T'ai-je tracé la vieille à morgue dominante, T'ai-je fait voir de joie une belle animée, Ces monstres pleins d'un fiel que n'ont point les lionnes, 1. Quid enim Venus ebria curat? (JUVENAL, livre II, satire VI, v. 201.) 2. Regnard, dans sa satire des maris, fait aux hommes une application de ces vers : Quel charme, quel plaisir pour cette triste femme De se voir le témoin de ce spectacle infâme, De sentir des vapeurs de vin et de tabac, Qu'exhale à ses côtés un perfide estomac ! Le petit peuple ayant commencé en France à prendre du tabac par le nez, ce fut d'abord une indécence aux femmes d'en faire usage. (VOLTAIRE, Dictionn. phil., mot Tabac.) 3. Il y a des femmes qui donnent à souper aux joueurs, de peur de ne les plus revoir s'ils sortoient de leurs maisons. (BOILEAU, 1713.) Voir sur la fureur du jeu les Comédies de Dancourt. 4. Berriat-Saint-Prix a réfuté l'allégation de Brossette, d'après laquelle le poëte aurait fait ici le portrait de la première femme de son père. Il a réfuté également le même commentateur qui voulait retrouver une sœur de Boileau, Mme Manchon, dans la femme qui fait de son chien son seul entretien. 1 Toujours en des fureurs que les plaintes aigrissent, La pédante au ton fier, la bourgeoise ennuyeuse, Ah! finissez, dis-tu, la déclamation. Pensez-vous qu'ébloui de vos vaines paroles, Il est temps de conclure; et, pour tout terminer, Lui dire Eh bien, madame, il faut nous séparer; : 1. Tyran en Sicile, très-cruel. (BOILEAU, 1713.) — Il s'empara du pouvoir, à Agrigente, vers 571 avant J.-C. 2. Et qui, parlant beaucoup, ne disent jamais rien. (Épître IX, v. 66.) Nous ne sommes pas faits, je le vois, l'un pour l'autre. Mon bien se monte à tant: tenez, voilà le vôtre. Partez délivrons-nous d'un mutuel souci. : Alcippe, tu crois donc qu'on se sépare ainsi? Ce n'est point tous ses droits, c'est le procès qu'elle aime : Où des dames, dit-on, est le vrai paradis; (CORNEILLE, Suite du Menteur, acte II, scène 1.) 2. Boileau fait allusion aux dispositions de la coutume de Paris, qui étaient très-favorables aux femmes. 3. Nulla fere causa est, in qua non femina litem Moverit accusat Manilia, si rea non est. Crois-moi, pour la fléchir, trouve enfin quelque voie, Componunt ipsæ per se, formantque libellos, (JUVENAL, satire VI, livre II, v. 243.) 1. Entre autres réfutations de la satire X, il a paru : Satire contre les hommes du XVIIe siècle, ou Récrimination des femmes contre la satire Xe de Boileau, parodiée sur les mêmes rimes, avec le texte en regard, par Mlle Honesta. Paris, Pillet aîné, 1816, in-8° de 75 pages. C'est un trèsennuyeux tour de force de bouts-rimés; voici les quatre derniers vers, et toute la satire est imprimée de la sorte: On trouvera, dans la Correspondance, 5 mai 1694, la lettre d'Antoine Arnauld à Charles Perrault sur le sujet de cette satire. SATIRE XI. ( 1698. ) A MONSIEUR DE VALINCOUR 2 CONSEILLER DU ROI EN SES CONSEILS, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA MARINE ET DES COMMANDEMENTS DE MONSEIGNEUR LE COMTE DE TOULOUSE. Oui, l'honneur, Valincour, est chéri dans le monde : Chacun, pour l'exalter, en paroles abonde; A s'en voir revêtu chacun met son bonheur ; Et tout crie ici-bas: L'honneur! vive l'honneur ! Entendons discourir, sur les bancs des galères, Ce forçat abhorré, même de ses confrères; Il plaint, par un arrêt injustement donné, 3 1. Composée en 1698, à l'occasion du procès intenté aux Boileau sur leur noblesse, par une compagnie de financiers. 2. Jean-Baptiste-Henri du Trousset de Valincour, de l'Académie française et de celle des sciences, né à Paris en 1653, mort en 1730. On a de lui Lettre à Mme la marquise de... sur la princesse de Clèves. Paris, 1678, in-12; la Vie de François de Lorraine, duc de Guise. Paris, 1681, in-12; des observations sur l'OEdipe de Sophocle, quelques traductions en vers, des contes, etc. (M. CHÉRON.) Voici ce qu'en dit Voltaire : « Une épître que Despréaux lui a adressée fait sa plus grande réputation. On a de lui quelques petits ouvrages: il était bon littérateur. Il fit une assez grande fortune, qu'il n'eût pas faite s'il n'eût été qu'homme de lettres. Les lettres seules, dénuées de cette sagacité laborieuse qui rend un homme utile, ne procurent presque jamais qu'une vie malheureuse et méprisée. » 3. Suivant Brossette, le duc d'Ossone, vice-roi de Naples et de Sicile, visitant un jour les gaières du port, eut la curiosité d'interroger les forçats |