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célèbre du 17o. fiécle, né en Normandie, excelloit dans la connoiffance de la Géog. ancienne & moderne, & eft regardé comme un des premiets Géog de ce tems. On a de lui plufieurs Ouv., dont le principal eft fon grand Dict. Géog. en 10 vol. in fol. le meilleur & le plus exact qui foit jufqu'à préfent, & où il y a peu à réformer pour en faire un excellent Ouv. Il a encore publié des TraitésGéog. & Hift. pour faciliter l'intelligence de l'Ecriture-Sainte; un Recueil de divers Traités fur l'Eloquence & la Poëfie, in-12.; une Introduct. génér. à l'étude des Sciences & des Belles-Lettres, en faveur de ceux qui ne fçavent que le François, in-12.; un Rec. des Epigram. anciens & modernes, in-12., avec des Notes, &c. Bruzen mourut à la Haye en 1749, àgé de 66 ans, avec la qualité de premier Géog. du Roi d' Efp.

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RUZEN DELA MAR- phore Botoniate à envoyer

(N.) Auteur Alexis

BRYENE, (Nicéphore) qui a porté la qualité de Céfar & d'Augufte, naquit à Oreftia, ville de Macédoine, où, fon pere qui avoit le même nom que lui, fit quelqu'entreprise fur l'Empire; ce qui obligea l'Empereur NicéTome II.

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pour lors fon Général d'armée, qui lui fit crever les yeux. Le vainqueur ayant reinarqué beaucoup d'efprit en la perfonne de Nicéphore, fils ainé de ce rebelle, lui fit époufer fa fille Anne Com néne, fi célèbre par les Ecrits. Alexis étant parvenu à l'Empire, donna à fon gendre la qualité de Céfar: mais il ne voulut point le déclarer fon Succeffeur, au préjudice de Jean Comnéne fon propre fils, comme il en étoit follicité par l'Impératrice Iréne. Ainfi après la mort de l'Empereur, Jean Comnéne prít le Gouvernement de l'Empire: Bryenne qui lui fut fidèle, ayant été envoyé vers 1137, affiéger Antioche, y tomba malade,& mourut à fon retour à CP. Les Mém. Hift. qu'il a laiffés des actions d'Alexis Comnéne font très-eftimés, & font affez voir que fes emplois & fes affaires ne l'empechoient pas de s'appliquer à l'étude. L'Ouv. eft divifé en 4 Liv.,qui contiennent l'Hift. dep. 1057, jufqu'en 1081;Poffin Jef, en donna une édition Grecque & Lat. en 1661, & Coufin l'a traduit enFrançois.

BUCER, (Martin) né à Schelftat en 1491, entra dans

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l'Ordre de S. Dominique, vit en Port. André Gonea,qui

& s'y diftingua par fon efprit & fon érudition. Mais la lecture de plufieurs Ouvrages de Luther, le fit changer de relig., & il établit le premier la prétendue Réforme à Straf bourg où il enfeigna la Théologie pendant 20 ans. C'eft de là qu'il fut appellé en Angleterre par Cranmer & il y mourut en 1551, après avoir beaucoup écrit, & beaucoup travaillé pour l'intérêt de fon parti.

