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ou successivement ou simultanément de la cession du privilège accordé à l'auteur pour la vente de ses ouvrages.

Je possède un exemplaire de l'édition de 1669, auquel est jointe l'épître I" au roi, imprimée séparément, mais sans une date particulière. Ce dut être en 1672 que cette épître fut réunie aux neuf premières satires, sous des chiffres suivis à chaque page, et que le tout forma un volume intitulé OEuvres du sieur D***.

En 1674 parurent les OEuvres diverses du sieur D***, avec le Traité du Sublime ou du Merveilleux dans le discours, traduit du grec de Longin, in-4°, Paris, veuve de La Coste. Ce volume a deux gravures; la première, la seule qui soit passable, est allégorique : Minerve y recommande la culture d'un oranger chargé de fruits, au bas duquel sont les mots UTILE DULCI. Cette épigraphe se retrouve dans les éditions postérieures, jusqu'en 1701 inclusivement. La traduction du Traité de Longin est précédée des neuf premières satires, des quatre premières épîtres, de l'Art poétique et des quatre premiers chants du Lutrin. Le privilège, délivré le 28 mars, porte ces expressions si honorables de la part d'un roi, protecteur des lettres : « Désirant favorablement traiter le« dit sieur D***, et donner au public, par la lecture de ses << ouvrages, la même satisfaction que nous en avons reçue, « nous lui avons permis.... » Quoiqu'il y soit fait mention de plusieurs dialogues, l'auteur n'en fit jamais imprimer [a]. Celui qu'il intitula les Héros de Roman fut inséré, pour la première fois, dans l'édition de 1713, long-temps après la mort de mademoiselle de Scudéri, qui y est tournée en ridicule[b].

[a] Voy la préface de l'édition de 1674, page 8 de ce volume,

note b.

[b] Voy. le tome III, pages 51 et 101, notes a, ainsi que le tome IV, page 507, note b, page 510, note a.

Nous ne connoissons de format in-12 de cette édition que celui qui parut la même année, chez Louis Du Roc, rue de la Harpe, et qui est imprimé avec la dernière négligence.

L'édition in-12, publiée en 1675, à Paris, dont presque tous les éditeurs contestent l'existence [a], a le même titre que la précédente; mais non pas le même avertissement. Elle offre quatre gravures, et n'a qu'une épître de plus (celle à Guilleragues). C'est la seule édition où se trouve une recommandation en faveur de la Rhétorique d'Aristote, traduite par Cassandre [b].

OEuvres diverses du sieur D***, avec le Traité du Sublime ou du Merveilleux dans le discours, traduit du grec de Longin. Nouvelle édition, revue et augmentée, in-12, Paris, Claude Barbin, 1683.

Elle a six gravures; elle est augmentée des VI, VII®, VIII et IX épîtres, des deux derniers chants du Lutrin, d'une lettre au duc de Vivonne [c], et des remarques de Dacier sur Longin. Les corrections y sont nombreuses : le poëte jusque-là n'en avoit pas fait beaucoup. C'est ce qu'exprime la première phrase de sa préface [d], à laquelle on ne donne pas toujours son véritable sens.

L'édition in-12 de 1685 est la première où l'auteur ait inséré quelques épigrammes et son discours de réception à l'académie françoise. Celle de 1692 ne comporte pas d'observations particulières.

OEuvres diverses du sieur D***, avec le Traité du Sublime ou

[a] Voy. la préface ou plutôt l'avertissement de l'édition de 1675, page 9 de ce volume, note a.

[b] Nous avons rapporté cette recommandation, tome III, page 367, note b.

[c] Voyez l'avertissement que nous avons mis à la tête du IV vol., page vi, note a.

[d] Page 12 de ce volume.

du Merveilleux dans le discours, traduit du grec de Longin, et les Réflexions critiques sur ce rhéteur, où l'on répond aux objections faites contre quelques anciens. Nouvelle édition, revue et augmentée, Paris, Denys Thierry, 1694, 2 volumes

in-12.

Elle offre les mêmes gravures que les deux éditions précédentes; mais les matières n'y sont pas régulièrement placées : la X satire se trouve seule à la suite du Lutrin [a]. Cette édition, dont nous ne connoissons pas le format in-4°, est augmentée de la satire contre les femmes, de l'ode sur la prise de Namur, de quelques épigrammes nouvelles, des neuf premières réflexions critiques sur Longin, de quelques poésies latines des professeurs Rollin et Lenglet, des jésuites La Landelle et Fraguier [b].

Nous ne dirons rien de l'édition de 1695, Paris, 2 volumes in-12.

