Souvenirs d'un vieux critique, Volume 10

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Calmann Lévy, 1884 - French literature - 12 pages
 

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Page 315 - La lettre du 5 mars, dont Votre Majesté a daigné m'honorer, m'est exactement parvenue. Votre Majesté connaît trop bien le sang qui coule dans mes veines pour avoir pu conserver un instant de doute sur le sens de la réponse qu'Elle me demande. Je suis Français, Sire, et Français fidèle à son Dieu, à son Roi, à ses serments d'honneur.
Page 346 - PREMIÈRES RELATIONS AVEC L'ACADÉMIE En 1817, le Sujet proposé par l'Académie pour le prix de poésie était le Bonheur que procure l'étude dans toutes les situations de la vie.
Page 8 - Vous qui lirez ces pages, enfans de la famille française, saluez d'un dernier adieu l'image déjà fugitive d'un passé qui a fait le prestige de votre nom; avant de s'enfoncer dans les brumes de la haute mer, le navigateur jette un regard attendri sur les rives de la terre natale, illuminée des feux du soleil couchant...
Page 6 - ... d'une ardeur belliqueuse, qui faisait, pour une heure au moins, tout oublier et tout pardonner; à ses côtés, comme le rejeton d'un chêne, l'héritier de cette royauté séculaire, portant dans ses regards d'une pureté presque enfantine un feu qui était le sang même de saint Louis et de Henri IV; autour d'eux tous les fils des anciens preux dignes de leurs aïeux ; la magie des souvenirs, toutes les traditions rajeunies de la vaillance et de la gloire, l'élan unanime de tous les cœurs,...
Page 277 - Ah ! Dieu du ciel, quelle représentation ! quels éclats de rire! Le Parisien s'est montré hier sous un jour tout nouveau; il a ri du mauvais style musical, il a ri des polissonneries d'une orchestration bouffonne, il a ri des naïvetés d'un hautbois; enfin il comprend donc qu'il ya un style en musique. Quant aux horreurs, on les a sifflées splendidement (i).
Page 7 - Convenons pourtant qu'aux triomphes les plus éclatants , aux joies les plus vives de la France moderne, s'est toujours mêlé un fonds de sentiment inquiet, provenant de l'instabilité de l'avenir, de la discorde des classes, et du souvenir des luttes civiles toujours prêtes à renaître. Rien de pareil n'attristait, le soir de Fontenoy, l'imagination d'un jeune vainqueur; sa confiance imprévoyante ignorait tous les soucis qui, depuis lors, ont marqué d'une ride sévère les traits de notre physionomie...
Page 277 - Guillaume Tell?... Je crois que tous les journalistes sont décidément devenus fous ; c'est un ouvrage qui a quelques beaux morceaux, qui n'est pas absurdement écrit, où il n'ya pas de crescendo et un peu moins de grosse caisse, voilà tout. Du reste, point de véritable sentiment, toujours de l'art, de l'habitude, du savoir-faire, du maniement du public. Ça ne finit pas ; tout le monde bâille, l'administration donne force billets.
Page 7 - Pontenoy, l'imagination d'un jeune vainqueur ; sa confiance imprévoyante ignorait tous les soucis qui, depuis lors, ont marqué d'une ride sévère les traits de notre physionomie nationale. En est-ce donc fait et sans retour? tous les dons que la fortune nous a ravis peuvent nous être rendus; notre influence abaissée peut se relever; la frontière rétrécie peut s'étendre. Mais cette grâce, qui parait le front de la France d'une beauté si originale; cette élégance qui n'ôtait rien à sa...
Page 50 - La crainte de me réunir à ma femme m'a jeté « une seconde fois hors de ma patrie. Les plus courtes « sottises sont les meilleures ; je compte sur votre amitié,
Page 286 - J'ai mes entrées au théâtre allemand ; le Freyschûtz et Fidelio m'ont donné des sensations nouvelles, malgré le détestable orchestre des Italiens, dont la voix publique fait enfin justice ; les journaux d'aujourd'hui surtout le tuent. « On m'a offert de me présenter à Rossini ; je n'ai pas voulu, comme vous pensez bien ; je n'aime pas ce Figaro, ou plutôt je le hais tous les jours davantage ; ses plaisanteries absurdes sur Weber, au foyer du théâtre allemand, m'ont exaspéré ; je regrettais...

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