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Lamet ou des genit ol joéieu er galon,
Forbannet eskobed, meneh ha beleion;

Hun eskobed, belean ha meneh forbañnet,
Hag en ol leannézed; er bobl zou dilezet
Hemb overen erbet hag hemb sakremanteu,
Hag en drein é kreskein én hun ilizïeu !

Linsérieu en autér, kroéz ha kalis sautret,
Ha geté er hlehiér a bep parréz laeret ;
En Iliz é begin, a hé madeu forhet;
Ag en armel santél keh Jezus forbannet;

En iliz kousïet, lakeit de varchosi,
En autér vras lakeit de daul hostaleri ;

Exilé tes prélats, tes moines et tes prêtres,
Et banni de ton cœur et la joie et la paix.
Prêtres, moines, prélats, contre toute justice
Sont chassés, et les sœurs ont quitté le pays;
Plus aucun sacrement, plus de saint sacrifice;
On voit l'herbe et la ronce envahir nos parvis !
Ils n'ont rien respecté dans la sainte demeure :
Nappes, calices, croix, cloches, tout est volé ;
L'église est dépouillée, elle est veuve, elle pleure
Le cher Jésus, hélas, de l'autel exilé !

Le temple profané se change en écurie,
Ils font du maître-autel une table à manger;

Er guir grechenïon, en dud vat é ouilein,
Hag er ré fal ataù dré ol doh ou goaskein!
Men Doué, arfleuet oh aveit hur pehedeu;
Ni hun unan zou kauz de ol hur poénïeu :
Pe vemb bet leal d'oh, é veh bet leal d'emb;
Mes pelleit omb dohoh, ha hui bella dohemb.

Neoah, én hous arfleu, lan oh a vadeleah,

Hag ékreis hou vanjans hui genig d'emb er peah.
Truhé, men Doué, truhé! ni zou hou pugalė;
Deust d'en droug hun es groeit, pardonet d'emb arzé!

D'er ranteleah abeh, d'en Iliz e huañnad
Plijet genoh, men Doué, dakorein hou krad-vat;

Le bon chrétien gémit, l'innocence au ciel crie :
Nul contre les méchants ne vient les protéger.

Mon Dieu, vous châtiez votre peuple rebelle;
Nous sommes les auteurs de nos afflictions:

Quand nous vous servions bien, vous nous étiez fidèle,
Mais vous nous délaissez quand nous vous oublions.

Seigneur, vous qui, clément jusqu'en votre colère,
D'un abîme de maux faites jaillir le bien,
Pitié, mon Dieu, pitié! vous êtes notre père,
Pardonnez! épargnez votre peuple chrétien.

A l'Eglise en grand deuil, au doux pays de France,
Faites comme autrefois sentir votre bonté ;

Bet truhéus dohemb, o Doué a garanté !
Dakoret d'emb er peah, dakoret d'emb er fé.

Pegours é veemb ni, bugulion ha deved,
Eit hou mélein, men Doué, èl agent dastumet ?
Pegours é tei en dé de séhein hun dareu,
Ha de gañnein gloér d'oh én hun ilizïeu ?

O dé a eurusted! o dé lan a zoustér !
Me chonj e zou genit peb ér ha peb amzér.
O Doué a vadeleh, hastet en termen zé
Eit ma hellein kent pèl guélet mem bugalė.
Ké, kannen hirvoudus, konfort a me spered,
Ké, ha lar de me fobl me chif kri ha kalet.

Envers nous reprenant votre antique indulgence,
Rendez-nous la foi sainte et la tranquillité.

Oh! quand finiront donc ces mortelles alarmes ?
Et pasteur et brebis, unis en votre honneur,
Quand pourrons-nous enfin joyeux, séchant nos larmes,
Dans nos temples chanter votre gloire, Seigneur ?

O jour de fête ! ô jour de félicité pure,

Qui fait l'objet constant de mes vœux enflammés!
Hâtez ce doux moment, Dieu, je vous en conjure,
Où je pourrai revoir mes enfants bien-aimés.

Va, mon chant, confident de mes peines cruelles,
Vers mon peuple, et dis-lui mes transports douloureux.

Douget hi, Eled mat, ha laret mat dehé
É ma ol me chonjeu geté, ha noz ha dé.
Turhunel, estig noz, get en amzér neùé
É heet de gañnein doh dor mem bugalė;
Ha! perak é neijal ne hellan ar un dro
Monet drest er mor glas bet ou zi, en hur bro!

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Ah! groeit ahoel ém leh, kriet abouiz hou pen :
Dalhet mat doh er fé, dalhet doh hou lezen!
Hag ol é reskondéent : Ni zalhou doh er fé;
Kentoh merùel mil guéh, eit ankoéhat hun Doué !

Bons anges, à mes fils portez-le sur vos ailes;
Dites-leur que mon cœur bat jour et nuit pour eux.
Colombe et rossignol, quand le printemps arrive,
Au-dessus de leur seuil vous allez roucouler.
Que ne puis-je avec vous aussi sur l'autre rive
Par delà les flots bleus, au pays m'envoler!

Ah! dites-leur pour moi du moins, à ceux que j'aime,
De garder leur croyance et bien suivre leurs lois;
Et qu'ils répondent tous : Notre cœur est le même ;
Plutôt qu'oublier Dieu mourir, mourir cent fois!

XXIV

AN AMZER DREMENET

KENTA MILINER

Bretoned, savomp eur gentel

Diwarben pautred Breiz-Izel.

- Deut da glevet, da glevet, gwitibunan; Deut da glevet, da glevet ar c'han.

Pautred Breiz-Izel o deus gret

Eur c'havel koant hag heñ treset.

Deut da glevet, etc.

LE TEMPS PASSÉ

(Traduit du Barzaz-Breiz.)

PREMIER MEUNIER

Allons, mes amis, rimons et chantons
Quelques vers nouveaux sur les Bas-Bretons.

Venez, venez tous, gens de la montagne,
Ecouter un chant sur notre Bretagne !

Les Bretons ont fait un joli berceau
Qu'ils ont travaillé de leur fin ciseau ;

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