OEuvres diverses du sieur Boileau-Despréaux, avec le Traité du Sublime ou du Merveilleux dans le discours, traduit du grec de Longin. Nouvelle édition revue et augmentée, Paris, Denys Thierry, 1701, in-4o, et 2 volumes in-12.

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Après y avoir donné tous ses soins, en perfectionnant de plus en plus ses écrits, l'auteur y prend congé du public; il la regarde comme son édition favorite. « Aussi, dit-il, y ai-je mis mon nom, que je m'étois abstenu de mettre à << toutes les autres [c]. » En effet, il s'étoit jusque-là désigné par un D initial, suivi de trois astérisques. Cette édition a trois gravures, c'est-à-dire une de plus que celle de 1674. Elle est augmentée de la onzième satire, de plusieurs pe

[a] Voyez la page 261 de ce volume, note a.

[b] Voyez l'avertissement qui suit la préface de l'édition de 1694, page 20 de ce volume.

[c] Préface de l'édition de 1701, page 30 de ce volume-ci.

tites pièces de poésie, de l'Arrêt burlesque, de deux nouvelles lettres [a], de l'apologie de la X satire par le docteur Arnauld, d'une lettre latine, ainsi que de nouveaux vers latins de Fraguier, et des remarques de Boivin sur le Traité du Sublime.

Despréaux se proposoit, en 1710, d'insérer dans une nou velle édition de ses œuvres la satire XII contre l'équivoque, afin de démontrer, par le style de cette pièce, combien étoit peu digne de lui, à l'âge même où il étoit, une épître qu'on lui attribuoit contre les jésuites [6]. N'en ayant pas obtenu la permission, l'édition fut interrompue. Deux ans après sa mort, Valincour et l'abbé Renaudot [c], qui ne se sont point nommés, la donnèrent au public sous ce titre : OEuvres de Nicolas Boileau-Despréaux. Nouvelle édition, revue et augmentée, Paris, Esprit Billiot, 1713, 1 volume in-4°, divisé en deux parties. Cette édition, moins correcte que celle de 1701, qui pourroit l'être davantage, est ornée d'un portrait de l'auteur, gravé par Drevet, d'après un tableau de Franç, de Troy. On y a joint pour le Lutrin six estampes presque aussi mauvaises que celles des éditions précédentes. Elle ne contient pas la XII satire; mais elle est augmentée d'un nouveau recueil de petites pièces [d], d'une scène d'un prologue d'opéra, d'un Discours sur le style des inscriptions, de quatre nouvelles lettres [e], du dialogue intitulé les Héros de Roman, des trois

[a] Voyez notre avertissement, tome IV, page vi.

[b] Voyez l'avertissement sur la satire XII, page 347 de ce vol., et la réponse aux jésuites, faussement attribuée à Despréaux, tome IV, page 653.

[c] Voir sur Valincour la satire XI, page 329 de ce volume, note b, et sur Renaudot l'épître XII, tome II, page 152, note b. [d] Voyez notre avertissement, tome II, page 485. [e] Voyez notre avertissement tome IV, page vr.

dernières Réflexions critiques sur Longin et de trois fragments de ce rhéteur [a].

L'impression que Despréaux avoit fait suspendre fut continuée peu de temps après son décès, puisque le privilège est du 26 avril 1711. Les expressions employées par Louis XIV sont un nouveau témoignage de son estime pour le poëte dont la perte étoit récente. Les voici : « Comme cet auteur «nous a fait, à notre satisfaction, la lecture de la plus « grande partie de ses ouvrages, nous accorderons volontiers <«<le privilége nécessaire pour les donner au public. A ces « causes, etc. » Cette édition est entièrement imprimée en caractères romains, d'après le conseil de Brossette [b]. Dans les éditions de 1674, de 1675, de 1701, il n'y a que la prose qui le soit ainsi. On s'est servi pour les vers de caractères italiques.

Nous n'avons point fait l'énumération des pièces imprimées séparément, parceque nous craignons de n'avoir pu nous les procurer toutes; et nous n'avons pas dû suivre les catalogues que l'on a publiés, parceque nous avons démontré qu'ils étoient fautifs [c]. Nos remarques présentent les éclaircissements qu'il nous a été possible d'acquérir sur la date de la composition et de la publication de chaque pièce.

PRINCIPALES ÉDITIONS Publiées après LA MORT DE L'AUTEUR.

OEuvres de M. Boileau-Despréaux, avec des éclaircissements historiques donnés par lui-même. A Genève, chez Fabri et Barrillot, 1716, 2 vol. in-4°, et 4 vol. in-12.

[a] Voy. l'avertissement de M. Boivin sur ces fragments, tome III, page 623.

[b] Voyez le tome IV, page 597, note b. [c] Voyez le tome II, page 121, note a

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