Les romains au temps de Pline le Jeune: Leur vie privée

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A. Degorce-Cadot, 1882 - Rome - 280 pages
 

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Popular passages

Page 127 - Les deux tiers de ma vie sont écoulés; pourquoi tant m'inquiéter sur ce qui m'en reste? La plus brillante fortune ne mérite point ni le tourment que je me donne...
Page 62 - Que l'on a bien fait de distinguer les hommes par l'extérieur plutôt que par les qualités intérieures! Qui passera de nous deux? qui cédera la place à l'autre? le moins habile? mais je suis aussi habile que lui. Il faudra se battre sur cela. Il a quatre laquais, et je n'en ai qu'un ; cela est visible , il n'ya qu'à compter; c'est à moi à céder, et je suis un sot si je conteste. Nous voilà en paix par ce moyen : ce qui est le plus grand des biens.
Page 272 - Reste à toucher l'impartialité , ce point si essentiel et tenu pour si difficile , je ne crains point de le dire , impossible à qui écrit ce qu'il a vu et manié. On est charmé des gens droits et vrais ; on est irrité contre les fripons dont les cours fourmillent; on l'est encore plus contre ceux dont on a reçu du mal. Le stoîque est une belle et noble chimère.
Page 56 - ... esclave ordinaire était d'environ 500 francs, ce qui mettait ses gages à 25 francs par an. L'entretien était encore plus économique. Caton nourrissait les siens d'olives tombées, de saumure et de vinaigre. Il fabriquait pour eux une espèce de vin dont il a pris soin de nous laisser la recette. « Mettez dans une futaille dix amphores de vin doux et deux amphores de vinaigre bien mordant. Ajoutez-y deux amphores de vin cuit et cinquante d'eau douce. Remuez le tout ensemble avec un bâton...
Page 237 - Si mon cœur, fatigué du rêve qui l'obsède, A la réalité revient pour s'assouvir, Au fond des vains plaisirs que j'appelle à mon aide Je trouve un tel dégoût, que je me sens mourir.
Page 93 - L'un d'eux est déjà arrivé et verse le contenu de son sac dans une sorte de grande mesure (modius], tandis qu'en face de lui le mensor frumentarius, chargé des intérêts de l'administration, s'occupe à voir que la mesure soit bien pleine et tient les bords du sac pour que rien ne se perde. Un peu plus loin un autre portefaix, dont le sac est vide, s'est assis et se repose, et toute sa physionomie respire un air de satisfaction qu'expliqué le mot que le peintre a écrit au-dessus de sa tête...
Page 219 - De ce portique, on passe dans une grande cour fort gaie, et, de là, dans une assez belle salle à manger, qui s'avance sur la mer, dont les vagues viennent mourir au pied du mur, lorsque souffle le vent du midi. De tous les côtés, cette salle est garnie de portes à deux battants et de fenêtres qui ne sont pas moins grandes que les portes; ainsi, à droite, à gauche, en face, on découvre comme trois mers différentes : derrière soi, on retrouve la grande cour...
Page 255 - Il ya des gens, dit-il, qui font profession d'être sages, et qui vous disent qu'il n'est pas permis d'attenter à sa vie, que c'est un crime de se tuer, qu'il faut attendre l'heure fixée par la nature. Ils ne voient pas, ceux qui parlent ainsi, qu'ils nous ferment le seul chemin qui nous reste pour être libres.
Page 204 - N'entreprenez rien sur la dignité, sur la liberté , ni même sur la vanité de personne. Ayez continuellement devant les yeux que nous avons puisé notre droit dans ce pays ; que nous n'avons pas imposé des lois à ce peuple après l'avoir vaincu , mais qu'il nous a donné les siennes après l'en avoir prié.
Page 130 - C'est ce que je répète sans cesse dans ma maison de Laurentin.. Soit que je lise, soit que j'écrive, soit qu'à mes études je mêle les exercices du corps, dont la bonne disposition influe tant sur les opérations de l'esprit; je n'entends, je ne dis rien que je me repente d'avoir entendu et d'avoir dit. Personne ne m'y fait d'ennemis par de mauvais discours.

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