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pèce de commentaire : ils ne souffrent pas même, dans leur congrégation, qu'on apprenne les Psaumes en vers. Ils les apprennent tels qu'ils sont dans la Bible, et il y en a qui les savent tous par cœur, ainsi que plusieurs autres parties des saintes Ecritures, surtout l'Evangile selon saint Jean. Ils n'ont ni prêtre, ni pasteur, ni temple, ni sacremens; mais ils se réunissent presque tous les soirs chez l'un d'eux pour prier ensemble, et lire, ou plutôt réciter quelques chapitres de la Parole de Dieu. Ils les récitent aussi souvent en faisant leur ouvrage. On les regarde dans le pays comme des espèces de fous. Cependant, leurs mœurs sont pures, leurs discours édifians, et leur conduite exemplaire. Derbecq en a trouvé qui ont une foi très-pure, et qui ne fondent leur salut que sur les mérites du Sauveur. Leur ayant demandé quelle était leur religion, ils lui répondirent qu'ils n'en savaient rien, mais qu'ils étaient chrétiens. Eh bien! je le suis aussi, par la grâce de Dieu, leur répondit Derbecq. Dès-lors il fut reçu par eux comme un frère. Ils lui apprirent qu'ils étaient beaucoup plus nombreux il y a quelques années, mais qu'il y en avait beaucoup qui étaient morts, et que la plupart de leurs enfans étaient gagnés par les prêtres et retournaient à l'église romaine, ce qui leur fait beaucoup de peine. Ils ne savaient pas encore ce que c'était qu'un protestant, quoiqu'il y en ait plusieurs dans leurs environs; mais lorsque Derbecq leur dit qu'il en était un, ils s'en réjouirent, et le prièrent de retourner bientôt chez eux, pour leur porter des Nouveaux-Testamens, et les conduire au temple, etc., etc.

La circulaire qui suit a été adressée à tous les pasteurs de nos Eglises. Nous leur en recommandons vivement le contenu, ainsi qu'à tous les fidèles. Les écoles du Dimanche sont un des besoins de notre époque; nous ne doutons pas que nos frères des départemens ne s'empressent d'encourager et de soutenir les travaux du Comité chargé de propager cette excellente institution.

Circulaire du Comité, pour l'encouragement des écoles du Dimanche.

MONSIEUR,

Paris, le 20 juin 1828.

Nous avons eu l'honneur, il y a environ deux ans, de vous annoncer l'organisation à Paris d'un COMITÉ POUR L'encouraGEMENT DES ÉCOLES DU DIMANCHE.

Dès-lors, ce Comité a adressé à MM. les pasteurs des Eglises réformées de France un petit écrit contenant des Conseils pour la fondation de ces Ecoles, et un Alphabet, suivi de leçons de lecture, destiné à y être introduit. Nous ne doutons pas que vous ne partagiez notre conviction que des institutions de ce genre peuvent exercer la plus utile influence sur les intérêts temporels et spirituels des familles et de l'Eglise ; c'est ce qu'attestent d'ailleurs l'expérience des autres contrées protestantes, et de nombreux exemples offerts par notre propre pays.

Vous savez, Monsieur, que, dans beaucoup de localités. nos coreligionnaires sont encore privés de l'instruction la plus élémentaire. Loin de pouvoir prendre part aux efforts que font diverses Sociétés pour la propagation de l'Evangile, un grand nombre, faute de savoir lire, ne peuvent être préparés euxmêmes à participer à la sainte Cène que par les enseignemens que leurs pasteurs leur donnent de vive voix. Des faits aussi tristes doivent exciter le zèle et la charité des chrétiens; et, c'est afin de pouvoir, selon nos forces, porter remède à un tel état de choses, que nous venons vous demander les renseignemens suivans. Les réponses qui nous y seront faites serviront de base à nos travaux.

1° Quel est, dans votre Eglise, le nombre d'enfans des deux sexes? Combien d'entre eux sont en état de lire couramment dans la Bible?

2o Y a-t-il une école du Dimanche dans votre Eglise ou dans quelqu'une de ses annexes ? S'il y en a une, depuis combien de temps, et sur quel plan est-elle établie ? Combien d'enfans sont inscrits sur ses registres, et combien assistent régu

lièrement aux leçons ? Les résultats obtenus sont-ils satisfaisans? Quelles difficultés s'opposent encore à ce que les bienfaits de cette institution s'étendent autant que vous le désireriez?

3° S'il n'existe pas encore dans votre Eglise d'école du Dimanche, avez-vous essayé d'en établir une? Quels obstacles vous ont empêché jusqu'à ce jour de le faire? De quelle manière pourrait-on le plus efficacement vous aider à en organiser une ? Si les moyens dont vous avez besoin vous étaient fournis, consentiriez-vous à en former une sans retard?

Vous voyez, Monsieur, que les réponses que nous recevrons à ces questions, qui indiquent assez clairement la nature des renseignemens dont nous avons besoin, nous mettront en état de proportionner nos secours à la nature des besoins, et de les baser sur les connaissances positives que nous aurons acquises sur leur urgence et leur étendue. Nous espérons, d'ailleurs, que vous voudrez bien comprendre dans la vôtre tous les détails qu'elle ne provoque pas expressément, et que vous jugeriez utiles.

