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1o La loi organique du 18 germinal an x;

2° La discipline des Eglises réformées de France;

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3. Les différentes lois et décrets qui les concernent, et dont

la réunion forme une sorte de code protestant;

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4 Enfin, plusieurs pièces relatives aux académies de Montauban et de Strasbourg, la liste des professeurs et des élè+ ves, etc.

Nous ne terminerons pas cet article sans prévenir nos lecteurs que l'ouvrage que nous annonçons n'a été tiré qu'à un nombre d'exemplaires fort limité. Il intéresse trop tous les protestans français pour que l'édition entière ne soit pas écoulée en quelques semaines; nous conseillons donc aux personnes qui désirent l'avoir de se le procurer promptement.

MÉLANGES RELIGIEUX, MORAUX
ET PHILANTHROPIQUES.

DU LIBRE ARBitre.

Nous remercions bien sincèrement le chrétien évangélique qui a réuni dans un seul volume les Confessions de foi des Eglises réformées de France et de Suisse, les trente-neuf articles de l'Église anglicane et un fragment de la Confession d'Augsbourg (1). Ces confessions de foi, qui s'accordent sur tous les points essentiels, qui s'expliquent les unes les autres et qui sont en tout basées sur la Parole de Dieu, auront le double avantage de répondre péremptoirement à la malveillance de ceux qui font un si grand bruit des variations des Églises protestantes, et de prouver à d'autres ennemis, non moins dangereux, que nous ne sommes point des novateurs, si nous prêchons la doctrine exprimée dans les monumens de la foi de nos aïeux. En jetant un coup d'œil sur la table des

(1) Montpellier, de l'imprimerie de Ma veuve Picot, née Fontenay, 1825.-A Paris, chez H. Servier. Prix: 1 fr. 25 c.

matières de ce petit ouvrage, on trouve promplement comment chaque dogme est rapporté dans chaque profession de foi, et on se convainc que, quoique exprimés en termes différens, les principes de croyance sont les mêmes dans les Eglises de France, de Suisse et d'Angleterre. Nous avons surtout remarqué avec plaisir cette concordance dans ce qui tient à la corruption originelle de l'homme et à son libre arbitrè; matières importantes, sur lesquelles on a disputé souvent avec plus de passion que de sincérité, plus d'orgueil diabolique que d'humilité chrétienne; plutôt d'après les subtilités des philosophes païens que les dé clarations simples des auteurs divinement inspirés. Nous ne prétendons pas faire l'histoire de ces controverses, souvent scandaleuses, où nos cœurs ne trouveraient aucune édification; nous demandons seulement à Dieu, sans lequel nous ne pouvons rien, qu'il veuille bien nous faire la grâce de pouvoir faire connaître et sentir à nos lecteurs, par le témoignage de l'Ecriture-Sainte et de leur propre cœur,que c'est avec raison que nous confessons tous les jours avec notre liturgie que « nous sommes conçus et nés dans le péché,incapables par nous-mêmes de faire le bien. »Nous définissons le libre arbitre, d'après Hipérius (Lieux communs de la religion chrétienne, liv. 2), « une faculté, ou bien une volonté de force qui, suivant le jugement de l'intelligence ou de la raison, reçoit ou rejette spontanément et sans contrainte les choses qui lui sont proposées pour les embrasser ou pour les fuir. » Adam avait sans doute cette faculté avant son péché, puisqu'il avait été fait à l'image de Dieu et selon sa ressemblance (Génèse, I, 26); ou, comme s'exprime saint Paul, qu'il avait été créé selon Dieu, en justice et en vraie sainteté (Eph., IV, 24). Mais cette faculté n'était pas en lui une faculté immuable; car, comme l'observe saint Augustin (Traité de la foi, adressé à Pierre, diacre, ch. XXI),

il ne convient qu'à Dieu seul d'être immuable par sa nature. » Par cela même donc qu'il était libre, Adam avait le pouvoir d'abuser de sa liberté. Il en a, en effet, abusé, et il s'est perdu lui-même en perdant son libre arbitre; de même que celui qui se suicide est vivant avant de se tuer, et ne l'est plus après s'être tué. (Libero arbitrio malè utens homo et se

perdidit et ipsum, August. ad Laurent., cap. 80). La liberté était pour Adam la compagne inséparable de son innocence; et il a cessé d'être libre dès le moment qu'il a cessé d'être innocent, parce qu'il ne dépendait plus de lui de conserver la pureté dont il s'était dépouillé volontairement. Ingrat envers son Créateur, méprisant ses promesses aussi bien que ses menaces, il eut la témérité de vouloir devenir égal à Dieu, et il tomba, par la perfidie de Satan; dans un abime de maux. Ayant commis le péché, il fut sujet à la peine du péché; ayant perdu la sainteté qui lui avait été donnée, il ne put plus soutenir les regards de Celui qui est la sainteté même et dont les yeux sont trop purs pour voir le mal. Sa raison ne fut plus guidée que par l'esprit menteur en qui il avait cru, et son cœur se corrompit par les convoitises charnelles qui séduisent (Eph., IV, 22). Il avait été créé pour la vie et le bonheur ; il n'eut plus d'autre espérance que la mort et le malheur. Mais ce qui surtout nous importe dans la chute d'Adam, c'est que son péché a été imputé à toute sa postérité, c'est-àdire que, comme l'exprime saint Paul, tous, meurent en Adam; la mort est entrte dans le monde par le péché d'un seul homme (1 Cor., XV, 22; Rom., V, 12). Notre premier père représentait en sa personne tout le genre humain, et tout