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le fit employer dans l'Univ.
de Coimbre. Mais ce Protec-
teur étant mort, Buchanan,
accufé d'impiété, fut mis en
prifon, & n'en fortit, que
pour être enfermé dans un
Couvent, fous prétexte de le
faire inftruire. C'eft-là qu'il
fit fa Paraph. des Pf., Ouv.
excellent, où l'exactitude du
fens, eft réunie aux charmes
de la Poëfie, fort fupérieur à
tout ce qu'on a fait dep. dans
le même genre,& que lePoëte
Bourbon préféroit à l'Evêché
de Paris. En quittant le Port.
où il perdit l'envie de s'arrê-
ter, il revint à Paris, & fe
chargea de l'éducation du fils
du Maréc. de Briffac. Il de-
meura 5 ans auprès de ce jeune
Seigneur, & en 1563 il re-
tourna en Ecoffe, où il fit
profeffion publique de la Rel.
Réf., & il fut choisi pour être
Précepteur de Jacq. VI, à qui
il infpira tout ce qu'il pût
d'averfion pour l'Eg. Cath.
C'est alors qu'il compofa fon
Hiftoire d'Ecoffe en vingt-deux
Livres, pleine des plus impu-
dentes calomnies contre Ma-
rie Stuart fa bienfaitrice qu'il
avoit louée d'abord, & con-
tre laquelle il eut l'ingrati-
tude de fe déclarer, lorf-
qu'elle ceffa d'être heureuse.
Il attaqua encore plus cruel+
lement cette Princeffe infor-
tunée, dans un horrible Li-
belle intitulé, de Mariâ Re-
ginâ Scotorum, totâque ejus
contra Regem confpiratione;

BUCHANAN, (George) Ecrivain fameux par fes excès & fes talens, naquit en 1506, dans un village d'Ecoffe, & fut envoyé de bonne heure à Paris, d'où après 2 ans de féjour, la mifére le ramena dans fon pays. Il y revint quelque tems après, & régenta la Gram. au Col. de Ste. Barbe, avec les défagrémens dont il fait une Defcrip.filégère dans l'Eglogue, Ite, leves Mufæ. Un Seigneur Ecof., auquel il s'étoit attaché, le ramena en Ecoffe en 1534, & Jacq. V le chargea de l'éducation de fon fils naturel. Il exerçoit cet Emploi, lorfqu'une pièce de Vers Satyriques qu'il fit contre les Cord. fous le titre de Francifcanus, le fit mettre en prifon, & peut-être eût-il perdu la vie, s'il ne fe fût adroitement fauvé par la fenétre. D'Anglet. où il fe retira, il vint bien-tôt à Paris, puis à Bordeaux, où il régenta trois ans, après lesquels,il fui

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& les excès qu'il fe permet dans ces deux Ouvrages, ont foulevé contre lui, ceux-mêmes de fa Secte. Ils fe font fort élevés, fur-tout contre fon Dialogue de jure Regni apud Scotos, où il féme les maximes les plus pernicieufes contre la vie & l'autorité des Rois. Buchanan mourut à Edimbourg, en 1582, en impie, qui n'étoit attaché à aueune Religion. On ne peut nier que ce ne fut un bel efprit, un bon Poëte & un bon Ecrivain; mais la corruption & la malignité de fon cœur en ont fait un miférable Hiftorien, plus occupé de l'envie de répandre fon fiel & fes rail leries améres, que du foin de dire la vérité. Auffi Jacques VI confeillant à fon fils aîné de lire l'Hiftoire, lui défendit de s'attacher à celle de Buchanan, & ce Prince l'a voit fait flétrir en 1584. Tous les Ouvrages de cet Auteur ont été recueilis en 2 volumes in-fol. à Edimbourg, 1715, avec des Notes Critiques, Hiftoriques, Grammaticales, &c. ce Recueil contient, outre ce dont nous avons parlé, quatre Tragédies, S. JeanBaptifte, Jephte, Médée & Alcefte, qu'il fit étant à Bourdeaux, & où l'on ne trouve rien de remarquable que la beauté du ftyle: les Piéces qui ont pour titre, Fratres fiaterrimi, libelles diffamatoires, contre l'Eglife Romaine, & les Ordres Religieux,

écrits avec efprit; des Hendecaffyllabes & des Elégies, parmi lesquelles il y en a de très-licentieufes; le Poëme de la Sphère, en cinq Livres, écrit d'un ftyle inégal; des Odes, parmi lefquelles il y en a qui font dignes du fiècle d'Augufte, & d'autres qui ne valent rien; des Epigrammes affez bien verfifiées, mais prefque toujours fans fel, & vuides de fens ; enfin la Vie de l'Auteur écrite par luimême, deux ans avant sa mort.

