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que 25 ans, fut chargé, en 1598, de donner des leçons de matière Médicale aux jeunes Etudians:nommé,en 1703, Profeffeur de Chirurgie Latine, & en 1710, à la Chaire de Médecine au Collège Royal, qu'il remplit avec diftinetion jufqu'à la mort arrivée en 1747. Nous avons de ce Docteur un très-grand nombre de Differtations fur la danse, le jeu, les combats, la course, la mufique, &c. des Anciens, inférées dans les Mémoires de l'Académie des Belles-Lettres, où il fut reçu en 1705: celles qui regardent la mufique font feules un in4o, & fes Extraits pour le Journal des Sçavans, où il fut admis en 1716,en formeroient 8. Outre les Langues mortes qu'il fçavoit bien, il avoit appris en particulier l'Efpagnol & l'Italien, l'Allemand & l'Anglois, & il pouvoit lire les Livres écrits en ces Langues.

BURMAN (François) Profeffeur en Théologie, nâquit à Leyde, où fes Parens, Proteftans, vivoient réfugiés. Lorfqu'il eut fait fes études, il fut appellé à Utrecht pour y être Profeffeur en Théologie. Il s'y fit beaucoup eftimer, & rendit cette Univerfité très - floriffante. Il étoit bon Philofophe, entendoit bien les Langues, & fut un des plus fçavans Miniftres de l'Eglife Prétendue Réformée. Il mourut le 10 Novembre

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1679. Il avoit donné un Cours de Théologie qui a été imprimé plufieurs fois, 2 volumes in-4o; des Commentaires fur plufieurs Livres de l'Ecriture Sainte; des Difcours Académiques recueillis & imprimés in-40, & plufieurs autres Ouvrages. Deux de fes fils, FRANÇOIS & PIERRE, se font diftingués par leur érudition : le premier, Profeffeur deThéologie àUtrecht,a écrit en Hollandois, Theologus, in-40;c'eft un Difcours fur les qualités néceffaires pour mer un parfait Théologien, & quelques autres Harangues, avec plufieurs Differtations fur la Poëfie Sacrée, en Latin. Il mourut en 1719. PIERRE BURMAN, Profeffeur en Eloquence & en Histoire, à Utrecht, & depuis en Grec & en Politique,eft fur-tout connu par fes fçavans Commentaires fur plufieurs Auteurs. Latins dont il a donné les éditions: Phedre avec des Notes; Petrone en 2 vol. VelleiusPaterculus, Quintilien, Virgile, Ovide, &c. On a encore de lui unTraité des Taxes des Romains & de Jupiter; beaucoup de Differtations, de Difcours, de Poefies Latines, &c. Il mourut en 1741.

BURNET (Gilbert ) Evêque de Salisbury, nâquit le 13 Septembre 1643, à Edimbourg en Ecoffe, d'une famille noble, & d'un père Jurifconfulte, qui veilla luimême à l'éducation de fon

Als. Le jeune Burnet, après avoir fait fes études d'Humanités, s'appliqua à la Jurifprudence & à la Théologie; & ayant perdu fon pére, il fe mit à voyager en homme qui cherche à s'inftruire. De retour en fa patrie, en 1665, il se fit ordonner, & ayant pris poffeffion de l'Eglife de Salton, il s'y appliqua particuliérement à la prédication; & pour engager les Evêques d'Ecoffe à s'acquitter avec zéle de leurs fonctions, il leur dreffa, fur ce fujet, un Mémoire qui eut quelque fuccès. Il vivoit auftérement & dans une grande retraite, donnant tout fon tems à l'étude & aux fonctions du Miniftére. Quelques démêlés qu'il eut avec la Cour, lui donnérent occafion de faire encore quelques voyages. A près avoir vû l'Italie, la Suiffe & l'Allemagne, il vint en Hollande, où il engagea l'Ufurpateur à fuivre fon deffein contre le Roi Jacques. Il paffa même la Mer avec lui; & lorfque le complot eut réuffi il eut l'Evêché de Salisbury, en 1689, & fut nommé, en 1698, Précepteur du Duc de Glocefter.Il mourut en 1715, âgé de 72 ans. Il avoit été marié trois fois. Il a laiffé un grand nombre d'Ouvrages, dont les principaux font: Défenfe de la Conftitution & des Loix d'Ecoffe: Examen d'un Traité fur la Vérité de la Religion Critique de l'Hif

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toire des Variations: Expofi tion du Catéchisme de l'Eglife Anglicane; Hiftoire de la Ré formation de l'Eglife d'Angleterre, en trois parties; Ouvrage plein d'emporte ment contre l'Eglife Romaine. L'Hiftoire de fon tems, in-fol. dont on n'a encore que le premier volume, qui a été traduit en François, & imprimé fous le titre de Mémoi res pour fervir à l'Hiftoire de la Grande Bretagne, fous les régnes de Charles II & de Jacques II. Ce Prélat eft encore Auteur de beaucoup d'autres Ouvrages ; & dans tous on remarque le caractére aigre d'un homme qui avoit plus de réputation que de fincérité & de véritable fçavoir.

