions de Dieu, il ne doit plus êtré question de lui présenter nos mérites, parce que présenter nos mérites et demander grâce sont deux choses incompatibles et diamétralement opposées.

Le cœur orgueilleux de l'homme, à qui il en coûté extrêmement de se dépouiller de toute justice propre, cherche de puériles subtilités et invente des distinctions pitoyables. On convient bien que nous avons tous besoin de la miséricorde de Dieu; mais on prétend pouvoir gagner les précieux effets de cette miséricorde par la bonne volonté et les forces qu'on met dans les bonnes œuvres, que nous devons cependant attribuer, en majeure partie, au secours de la grâce du SaintEsprit. Le Concile de Trente prononce « anathême contre quiconque dira que les bonnes œuvres sont tellement les dons de Dieu qu'elles ne sont point les mérites de l'homme justifié (Sess. 6, Anáth. 32). » Pour soutenir cette doctrine anti-scripturaire, on a imaginé, dans les écoles, des mérites d'honnêteté, de dignité, de condignité ou de congruité. Comme ces distinctions ne se trouvent nulle part que dans les traités scolastiques des derniers siècles, nous pensons qu'il est nécessaire d'expliquer ces móts, barbares pour beaucoup de nos lecteurs. On prétend que, par le mérite d'honnêteté, Dieu doit accorder une récompense au pécheur, parce qu'il a donné quelque signe de repentance; ou bien que, lorsque l'homme,

« PreviousContinue »