Ha gante, laouen ha seder, Eur plac'h yaouank, eur werc'hez kaer, Ken koant evel an heol melen Gant he bleo hir endro d'he fenn ? - Me o gwelas, pa dremenen, Hep mantel ru na kurunen, Ar plac'hig n'am eus ket gwelet. ronnés d'or, et de tous côtés de l'argent sur leurs manteaux rouges? Et avec eux, alerte et gaie, une jeune fille, une belle vierge aussi jolie que le blond soleil, avec ses longs cheveux autour de sa tête ? Je les ai vus, quand je passais, sans manteau rouge ni couronne, et vêtus d'habits de deuil; la jeune fille, je ne l'ai pas vue. Un jour l'empereur Charles, avec les grands chefs de son royaume, dans sa capitale était à table; les joueurs de harpe à leur poste. Il ne manquait là gibier ni poisson, hydromel, vin vieux, ni cidre frais; dans la salle luisaient de tout côté or et argent, pierres vertes et rouges. Petra vern d'iñ sort tammig skleur ? Eme neuze ar roue-meur. Kaera mæn a zo bet biskoas, Hennes 'ma ken amañ, sioas ! Ar mæn-ze, sklær 'vel an heol splann, Gant eur ronfl gouez e kreiz e skoet! An dug Emon, Richard ar c'hont, Ar re-ze, 'dal m'o deus klevet, - Sterniet d'imp hon c'hezek kerkent, Ha prim hon dir, ma 'z imp en hent! Que m'importe ce vain éclat ? dit Charlemagne. La plus belle pierre qui soit en ce monde, hélas ! elle n'est plus ici : cette pierre, brillante comme le soleil radieux, m'a été volée, et au loin, dans le bois des Ardennes, elle est portée par un géant sauvage, au milieu de son bouclier! Le duc Aymon, le comte Richard, Turpin, l'archevêque sans peur, Naimes, chef de Bretagne, Guérin, Milon, vrais guerriers de cœur, ceux-là, dès qu'ils ont entendu, ne tiennent plus à table : Sellez-nous nos chevaux à Ar c'houec'h marc'heg a yeas kevret l'instant, et vite notre acier, que nous allions en route ! Le petit gars Roland disait à son père Milon, en ce moment: Mon cher petit père, si vous m'aimez, vous me laisserez aller avec vous. Si je suis trop jeune encore pour me battre avec un homme si grand, je suis capable de porter votre écu d'acier, bien sûr, et votre longue lance. II Les six chevaliers allèrent ensemble jusqu'à ce qu'ils furent arrivés au bois; mais une fois dans le bois, Rolandig war varc'h gant e dad, Eur c'hoari gaer d'ezañ, avad, Da luc'h an heol, da sked al loar Neuze ar pautr Roland a wel chacun s'en fut de son côté. Roland était à cheval avec son père; quel jeu pour lui, de tenir dans sa main gauche l'écu d'acier et de brandir de l'autre la longue lance ! A la lueur du soleil, au clair de la lune, ils avancèrent, les gens incomparables ; il faut que le géant soit terriblement caché : ils ont beau le chercher, ils ne le trouvent pas. Vers midi, le troisième jour, Milon s'est fatigué de voyager; et pour dormir il s'étendit sous l'ombre d'un grand chêne. Alors le gars Roland voit du feu et des éclairs de |