Er veilhadeg gante me n'añ ket da c'hoari; Donet dindan e doen-zoul D'ober eun diskwizaden zioul; Avi 'm e pa welañ e diad reo vihan Endro d'o oaled ge, 'lec'h 'strakl eur c'haouad tan, Da zerr-noz; p'o gwelañ abell 'Krapat war e zaoulin, da vout cheriset gwell... D'an ilizig zantel, 'wit skuilh en peuc'h daero, 'Ve ket serret an nor dirak ma diannes; Le joyeux laboureur ne m'invite à m'asseoir, Autour du sarment qui pétille, Chercher sur ses genoux les caresses du soir. En pleurant j'adresse mes pas : Où je ne sois point étrangère, La seule devant moi qui ne se ferme pas ! Souvent je contemple la pierre Où commencèrent mes douleurs ; J'y cherche la trace des pleurs Qu'en m'y laissant peut-être y répandit ma mère ! Meurwech 'sellañ ar men ma oen laket dre guz ; Pen-kenta d'am glac'har, d'am glac'har ankeniuz! Lezet gant ma mam o oelañ..... Tu pe du, er vered ive 'hoñ kustum mont; Paour-kæs plac'h, n’annveañ ma zud Parzek neve-amzer 'oñ goelañ, pell, siouas ! Ma mam, daoust ha 'to ket true deus ma hirvoud? Souvent aussi mes pas errants Parcourent des tombeaux l'asile solitaire ; Au milieu des cercueils ainsi que sur la terre. J'ai pleuré quatorze printemps, Loin des bras qui m'ont repoussée ; A. SOUMET. XXVII AN OZAC'H KOS HAG E VUGALE Kinniget en envor D'Audren a Gerdrel, Eur Breizad kos, hag a ouie Eur gentel deus ar re wellañ. Gant peder baz hag eur c'hevre LE VIEILLARD ET SES ENFANTS Offert à la mémoire d'Audren de Kerdrel, un homme de bien, qui faisait honneur à son pays de Basse-Bretagne. Un vieux Breton, qui savait qu'il ne resterait plus longtemps en ce monde, la terre l'attirant à elle, voulut donner à ses enfants, avant de se séparer d'eux, une leçon des meilleures. Hag e lavaras d'e dri mab : . Pa 'z oc'h pautred dious an dibab, Ar strollad-mañ 'bars en daou dam : Paul, 'n henañ, gonideg kalet, Ous e c'hlin deo 'n eus-hañ laket; Avec quatre bâtons et un lien il fit un paquet soigné, et dit à ses trois fils : Puisque vous êtes des gars de choix, d'après ce que j'ai entendu dire à votre mère, voyons qui pourra briser ce faisceau en deux morceaux: il aura de moi un prix. Paul, l'aîné, dur laboureur, saisit le faisceau, et aussitôt à son genou droit il l'a mis; et de toute sa force il s'évertue, dans l'espoir de le casser net. Il pousse et repousse, il tire et retire; il s'arrête, il reprend plusieurs fois; il s'arrête plusieurs fois, il reprend, et N'on ket 'wid an tam fagoden, Hag hen o sec'hañ ar c'houezen Te, bet trec'h en triouac'h gouren, Heman, 'oa eur gourenner krenv, A skwiz neuze i elfo tenv C'houeet tenn; hep muioc'h gonit. devient rouge comme un coq, en vain : il ne le ploya même pas. Je ne puis venir à bout de ce méchant fagot, plus qu'un roitelet d'une barre d'acier, dit-il avec un long soupir, en essuyant la sueur qui coule de son front tout mouillé ; il me faut le laisser au second. Toi, qui as été vainqueur dans dix-huit luttes, Corentin, essaie; bonne chance à toi! Celui-ci, qui était un fort lutteur, aux membres souples et agiles, fatigue alors ses gros muscles roidis, sans plus de résultat. - A moins d'un secours du ciel, |