BURNET (Thomas) fçavant Anglois, fort verfé dans la Philofophie des Grecs, dans l'Hiftoire Sainte & dans les Antiquités; mais qui fit un ufage criminel de fes connoiffances, par fes paradoxes impies & par fa hardieffe à imaginer des fyftêmes contraires aux Saintes Ecritures. Ses Ouvrages font, Telluris Theoria facra, in-4o, 1681,qui fut univerfellement applaudi pour la pureté du style, mais juftement cenfuré à caufe du fyftême qu'il propofa fur la Création du Monde, & fur la manière dont la Terre étoit avant le Déluge: un autre Ouvrage intitulé, Archaeologia Philofophica, feu Doctrina antiqua de rerum originibus,

in-40, 1692, n'eft pas moins repréhensible par les fentimens hardis qui y font répandus. L'Auteur a la témérité de réduire en fimple parabolé le récit de l'Hiftorien Sacré, & de prétendre que le langage du ferpent, l'arbre défendu & les difcours d'Eve, font des voiles fous lefquels Moyfe a caché la manière dont nos premiers Péres déchûrent de leur innocence. Ces impiétés furent vivement relevées, & l'Auteur, loin de les rétracter, en prit la défense dans deux Lettres, où il avance de nouveaux paradoxes. Après la mort de Burnet, arrivée en 1715, on a publié deux autres Ouvrages de lui,qui prouvent, tout autant que les premiers, l'abus criant que cet Auteur avoit fait de fa liberté de penfer. Ils font Latins & fous le titre, l'un, de fide &officiis Chriftianorum Liber, in-89, 1727 ; & l'on y voit les opinions les plus finguliéres & les paradoxes les plus téméraires : l'autre, intitulé, de ftatu Mortuorum refurgen tium Liber, in-8°, 1726, eft encore une production impie que l'efprit d'erreur peut feul enfanter. 11 a été fçavamment réfuté par le célébre Muratori, dans un Ecrit qui a pour titre, de Paradifo,&c. adversùs Thomæ Burnetti Librum de ftatu, &c.

BUS (Céfar de) nâquit en 1544, à Cavaillon, dans le Comtat Venaiffin, & fut éle

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vé dans la piété, par fès parens qui étoient vertueux; un de fes frères, qui s'avançoit à la Cour, l'engagea à venir à Paris, & le féjour qu'il y fit, lui fut très-funefte; le luxe, l'ambition, les fpectacles, tout contribua à étouffer les heureuses femences qu'une éducation chrétienne avoit répandue dans fon cœur. N'ayant pu obtenir les Emplois qu'on lui avoit fait efpérer à la Cour, il retourna à Cavaillon, où il mena une vie toute mondaine, pendant plufieurs années; mais Dieu eut compaffion de lui, & fe fervit, pour fa conversion d'une pauvre Veuve, qui avoit beaucoup de piété, & d'un jeune Clerc, qui faifoit la fonction de Sacriftain dans une Eglife: tous deux s'unirent pour demander à Dieu la converfion de César de Bus & ils l'obtinrent de fa miféri corde. On le fit entrer dans l'Etat Eccléfiaftique, quand on le crut affez purifié, par la Pénitence; le befoin de l'Eglife faifant paffer par-deffus les Régles ordinaires. Céfar s'appliqua à l'Etude de l'Ecriture & des Péres, instruifit les fimples, forma de véritables Juftes, & alla de Village en Village prêcher, catéchifer, exciter les pécheurs à la pénitence. Il établit une Congrégation,dont l'efprit effentiel & la principale fonction étoient, d'enfeigner la Doctrine chrétienne.En ayant

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été élû Général, il ne propofa à fes Difciples d'autre Régie que le S.Evangile & les Canons ; & s'il y ajouta quelques Statuts ce ne fut que comme des explications. C'eft à lui auffi qu'on doit l'Inftitut des Urfulines en France, dont le devoir effentiel fut de vacquer à l'inftruction des perfonnes de leur Sexe. Il mourut à Avignon, le 15 Avril 1607. On a de lui quelques Inftructions familiéres.

