Attaquent les erreurs dont nos âmes sont ivres, Ne s'y trouve jamais prêchée en aucun lieu, XXXVIII. Aux mêmes. Sur le livre des Flagellants, composé par mon frère le docteur de Sorbonne. Non, le livre des Flagellants N'a jamais condamné, lisez-le bien, mes pères, Que, pour ravir le ciel, saintement violents, Ce D'étaler et d'offrir aux yeux que leur doit toujours cacher la bienséance, Et combat vivement la fausse piété, Qui, sous couleur d'éteindre en nous la volupté, Sait allumer le feu de la lubricité. XXXIX. L'amateur d'horloges. Sans cesse autour de six pendules, Mais à ce métier, s'il vous plaît, A-t-il acquis quelque science? Sans doute; et c'est l'homme de France Qui sait le mieux l'heure qu'il est. XL'. Contre Mauroi. Qui ne hait pas tes vers, ridicule Mauroi, Pourrait bien, pour sa peine, aimer ceux de Fourcroi. Rapportée par Brossette, dans ses notes sur la satire III. POÉSIES DIVERSES. I. Chanson à boire, que je fis au sortir de mon cours de philosophie, à l'âge de dix-sept ans. Philosophes rêveurs, qui pensez tout savoir, Allez, vieux fous, allez apprendre à boire. S'il faut rire ou chanter au milieu d'un festin, Un goinfre en a toute la gloire. II. Autre. Soupirez jour et nuit sans manger et sans boire, Aimez, aimez vos maux, et mettez votre gloire Et dessous la treille Si, sans vous soulager, une aimable cruelle Allez aux durs rochers, aussi sensibles qu'elle, Cependant nous rirons, etc. III. Vers à mettre en chant. Voici les lieux charmants où mon âme ravie Passait à contempler Sylvie Ces tranquilles moments si doucement perdus. IV. Chanson à boire. Faite à Baville, où était le père Bourdaloue. Que Bâville me semble aimable, Quand des magistrats le plus grand Permet que Bacchus à sa table Soit notre premier président! Trois muses, en habit de ville 2 Y président à ses côtés; Si Bourdaloue un peu sévère Voyez la lettre à Brossette du 18 juillet 1702. Chalucet, Hélyot, la Ville. C'est ainsi que se nomment ces trois muses. 3 Gentilhomme, parent de monsieur le premier président. (BOLL.) V. Sonnet sur une de mes parentes, qui mourut toute jeune entre les mains d'un charlatan 1. Nourri dès le berceau près de la jeune Orante, Je goûtais les douceurs d'une amitié charmante: Quand un faux Esculape, à cervelle ignorante, Oh! qu'un si rude coup me fit verser de pleurs! Qui, j'en fis dès quinze ans ma plainte à l'univers; VI. Même sujet. Parmi les doux transports d'une amitié fidèle, Quand, par l'ordre du ciel, une fièvre cruelle Ah! qu'un si rude coup étonna mes esprits! Iris, tu fus alors moins à plaindre que moi; Voyez la lettre à Brossette du 18 juillet 1702. VII. Stances à M. Molière, sur sa comédie de l'École des femmes, que plusieurs gens frondaient. En vain mille jaloux esprits, Molière, osent avec mépris S'en va pour jamais, d'âge en âge, Que tu ris agréablement! Ta muse avec utilité Dit plaisamment la vérité; Tout en est beau, tout en est bon; Laisse gronder tes envieux : Ils ont beau crier en tous lieux VIII. Epitaphe de la mère de l'auteur3. Epouse d'un mari doux, simple, officieux, Par la même douceur je sus 4 plaire à ses yeux : Nous ne sûmes jamais ni railler, ni médire. 1Cette pièce fut représentée, pour la première fois, vers la fin de 1668. Scipion. (BOIL.) 3 Anne Denielle mourut en 1637, à l'âge de vingt-trois ans. 4C'est elle qui parle. (BOIL.) |