Œuvres complètes, Volume 2

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Page 368 - C'étoit bien peine perdue que cette recommandation , puisque je n'ai jamais rien reçu, ni le texte du fragment, déjà copié quand je suis parti de Florence , ni la traduction faite depuis, qu'on m'avoit pareillement promise, et que j'ai connue, avec le public seulement , quand elle a été imprimée. Qu'on vienne après cela dire que c'est pour se conformer à mes intentions qu'on a refusé la copie demandée ; ceci a en vérité un peu trop l'air d'une mauvaise plaisanterie. Si l'on eût scrupuleusement...
Page 52 - Dévot et amoureux , jeune , confessant les filles, il voulut être chaste. Quelle vie en effet, quelle condition que celle de nos prêtres ! on leur défend l'amour, et le mariage surtout ; on leur livre les femmes. Ils n'en peuvent avoir une , et vivent avec toutes familièrement, c'est peu , mais dans la confidence , l'intimité , le secret de leurs actions cachées, de toutes leurs pensées. L'innocente fillette, sous l'aile de sa...
Page 356 - C'est la plaie d'un malade que je suce , me disois-je en moi-même pendant cette répugnante corvée. M. Furia me dit bien alors: Prenez garde, laissez, vous allez tout déchirer. Ma réponse fut de lui présenter le manuscrit débarrassé ; tout justement , au talent de l'opération près , comme l'oculiste à qui l'on crieroit : Laissez cette cataracte , vous allez crever l'œil ; et qui répondrait en montrant la cataracte extirpée et le malade rendu à la lumière. Comme on veut à toute force...
Page 150 - ... par succession. Jamais le pinceau du Titien ne fut un héritage ; Raphaël ne dut rien au bon plaisir de Michel-Ange ; il eût servi de peu à Lysippe d'épouser la sœur de Scopas ou la fille de Praxitèle pour parvenir au comble de la gloire de son 'art ; ni alliance, ni parenté , ni naissance, ni faveur ne le pouvaient dispenser d'un seul des degrés nécessaires de ce pénible apprentissage ; et...
Page 54 - Je le suppose un saint ; ne pouvant fuir, il gémit apparemment, soupire, se recommande à Dieu ; mais si ce n'est qu'un homme, il frémit, il désire, et déjà malgré lui, sans le savoir peut-être, il espère. Elle arrive, se met à ses genoux, à genoux devant lui, dont le cœur saute et palpite. Vous êtes jeune, monsieur, ou vous l'avez été ; que vous semble, entre nous, d'une telle situation ? Seuls la plupart du temps, et n'ayant pour témoins que ces murs, que ces voûtes, ils causent...
Page 152 - Selon, dis-je, comme on eu parle. — Et ce fut là , continua-t-il , la dispute de Boileau et du prince de Conti. Vous savez ce trait? — Non je pense. — Boileau était dans le carrosse du prince de Conti, et on parlait de cela justement , de la gloire des lettres et des arts , que le prince rabaissait fort , faisant cas seulement de celle qui s'acquiert par les armes. Chacun , comme vous croyez bien, fut de l'avis de Son Altesse. Boileau seul , peu courtisan , soutint et par vives raisons prétendit...
Page 145 - Or, voilà ce que je veux dire : dans ce grand art de commander les hommes à la guerre, la science ne vient pas comme cela peu à peu , mais tout à la fois. Dès qu'on s'y met, on sait d'abord tout ce qu'il ya à savoir. Un jeune prince à dix-huit ans arrive de la cour en poste, donne une bataille , la gagne , et le voilà grand capitaine pour tonte sa vie, et le plus grand capitaine du monde.
Page 88 - Schweighœuser ne fait pas de cette édition aussi peu de cas que Casaubon, qu'il accuse de l'avoir en même temps trop méprisée et trop suivie en beaucoup d'endroits, dont il eût trouvé de meilleures leçons dans Aide ou dans les manuscrits.

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