genre humain pécha en Adam, de la même manière que Lévi fut dîmé en Abraham quand Melchisedec vint au-devant de lui (Hébr., VII, 9 et 10). Ensuite, le péché est venu jusqu'à nous par contagion : l'Ecriture, qui nous dit qu'Adam avait été créé à l'image de Dieu, nous déclare, un peu plus bas, qu'Adam, pécheur, chassé du paradis, sujet à la malẻdiction et à la mort, engendra des enfans à sa ressemblance et selon son image (Gen., V, 3). David avoue qu'il a été formé dans l'iniquité (Ps. LI, 7), et l'apôtre des gentils nous enseigne expressément que de notre nature nous sommes tous des enfans de colère (Eph., II, 3). Qui est-ce qui, par sa propre expérience, osera contredire cette déclaration de la Parole de Dieu : Toute l'imagination des pensées du cœur des hommes n'est que mal en tout temps (Genèse, VI, 5)? Ne gommes-nous pas tous portés plutôt vers le mal que vers le

bien, à faire notre volonté que celle de Dieu, à nous occuper des objets de la terre plutôt que de ceux du ciel, de notre corps plus que de notre âme, du temps plus que de l'éternité? Si le cœur de l'homme n'est pas mauvais dès sa jeunesse (Gen., VIII, 21), d'où vient que nous remarquons chez les enfans tant de dispositions au mensonge, à la paresse, à l'égoïsme, à la haine, à la vengeance et à tous les péchés? Oui, tout homme de bonne foi, qui s'est examiné avec sincérité et simplicité, avouera qu'il est charnel et vendu au péché (Rom., VII, 17); qu'en sa qualité d'homme naturel, il ne peut point comprendre les choses qui viennent de l'esprit de Dieu (1 Cor., II, 14); parce qu'il est impossible que la chair et le sang puissent les lui révéler (Matth., XVI, 17). S'il est quelque orgueilleux qui ose dire que par les forces de son libre arbitre il peut connaître le bien et le faire, nous lui dirons qu'il est pécheur (1 Jean, I, 8 et 10); que quiconque fait le péché est esclave du péché (Jean, VIII, 24); et que, par conséquent, son affection charnelle, qui est inimitié contre Dieu, ne peut point se rendre sujette à la loi de Dieu (Rom., VIII, 7). Descendans d'un père pécheur, nous naissons avec le germe du péché. Qui tirera le pur de l'impur? Personne (Job, XIV, 4). Ce qui est né de la chair est chair (Jean, III, 6); l'homme ne peut recevoir aucune chose, s'il ne lui est donné d'en haut (v. 27).-Nous ne prétendons cependant pas, dit la Confession de foi helvétique, faire de l'homme un tronc de bois ou une pierre. « Nous ne devons pas affaiblir, dit Hipérius (ibid), la liberté de l'homme, ou l'abolir entièrement, de peur que les hommes (qui sont déjà assez lâches à bien faire) ne se débordent à toute mauvaise action, disant qu'en vain ils s'étudient aux bonnes œuvres, pour lesquelles ils n'ont ni force ni volonté. D'autre part, nous ne devons pas tout attribuer aux forces de l'homme, de peur de ravir à Dieu, spectateur et gouverneur de toutes nos actions, le droit qui lui appartient. Pour bien comprendre la pensée de cet auteur, il faut, après la chute d'Adam, distinguer l'homme naturel d'avec l'homme renouvelé en Jésus-Christ. Nous avouons que les hommes non régénérés ont conservé (dans un degré fort inférieur) les

1828.-11° année.

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facultés et la liberté pour se livrer aux choses naturelles, civiles et extérieures qui regardent leurs intérêts sociaux, leurs besoins corporels, les sciences spéculatives; observant toutefois qu'ils ne peuvent rien faire en ces actions, s'ils ne sont aidés au moins d'un secours général de Dieu. Nous disons, avec Calvin (Inst. chr., liv. II, chap. 2), «que toutes ces facultés sont des dons de Dieu, donnés aux hommes pour le bien du genre humain ; et que « s'il a fallu que la science et l'adresse fussent accordées à Betsaléel et à Aholiab (Exod., XXXI), pour la construction du tabernacle, il ne faut pas s'étonner que la connaissance des choses pour la vie présente nous soit aussi donnée par le même esprit. » Mais, si les enfans d'Adam sont libres dans ce qui a rapport aux choses temporelles, il est bien loin d'en être ainsi dans ce qui regarde leur âme et la connaissance de Dieu. Si l'homme met la main aux pierres et renverse les montagnes, s'il fait passer les ruisseaux au travers des rochers et arrête le cours des rivières, d'où découvrira-t-il la sagesse et l'intelligence? c'est Dieu qui en sait le chemin et qui la donne gratuitement aux hommes (Job, XXVIII, 9-12 et 23; Jacq., I, 5; et III, 11-18). Il est bien resté dans l'homme un certain sentiment de l'existence d'un Dieu et le besoin de lui rendre un culte; le désir du bonheur et de l'immortalité, un faible discernement entre le bien et le mal, l'ordre et le désordre, et enfin le sentiment d'une volonté libre; mais tous ces restes de l'image de Dieu dans les hommes ont été pervertis par le péché qui habite en eux, et n'ont servi qu'à les rendre inexcusables, parce qu'ils sont devenus vains dans leurs discours, et que leur cœur, destitué d'intelligence, s'est rempli de ténèbres (Rom., I, 20, 21). Ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible en la ressemblance de l'image de l'homme corruptible, en se faisant des dieux auxquels ils ont donné les vices de leur propre cœur. Ils ont cherché le bonheur dans des citernes crevassées qui ne peuvent point contenir d'eau. Ils ont appelé le bien mal, et le mal bien, les ténèbres lumière, et la lumière ténèbres. Ils ont fini par envier le sort de la brute; mangeons et buvons, demain nous mourrons. Vendus au péché, ils ont été dépouillés par le

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