BUCHE (Henri) né dans le Duché de Luxembourg, de fimples artifans, apprit le mé→ tier de Cordonnier; en travaillant, il étoit tour occu pé à gagner des ames à Dieu & il remplit fa vie de bonnes œuvres. Etant venu à Paris il y inftitua ces Sociétés qu'on nomme Frères Cordonniers & Fréres Tailleurs, & leur donna pour Régle de vivre enfemble comme les premiers Chrétiens; enforte que tour le gain du travail fût mis en commun, & le furplus de leur néceffaire, employé au soulagement des pauvres. Il eft mort en 1666.

BUDE ( Guillaume Conseiller du Roi & Maître des Requêtes, né à Paris en 1467,d'une famille ancienne, fut le plus fçavant homme de fon tems, & un de ceux qui ont fait le plus d'honneur à leur Patrie. Dès qu'il fut en état d'étudier, on l'envoya dans les écoles pour apprendre

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la Langue Latine. Mais la barbarie qui régnoit dans tous les Colléges de Paris, dégoûta bientôt de l'étude le jeune Budé, qui ayant porté le même dégoût à Orléans, où il étoit allé étudier le Droit, en revint, trois ans après, avec une plus grande averfion pour le travail. Alors laiffé à fon génie & à fes inclinations, il se livra au jeu & au plaifir: mais ce goût s'étant épuifé, celui de l'étude le faifit tout-à-coup, & il s'y donna avec tant d'ardeur, qu'en peu de tems, & fans le fecours d'aucun Maître, il laiffa bien loin derrière lui, ceux qui couroient la carriére des Sciences. Il s'appliqua furtout à l'étude des Langues Grecque & Latine ; & il ne tarda pas à donner des preuves du progrès qu'il avoit fait dans l'une & dans l'autre. Il publia la Traduction de quelques Traités de Plutarque, & enfuite fes Annotationes in Pandecta: mais l'Ouvrage qui fit connoître fon nom dans toute l'Europe, fut fon Traité de Affe,, fur les anciennes Monnoyes, où brille la plus profonde connoiffance de l'antiquité la plus reculée ; cet Ouvrage fut reçu avec des applaudiffemens inouïs, qui excitérent l'envie de plufieurs Auteurs. Quelques-uns prétendirent lui enlever la gloire d'avoir défriché le premier cette matiére obfcure; & Erafme même qui appelloit

Budé le Prodige de la France, ne vit qu'avec jaloufie le haut degré de réputation où il étoit parvenu. Son mérite fut bientôt connu à la Cour, & François Premier l'y ayant attiré, fe plaifoit à s'entretenir avec lui: il lui confia le foin de fa

Bibliothèque, lui donna une Charge de Maître des Requêtes; & ce fut à fa follicitation que ce Prince fonda le ColTége Royal. Il employa auffi Budé à des négociations importantes, furtout auprès de Léon X, qui eut fouvent occasion d'admirer fa vafte érudition. Ce Sçavant, qui fe diftingua encore plus par fa fageffe, fa probité & fa bienfaifance,mourut à Paris en 1540, d'une fiévre qu'il avoit gagnée dans un voyage qu'il fit avec François Premier, fur lesCôtes de Normandie. Il étoit âgé de 73 ans. La fimplicité avec laquelle il voulut être enterré a fait naître quelque soupçon fur fa créance ; & on a voulu attribuer au mépris pour les cérémonies de l'Eglife, que les Novateurs improuvoient, ce qui n'étoit fans doute qu'une fuite de la modestie & de l'humilité de cet homme illuftre. On a fait une édition de toutes fes Œuvres à Bafle, en 4 vol. in-fol. avec une ample Préface de Celius fecundus Curion; outre les Traités dont nous avons parlé, on y crouve fes Commentaires Latins fur les Langues Grecque & Latine, qui font fort bons ; un

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