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Stouet e benn gant an den paour
'Tioueri e gurunen aour!

Unan 'oa muioc'h c'hoas da glem,
Keu 'n he c'halon ha broudo lem,

Unan 'oa muioc'h da glem c'hoas
E'r wreg kos, mam an tri C’hurias.

Honnes a oele he-unan

Hep kaout den da rein d'ei dizoan

En he zristidigez diroll;

Tec'het a ræ diouti an holl,

Sa tête penchée, le pauvre homme, privé de sa couronne d'or !

Quelqu'un qui était encore plus à plaindre, ayant regret au cœur, et de vifs remords,

Quelqu'un qui était plus à plaindre encore, c'est la vieille femme, mère des trois Curiaces.

Celle-ci pleurait, seule, sans trouver personne à lui donner des consolations

Dans sa tristesse poignante; tout le monde s'écartait d'elle,

Pe zoken ober d'ei, meur 'wech,
Bepret an hevelep rebech :

M'ho pije laret d'ho pautred
'N em glevet da chom unaned,
'N em glevet da chom unanet,
Ind ha ni 'vijemp ket trec'het!
Goude ober kanvou en de,
Trei-distrei 'ræ war he gwele;

Trei-distrei war he gwele plun,
Oc'h hirvoudi ekreis he hun;

Rak en noz e wele arre

Stourm he zri mab 'bars he hunvre;

Ou encore lui faisait, souvent, un reproche, toujours le même :

Si vous aviez dit à vos garçons de s'entendre pour rester unis,

De s'entendre pour rester unis, eux et nous n'aurions pas été vaincus !

Après avoir mené le deuil pendant le jour, elle se tournait et se retournait sur son lit;

Elle se tournait et se retournait sur son lit de plumes, en gémissant au milieu de son sommeil ;

Car la nuit elle revoyait le combat de ses trois fils, en songe;

Tousmac'h ar c'houeac'h, dispac'h ha freuz,

Goad, ha tauliou ahet, adreuz;

Ken a zave he bleo gant heuz;

Ha d'he mibien en o goall-reuz

E youc'he-hi dre he c'housket :

· Breudeur ! breudeur ! 'n em zikouret !

Le tumulte des six, leur agitation furieuse, le sang, et les coups d'estoc et de taille,

Si bien que ses cheveux se dressaient d'épouvante ; et à ses fils, dans leur terrible danger

Elle jetait en dormant ce cri: Frères frères ! aidez-vous !

XXIX

EURUSTED

(Sonet)

YEZ LEOUN

Cum dederit dilectis suis somnum,

ecce hæreditas Domini, filii.
(PSALM 126.)

P'en devo an Autrou roet

Ar c'housk d'e re vuia-karet,

O bugale, frouez e vennoz,

A zalc'ho leac'h ar c'herent koz.

Pa vez achu an deiz hag e bennad labour

Ar pen-tieg laouen a zistro en e di,

Ha seder en em ro d'ar c'housked flourik-flour

O c'hortoz an heol kaer da zont d'hen dihuni.

E vuez c'hlan a red evel eur oazig-dour;

Sonj ar maro a zo evitañ eun dudi :

BONHEUR (Sonnet).

Cum dederit dilectis suis somnum,
ecce hæreditas Domini, filii.
(PSAUME 126.)

L'Eternel accorde le repos à ses
bien-aimés; leurs enfants sont
ses dons bénis.

Quand le jour est fini avec sa tâche, le laboureur

joyeux revient chez lui, et tranquille s'abandonne au

XXIX

EURUSTED

(Sonet)

GIZ GUÉNED

Cum dederit dilectis suis somnum,

ecce hæreditas Domini, filii.

(PSALM 126.)

P'en dou d'é ré vuian-karet
En Eutru Doué reit er housked,
Ou bugalé, fréh é venoh,

E zalhou leh er herent koh.

Pe ve achiù en dé lan a boén ha tuemdér
En tieg forh joéius d'er gér e zistro bean,
Ha kent pèl en hum ra d'er housked, dibredér,
Ken e zei d'en dihun en hiaul e zaù én nean.

É vuhé net e rid avel ur hoahig sklér;

Chonj er marù aveitou zou ag er ré huekan :

doux sommeil, jusqu'à ce que le beau soleil vienne l'éveiller.

Sa vie pure s'écoule comme un ruisseau; la pensée de la mort est pour lui un charme: il n'a point de crainte à avoir de l'Adversaire, et il laissera sa ferme à son fils aîné.

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