l'expérience du No. 14, la bande bleue de l'iris, produite par la qua trieme gerbe, qui eft réfléchie fur la couche d'air contigue à la furface poftérieure du fecond verre, eft tournée du côté du rayon incident quand il eft dirigé felon le fens CD, (fig.'s) & comment c'est la bande rouge de cette iris qui eft tournée du côté du rayon incident, quand il eft dirigé felon le fens AB.

ARTICLE II. Tableau des déviations de la lumierè dans deux verres plans, `très inclinés l'un à l'autre.

(FGR

E A U.

Rayon incident diri-Rayon incident dirigé)
gé vers le fommet de vers l'ouverture de cet
l'angle d'inclinaifon angle,

L

33

MLX

S49

KLX

28

8 38

SLMY

28

8

8

30/28

6222

145

28

652

{YMC

28

735

}

2} +1 45

2

732

7

44 59 54

'+' 44 59 5421′| 44 58 545

30"

}-30"

28 6527 28 7 225 44 59 41

44 59 54

28

28

+30

7 28 } + 3 0

7585 7587 8 281+30 45

0 45

Cette Table eft calculée d'après les élémens fuivans:

1°. Que les furfaces GO, PH (Voyez la figure 10) du premier verre font planes, & forment un angle de 30", ainfi que les furfaces. OK & N du fecond:

2°. Que l'angle d'inclinaifon de ces deux verres eft d'une minute.

3°. Que l'obliquité du rayon incident FG eft de 45 degrés.

J'en ai fait le calcul pour deux cas différens; favoir celui où l'efpace intermédiaire PEO feroit occupé par de l'air, & celha où il feroit occupé par de l'eau.

J'avois le rapport du finus d'incidence au finus d'infraction au passage de la lumiere de l'air dans le verre, comme ƒàz; à fon paffage de l'eau dans le verre, comme 12 à 1K

J'ai fait auffi le calcul dans chacun de ces deux cas pour un rayon FG, qui fe dirigeroit fur les verres dans un fens qui rendroit à l'approcher du fommet de l'angle E de l'inclinaifon des deux verres, fig. 10, & auffi pour un rayon qui s'y dirigeroit dans un fens qui tendroit à l'approcher de l'ouverture de cet angle, fig, LL..

Obfervat.

d'Edimbourg,

1771.

MÉTHODE

Pour déterminer la force & la direction des tremblemens de terre, par
M. WARK, Miniftre à Haddington (1).

LE 26 Décembre 1764, étant alors à Lisbonne, je fus éveillé entre
deux & trois heures du matin par une forte pluie accompagnée de vents
furieux & d'une quantité prodigieufe d'éclairs, dont la couleur tiroit
fur le pourpre: les tonnerres furent très-fréquens jufqu'à midi; cepen-
dant fur les onze heures le foleil parut. Demi-heure après nous effuyâmes
une fecouffe violente, qui fut précédee d'un bruit fourd, & le calme
fuccéda pendant une demi-heure. Plufieurs perfonnes m'ont affuré que
cette fecouffe fut auffi violente que celle du grand tremblement de terre
qu'on éprouva au commencement du mois d'Octobre précédent, &
différente de celles qui précéderent. Les premieres confiftoient dans une
efpece d'ondulation. Le mouvement de celle-ci étoit perpendiculaire;
comme elle ne dura que deux fecondes, elle ne caufa aucun dommage,
à l'exception de quelques crevaffes qui fe formerent dans les murs des
Eglifes & des autres bâtimens conftruits avec folidité.

J'ai imaginé depuis cette époque une méthode pour déterminer la force & la direction d'un tremblement de terre. On prendra à cet effet un vaiffeau qui faffe portion d'une fphere de trois à quatre pouces de diametre. On le pofe fur le plancher, & on poudre fes parois intérieures avec une houpe à poudrer, après quoi on verfe dedans & peu à peu d'eau commune. La moindre fecouffe fait monter l'eau dans le vaiffeau; & comme l'eau entraîne la poudre avec elle, elle indique par là la force & la direction du tremblement de terre.

Cette méthode fimple & facile engagera peut-être quelques curieux à pouffer plus loin leurs recherches. S'ils tenoient un regiftre exact de la force & de la direction des tremblemens de terre dans tous les lieux du globe qui y font fujets, peut-être parviendroit-on à des découvertes

utiles.

Comme l'eau eft fujette à une prompte évaporation, on pourrá la fubftituer par du mercure; alors on couvrira le vaiffeau avec un carreau de verre bien tranfparent, afin que la pouffiere la pouffiere ne puisse y entrer.

(1) La méthode de M. Wark eft l'oppofé de celle que nous avons publiée dans le Volume de Juillet 1771, Tome I, p. 1, préfentée à l'Académie Royale des Sciences, M. Duvaucel. Ces deux méthodes concourent au même but, & nous paroiffent auffi utiles & auffi fimples l'une que l'autre,

par

LE SOMMEIL DES PLANTES,

Et la caufe du mouvement de la fenfitive expliquée par M. HILL, dans une Lettre écrite à M. le Chevalier Von-Linné.

