De l'instinct et de l'intelligence des animaux

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Garnier frères, 1861 - Animal intelligence - 331 pages

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Page 132 - Ils disent donc Que la bête est une machine; Qu'en elle tout se fait sans choix et par ressorts: Nul sentiment, point d'âme, en elle tout est corps. Telle est la montre qui chemine, A pas toujours égaux, aveugle et sans dessein. Ouvrez-la, lisez dans son sein; Mainte roue y tient lieu de tout l'esprit du monde; La première y meut la seconde.
Page 18 - ... n'en témoignent point du tout en beaucoup d'autres : de façon que ce qu'ils font mieux que nous ne prouve pas qu'ils ont de l'esprit, car à ce compte ils en auraient plus qu'aucun de nous et feraient mieux en toute autre chose ; mais plutôt qu'ils n'en ont point, et que c'est la nature qui agit en eux selon la disposition de leurs organes : ainsi qu'on voit qu'un horloge, qui n'est composé que de roues et de ressorts, peut compter les heures et mesurer le temps plus justement que nous avec...
Page 132 - L'impression se fait : mais comment se fait-elle? Selon eux, par nécessité, Sans passion, sans volonté : L'animal se sent agité De mouvements que le vulgaire appelle Tristesse, joie, amour, plaisir, douleur cruelle, Ou quelque autre de ces états. Mais ce n'est point cela : ne vous y trompez pas.
Page 66 - ... après l'erreur de ceux qui nient Dieu , laquelle je pense avoir ci-dessus assez réfutée , il n'y en a point qui éloigne plutôt les esprits faibles du droit chemin de la vertu que d'imaginer que l'âme des bêtes soit de même nature que la nôtre, et que par conséquent nous n'avons rien à craindre ni à espérer après cette vie, non plus que les mouches et les fourmis...
Page 51 - Cuvier, que l'on envisage cette action, il ne sera guère possible de n'y point voir le résultat d'une combinaison d'idées, et de ne pas reconnaître dans l'animal qui en est capable la faculté de généraliser. » En effet, l'orang-outang concluait évidemment, ici, de lui aux autres : plus d'une fois l'agitation violente des corps sur lesquels il s'était trouvé placé, l'avait effrayé; il concluait donc de la crainte qu'il avait éprouvée à la crainte qu'éprouveraient les autres, ou, en...
Page 26 - ... obéissance. Plus sensible au souvenir des bienfaits qu'à celui des outrages, il ne se rebute pas par les mauvais traitements; il les subit, les oublie, ou ne s'en souvient que pour s'attacher davantage : loin de s'irriter ou de fuir, il s'expose de luimême à de nouvelles épreuves; il lèche cette main, instrument de douleur, qui vient de le frapper ; il ne lui oppose que la plainte, et la désarme enfin par la patience et la soumission.
Page 25 - ... il entend les signes de sa volonté ; sans avoir, comme l'homme, la lumière de la pensée, il a toute la chaleur du sentiment, il a de plus que lui la fidélité, la constance dans ses affections : nulle ambition, nul intérêt, nul désir de vengeance, nulle crainte que celle de déplaire; il est tout zèle, tout ardeur et...
Page 25 - ... suffit, il entend les signes de sa volonté : sans avoir, comme l'homme, la lumière de la pensée, il a toute la chaleur du sentiment; il a de plus que lui la fidélité, la constance dans ses affections; nulle ambition , nul intérêt, nul désir de...
Page 25 - Un naturel ardent, colère, même féroce et sanguinaire, rend le chien sauvage redoutable à tous les animaux, et cède dans le chien domestique aux sentiments les plus doux , au plaisir de s'attacher et au désir de plaire : il vient en rampant mettre aux pieds de son maître son courage , sa force , ses talents; il attend ses ordres pour en faire usage, il le consulte, il l'interroge, il le supplie, un coup...
Page 244 - Leewenhoek, qui sont des plus excellents observateurs de notre; temps, sont venues à mon secours, et m'ont fait admettre plus aisément que l'animal, et toute autre substance organisée ne commence point, lorsque nous le croyons, et que sa génération apparente n'est qu'un développement et une espèce d'augmentation.

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