BUSBEC (Auger Gillen) fils naturel du Seigneur de Bufbec, né en 1522, à Commines en Flandre, montra, dès fon enfance, beaucoup de goût pour les Letres. Son pére, qui étoit homme de qualité & de mérite, & dont CharlesQuint eftimoit la famille, le fit élever avec beaucoup de foin, & légitimer par un Refcrit de l'Empereur.Il l'envoya enfuite à Paris, à Venise, à Boulogne & à Padoue, & lui donna, pour Maîtres, les plus fçavans Hommes qui étoient alors dans ces Villes. De retour dans les Pays-Bas, il fit un voyage en Angleterre où il refta quelque tems avec l'Ambaffadeur de Ferdinand I, Roi des Romains,qui l'appella enfuite à fa Cour, & le nomma fon Ambaffadeur en Turquie. Lorfqu'il fut revenu à Vienne, on lui confia l'éducation des jeunes Princes, fils de Maximilien II, & il fut chargé de conduire, à Paris, la Prinseffe Elizabeth, leur foeur,

qui alloit être mariée à Charles IX. Il mourut en Normandie, en 1592, à 70 ans, lorfqu'il retournoit en Flandre, pour régler fes affaires Domeftiques. Il s'étoit distingué par fon amour, pour les Belles-Lettres, & n'avoit rien négligé de ce qui pouvoit contribuer à les faire valoir. Il recueillit, dans le Levant, diverses Inscriptions qu'il envoya à Scaliger,& à Lipfe, & ily amaffa plus de cent Manuf crits Grecs, qui font encore aujourd'hui un des plus riches ornemens de la Bibliothéque de l'Empereur. On lui doit, fur-tout, le Monumentum Ancyranum, qui feroit une des plus curieufes & des plus inftructives Infcriptions de l'Antiquité, fi elle étoit entiére ; car on y verroit une lifte de toutes les actions d'Augufte. Cette Inscription étoit fur le marbre d'un Palais ruiné, à Ancyre, & Bufbec fit couper tout ce qui en reftoit. On a de lui des Lettres fur fon Ambaffade de Turquie: Epiftola Turcicæ Legationis remplies de leçons instructives pour ceux qui fe deftinent aux négotiations; des Lettres à l'Empereur Rodolphe: Epiftolarum Legationis Gallica libri duo, où font bien représentés les grands mouvemens & les petites intrigues de la Cour de France, & qui font un modéle, de bien écrire, pour les Ambaffadeurs qui rendent compte à leur Maître de ce

qui le paffe dans les Cours où ils réfident. On a d'autres Ou vrages, très-bien écrits & très-eftimés, de cet Ambaffadeur, homme d'un grand fens & d'une grande pénétration. BUSÉE (Jean) natif de Nimégue, dans le Duché de Gueldre, entra dans la Société des Jéfuites, en 1563, & après y avoir enfeigné les Humanités, il fut envoyé à Rome, où il fit fon cours de Théologie, A fon retour, il s'occupa à compofer des Méditations que nous avons, & des Ouvrages de Controverfe, dans lefquels il répond avec beaucoup de douceur & de modération aux injures des Hérétiques. Ce pieux Jé fuite mourut à Mayence, le 30 Mai 1611, âgé de 64 ans. BUSEMBAUM (Herman) né à Nottelen en Veftphalie, en 1600, entra dans la Société de Jefus, & devint Recteur des Colléges de Hildeshem & de Munfter. Il moufuten 1668.Cet Auteur a laiffé quelques Ouvrages, entr'au tres une Somme abrégée de cas de confciences, fous le titre de Medulla Theologiæ Moralis, qui a été imprimée plus de cinquante fois, difent les Journalistes de Tré youx. Ce Livre n'étoit d'abord qu'un in-12: mais depuis le Pére la Croix, autre Jéfuite, jugea à propos de faire, de cet in-12, deux in-fol. en ajoutant, fur chaque article du texte de Bu

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fembaum, ce qui lui paroif foit être devenu néceffaire POUR LE TEMS PRÉSENT ; fous cette forme, la Moëlle Theologique, vit plufieurs fois le jour en vingt années difent toujours les mêmes Journalistes;& enfin en 1729, ceux-ci en annoncérent, avee éloge, une nouvelle édition, avec des augmentations confidérables, faites par leur Pé re Collendall. C'est ce même Livre, qui a reparu en 1757 » revu & corrigé par un Jéfuite, Diligenter recognita & emendata ab uno ejufdem Societatis Jefu Sacerdote Theologo, qui a été condamné au feu par le Parlement de Toulouse comme contenant des Propo fitions SCANDALEUSES, dé teftables, contraires aux Loix divines & humaines, tendan tes à la fubverfion des Etats & capables d'induire les Sujets à ATTENTER SUR LA PERSONNE SACRÉE DE LEUR Roi. Le même Arrêt ordonne auffi que les Supérieurs des quatre Maifons des Jéfuites de la Ville, feront mandés aux pieds de laCour, pour être entendus, en préfence desGens du Roi, en leurs déclarations au fujet dudit Livre. Cet Arrêt a été rendu fur le beau Requifitoire de M. Malaret de Fonbeaufard, Avocat Général, qui, après avoir observé que, par la nouvelle édition de cet abominable Livre, on femble avoir formé DANS CE DERNIER TEMS, le projes

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