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YSOPET I.

FABLE XXIV.

Du filz à l'Ecoufle qui estoit malades.

Talent me prent que je vous die 1
D'une troup grieve maladie
Fievre quartaine, tierce ou double
Qui seurprint le fils à l'escoufle
Que aucuns appellent le hua 3
Par un pou que ne le tua :
Nuls conseil ne povoit trouver :
A sa mere prist a rouver
Quelle fist à Dieu oroison
Qui li envoyast guerison

4

Chandeille offrir à nostre Dame
Que li gardast et corps et ame.

Biaux fils dont vous vient se corages?
A tart voulés devenir sages

Que de ce que ce ne disoies (a)
Quant tu les grans pechiés faisoies
Et les grans maulx en ton enfance.
A tart vient ceste repentance
Dehais ait qui en priera 5
Et qui pate nostre en dira:
Car ce seroit paine pardue :
La mérite vous est randue
De ce qu'a Dieu et a ses saints
As fait, dont tu, a tort, te plaints.

Qui de ses fais ne se chastie,

En autrui bien, pourquoy se fie

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1 Talent, envie.

(a) Que dont ice ne disiés

Quant les grands pechiés faisiez.

a Escoufle, oiseau de proie. 3 Hua, chat-huant, hibou. 4 Rouver, prier, de rogare. 5 Dehais, tristesse ou dévouement. 6 De mauvais porté, porté par un méchant. —7 Pechié morté, peché mortel. - 8 Gaile, guette, attend le moment favorable. - 9 Plaiges, otage, garant, caution. 10 Minopet, ailleurs, mignopet, un jeune homme, un homme d'un petit mérite; peut-être de minoris pedis, sur un petit pied.— 11 Chasche, chasse, pourchasse, poursuit.

GRECS. ES.-Cor., 132.

LATINS. Phædr. App. Gud., 1; Rom., 19; Galfr., 19.
FRANÇAIS. Mar. de Fr., 87.

1

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Qui n'est punese ne amere;
Mais est tres douce la brebis :
De lait te garde plain le pis,
Alons, vien t'en, qu'elle t'atent.
Tu me vas, dit l'aignau, flatent :
Je puis mout bien apercevoir
Que tu me cuides decevoir.
Or ne va plus a se beant 9

Je ne te otroie niant. (a)

La chievre me norrist et pest

Si bien me fest que mieux m'en est

Et m'aime autant comme ma mere. Jai sa norriture plus chiere

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