AVANT de préfenter la Differtation de l'Auteur Anglois, il est effen

tiel de faire connoître ce qui avoit été écrit avant lui. Cette efpece de précis eft conforme au plan que nous nous fommes propofé, & nous devons tracer la marche de l'efprit humain dans les Sciences, & le point où elles font restées. Peu d'Auteurs fe font appliqués à déterminer la caufe d'un phénomene qui devoit depuis long-temps fixer leur admiration. M. le Chevalier Von-Linné, après avoir enrichi la Botanique hiftorique d'une foule d'obfervations neuves, a encore la gloire d'avoir créé plufieurs parties effentielles de la Botanique philofophique. Nous lui devons beaucoup de Differtations qui offrent des vues très-précieuses. Le fommeil des plantes n'a pas échappé à fa fagacité. Ce phénomene s'eft préfenté à lui par un hafard affez ordinaire dans les recherches philofophiques. Intéreffé à obferver le lotus ornithopoïdes que lui avoit envoyé fon illuftre ami M. de Sauvages, il le recommanda à fon Jardinier, fous prétexte qu'il n'avoit donné que deux fleurs, & parce qu'il n'avoit pu les examiner dans la journée. Il fut très-étonné fur le foir de ne plus découvrir ces fleurs: le lendemain matin elles reparurent, & fe cacherent de nouveau fur le foir, de maniere à ne pouvoir être remarquées. Le troisieme jour, même phénomene. Enfin notre Naturaliste obferva que trois feuilles les enveloppoient tellement pendant la nuit, qu'elles les déroboient aux yeux les plus clairvoyans. Ceux qui favent avec quel zèle le Chevalier Von-Linné pourfuit fes obfervations, doivent penfer que celle-ci ne fut pas ftérile. En effet, il entreprit bientôt dans le jardin d'Upfal des herborifations nocturnes, &, la lampe à la main, chaque plante fut foigneufement examinée. Il vit avec cette joie que les Botaniftes feuls peuvent goûter, que chaque plante eft affectée d'un fommeil particulier, & qu'elles imitent en quelque maniere par leur attitude celles que les différens animaux offrent depuis long-temps aux obfervateurs. Bientôt un examen plus réfléchi augmenta les résultats.

1o. Notre Naturalifte s'affura que les jeunes plantes étoient plus dormeufes (1) que celles qui tendoient à la vieilleffe.

2°. Que l'abfence feule de la lumiere caufoit ce phénomene,

(1) M. Hill n'eft pas d'accord fur ce point avec M. le Chevalier Von-Linné.

appellé improprement fommeil des plantes; que le froid de la nuit n'en étoit pas la feule caufe, puifque celles qui étoient dans les ferres chaudes étoient foumifes comme les autres à cette efpece de repos.

3°. Que les feuilles, fuivant qu'elles étoient fimples ou compofées, difpofées en anneaux ou confuses, ou alternes, préfentoient différentes formes pendant le fommeil, c'est-à-dire, fe replioient d'une maniere différente.

4°. En examinant la fituation des bourgeons des feuilles ou des fleurs, prêts à fe développer refpectivement aux feuilles déja épanouies, il crut faifir l'intention de la nature dans ce mouvement des feuilles, appellé fommeil. Notre Auteur penfa que par là les jeunes pouffes étoient furement mifes à couvert des injures de l'air, des rofées nocturnes, des froids brufques, imprévus, &c.

Nous devons efpérer qu'à darer du milieu de l'été 175,5 (1) jufqu'à ce jour, le Botaniste Suédois aura multiplié fes recherches, qu'il aura foumis à fes obfervations toutes les plantes du jardin d'Upfal, & une grande partie de celles qui font défignées dans fon Ouvrage intitulé : Flora Suecica. Mais dans fa Differtation publiée en 1755, il ne confidere ce fommeil que fous dix points de vue différens, & il applique ces dix formes générales feulement à cinquante-une efpeces de plantes. Ces modifications font rendues fenfibles par des gravures, auxquelles nous renvoyons nos Lecteurs, de même que pour la Differtation qui mérite d'être lue.

M. Adanffon, de l'Académie Royale des Sciences de Paris, dans un Ouvrage intitulé: Famille des Plantes, imprimé à Paris en 1763, t. I, pag. 55, s'explique ainsi, No. III, Mouvement de plication: » Dans » l'état de l'air le plus favorable à la végétation, c. à d. d'une chaleur » umide & vaporeufe, come dans les tems couverts difpofés à l'orage, » les feuilles pinnées de plufieurs plantes, teles que les légumineufes, » s'étendent fur le même plan que leur pédicule comun. La même chose » arrive à la fenfitive tenue plufieurs jours dans une cave.

دو

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» Lorfque le foleil donne vivement deffus, eles fe redreffent & fe » relevent verticalement en deffus en formant un angle droit avec leur » pédicule comun, & en s'appliquant par leur face fupérieure contre » celes qui leur font oppofées. La furface fupérieure de plufieurs feuilles » fimples étant expofée pareillement à un foleil ardent, deviennent de » même concaves, ce qui fait voir leur analogie avec les feuilles pin» nées; cela fe remarke dans la figesbekia, l'urena, &c. La chaleur ar» tificiele d'un fer rouje ou très-chaud, fait le même efet fur les unes &

(1) L'Auteur publia, le 10 Décembre 1755, fa Differtation intitulée: Somnus Planarum. Elle a été inférée dans le quatrieme Volume des Aménités académiques, page 333.

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