Chimène a dit : Va combattre le maure, Donnez, donnez et mon casque et ma lance, Maure vanté par ta galanterie, De tes accens mon noble chant vainqueur, Dans les vallons de notre Andalousie, Les vieux chrétiens rediront ma valeur, Il préféra, diront-ils, à la vie Son Dieu, son Roi, sa Chimène et l'honneur. Comme «< ce qui ne vaut pas la peine d'être dit, on le chante », on chanta << ces vers », et deux fois plutôt qu'une ce n'était que justice. Des deux musiciens qui se mirent en frais, l'un était le célèbre Garat1, l'autre P. D'alvimare 2. Les premières mesures de ce dernier portent << Fieramente Maestoso »>, indication en rapport avec le soustitre adopté: «< Chant héroïque. » Où l'héroïsme allait-il s'égarer, et qui se serait avisé de le chercher dans ces cinq strophes? Habent sua fata versiculi: un peu plus tard, la fortune de Partant pour la Syrie fut plus éclatante, mais était-elle plus méritée ? J. CHASTENAY. 1. Les adieux du Cid. Paroles de M. de Chateaubriand, Musique de Garat. Membre du Conservatoire de Musique de France. A Paris, chez Miles Erard. Rue du Mail, no 21, s.d. 4 pp. in-fol., la dernière en blanc. 2. Le Cid. Chant Héroïque avec Accompagnt de Piano ou Harpe. Paroles de Mr. de ************* Musique de P. D'alvimare. A Paris, Au bureau de l'Agence Dramatique, Rue St Marc Feydeau, No 14, s. d. 4 pp. in-fol., la dernière en blanc. 3. On abusait du mot; témoin cette autre pièce : LE CID ET CHIMÈNE ROMANCE HÉROÏQUE Musique et Accompagnement de Piano par BEAUVARLET-CHARPEntier. Le Cid, après son Hyménée, Ah! qu'une chaîne glorieuse Au moins le soir après l'ouvrage, Il revient dormir sur son sein. Paisiblement elle sommeille Sans voir en songe des combats ; C'est l'enfant qu'elle a dans ses bras. Le baise et s'endort doucement : A son époux, à son enfant. Sur le pommeau de son épée, Va, rassure-toi, ma Chimène, Nos deux cœurs ont même désir ; Je vais voir, vaincre et revenir. (in: Quatre Romances Avec Accompagnement de Piano Forté Composées & dédiées à Son Altesse Royale Madame La Duchesse de Berry par BeauvarletCharpentier Md de Musique Breveté de S. A. R. A Paris, Chez l'Auteur, Boulevard Poissonnière, no 27. s.d.). Je ne sais de qui sont les paroles (dans ce recueil, cette pièce, ainsi qu'une << Chansonnette en style Marotique », A celle que l'on aimera toujours, sont anonymes, tandis que L'espoir du troubadour et Elle était là! ont pour auteur Alphonse Vulpian), mais il n'est pas téméraire d'affirmer qu'elles ne sont pas de M. de Chateaubriand; le poète des Adieux du Cid était assurément incapable de s'élever à une pareille médiocrité. |