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lice dans les éternelles moqueries de

Voltaire... nov 09

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Oui, car il y a de la vengeance. Il ne se moque jamais que de ses enne

mis......

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LA MARECHALE.

Et les moqueries des pamphlets dont il nous inonde chaque mois, ne sont assurément pas de bonne compagnie.

LE COMTE.

Leur grossièreté est révoltante.

LE CHEVALIER.

Je n'ai parlé que de la moquerie de bon goût et dans la conversation.

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LA MARÉCHALE.

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Si même, dans un petit cercle tel

que le nôtre, on se permettait les® mo

queries de Voltaire, on serait banni pour jamais de la société.

LA COMTESSE.

Que l'on admire Voltaire (malgré ses innombrables plagiats) pour ses tragédies, cela est assurément très-simple; mais je n'ai jamais conçu qu'on puisse louer sa gaîté, ses plaisanteries et ses critiques. Quelles clameurs retentiraient dans tous les cercles des encyclopédistes! quelle indignation on y ferait éclater (et avec raison), si un homme religieux s'avisait d'adresser au philosophe le moins accrédité ces douces paroles: Vous êtes une cruche, une tête à perruque *, et s'il appelait tous ses ennemis des polissons, des marauds, de la

M. de Voltaire au père Berthier écrivain aussi poli qu'ingénieux et spirituel.

canaille, des sots, des coquins, des faquins, des gadouards, des bélitres, des ánes, des cuistres, des monstres, etc. *.

LE COMTE.

Ne sont-ce pas là des épigrammes bien spirituelles et bien comiques?

LA MARECHALE.

Mais, de grâce, parle-t-on ainsi chez mesdames du Deffant et Geoffrin?

LE COMTE.

Oh! non, pas tout-à-fait; ces dames en imposent, et ne permettent pas que l'on transforme un salon en corps-degarde, ni même en assemblée ouvertement séditieuse.

*

Voyez les Diners du baron d'Holbach, où se trouvent toutes ces citations avec un grand détail et une si scrupuleuse exactitude, que personne encore n'a essayé de les réfuter.

LE CHEVALIER.

Revenons à la moquerie; il est bien convenu et bien reconnu que madame la maréchale n'en souffrirait jamais de philosophiques....

LA MARECHALE.

Assurément; la grossièreté méchante finit toujours par des calomnies absurdes ou des invectives **.

LE CHEVALIER.

Madame la maréchale dóit, plus que personne au monde, prohiber rigou

* C'est ce que nous voyous fréquemment aujourd'hui.

** C'est pourquoi toutes les disputes de la halle se terminent toujours par des coups de poing; et dans la société actuelle, communément par des duels, ce qui n'est ni plus chrétien ni plus.raisonnable.

reusement tout ce qui ne peut s'allier avec la délicatesse et la grâce.

LA MARECHALE.

Ainsi donc, chevalier, je ne vous défendrai jamais la galanterie.

LE CHEVALIER.

Eh bien! madame, vous n'avez pas encore dans ce moment cette heureuse propriété de mots qu'on admire tant en

vous.

Comment?

LA MARECHALE.

LE CHEVALIER.

Vous appelez la pure et simple vérité de la galanterie.

Il a raison.

LE COMTE.

LE CHEVALIER.

Je ne m'enorgueillis point de cet

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