Nous sommes persuadés, Monsieur, que l'intérêt de votre Eglise, l'intérêt général des Eglises de France et celui de cette Eglise universelle que Jésus-Christ a rachetée au prix de son sang, vous engageront à accorder sans délai une attention sérieuse à notre demande, et à considérer sous son vrai point de vue l'espèce d'importunité avec laquelle nous vous prions de nous répondre promptement.

Nous confiant en Celui qui a promis de bénir les plus humbles efforts faits en faveur de son peuple, et des petits enfans en particulier, nous recommandons le sujet de cette lettre à votre zèle et à vos prières; et avons l'honneur, Monsieur, de vous saluer avec une considération parfaite.

Au nom du Comité :

P. A. STAPFER, président;
Henry LUTTEROTH, secrétaire.

P. S. Les réponses doivent porter l'adresse suivante: A M. LE PRÉSIDENT DU COMITÉ POUR L'Encouragement des Écoles du DIMANCHE, rue de l'Ora

toire, no 6, à Paris.

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-FACULTÉ DE MONTAUBAN. Arrêté de M. le baron Cuvier, du 24 mai 1823. —Jusqu'ici la durée des études de théologie proprement dites, a été de trois années à Strasbourg, et de quatre années à Montauban; l'article 27 du décret du 17 mars 1808 n'exige que trois ans d'études pour être admis aux épreuves du baccalauréat en théologie; d'un autre côté, il a paru désirable que les cours préparatoires, c'est-à-dire les cours d'hébreu, de philosophie et de littérature fussent plus développés et plus forts. Tels sont les motifs d'un arrêté qui vient d'être pris par M. le baron Cuvier, et dont voici la substance:

1o La durée des études théologiques est fixée à trois ans dans les facultés de Montauban et de Strasbourg. Au bout de ce temps, les étudians pourront se présenter à l'examen nécessaire pour obtenir le baccalauréat en théologie.

Il n'est du reste rien changé aux épreuves exigées par les réglemens respectifs des deux facultés, ni aux intervalles déterminés par l'article 28 du décret du 17 mars 1808 pour les étudians qui aspirent à des grades supérieurs au baccalauréat ;

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2o Depuis le 1° novembre prochain, tout étudiant qui voudra suivre les cours préparatoires de la faculté de Montauban devra être bachelier-ès-lettres, ou du moins avoir les connaissances exigées pour ce grade; ce qui sera constaté par un examen subi devant la faculté ;

3o Depuis le 1er novembre 1829, nul ne sera admis aux cours de théologie, à Montauban, sans avoir acquis préalablement la connaissance de l'hébreu. Nul ne pourra suivre un cours quelconque de cette faculté, s'il n'est bachelierès-lettres.

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Mort de l'Antistes Hess, à Zurich. Nous venons d'apprendre la mort de l'un des plus fidèles disciples du Seigneur, de l'un de ceux auxquels il a été le plus long-temps accordé de le servir sur la terre. Le vénérable Antistès Hess, de Zurich,

s'est endormi dans le sein de son Sauveur et de son Dieu. Sa résignation et sa joie de rejoindre Celui qui l'a racheté au prix de son sang, ne se sont pas démenties un seul instant. Ses dernières paroles ont été celles de Job. Outre les services qu'il a rendus à l'Eglise, comme pasteur, Hess l'a encore édifiée et instruite comme écrivain. On remarque surtout, parmi ses écrits, la Vie de Jésus, qui a eu plusieurs éditions. La dernière a paru il n'y a que quelques années, et malgré son âge très-avancé, Hess y avait introduit de nombreux changemens. Converti à l'Evangile dès sa jeunesse, ce chrétien vénérable a prouvé sa foi par toute sa vie ; et, dans les temps où le néologisme et l'incrédulité exercèrent le plus de ravages en Allemagne et en Suisse, son attachement et sa fidélité à JésusChrist crucifié étaient une protestation énergique contre les envahissemens d'une théologie sans base, et d'une philosophic purement humaine.

-Le roi de Prusse a daigné contribuer pour cent ducals (environ 1,200 fr.) à l'érection d'une Eglise protestante à la Nouvelle-Orléans. Il est touchant de voir la générosité évangélique de ce monarque; elle ne se dément jamais, et voilà qu'elle s'étend au-delà de l'Océan !-C'est encore à l'intermédiaire de S. Exc. M. le comte de Waldbourg-Truchsess, qui déjà a montré un intérêt si réel, si efficace pour les Eglises protestantes de l'Italie, que les chrétiens évangéliques doivent ce nouveau bienfait.

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— Le troisième jubilé de la réformation a été célébré avec une grande solennité, dans le canton de Berne, dans les premiers jours du mois de juin dernier. Nous communiquerons incessamment à nos lecteurs des détails sur cette fête intéressante.

Nous

- Tolérance et charité du curé de Schiltigheim. nous empressons de consigner dans nos Archives la note qui suit. De pareils exemples de tolérance et de charité réjouissent le cœur, et nous aimons à en trouver le principe dans la foi à la Parole de Celui, en qui il n'y a ni Juif, ni Grec, ni esclave,

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