ÉTUDE BIBLIQUE

La petitesse de l'homme et

les attentions de Dieu.

Quand je regarde tes cieux, ouvrage de tes doigts,
La lune et les étoiles que tu as formées :
Qu'est-ce que l'homme, pour que tu te souviennes de lui,
Et le fils de l'homme, pour que tu le visites?

(Ps. VIII, 4, 5.)

S'il est des époques de la vie qui appellent l'homme à réfléchir sur sa destinée, à faire le compte de ses voies, en mesurant sa petitesse et l'étendue de ses privilèges, l'époque du renouvellement de l'année est particulièrement impressive à cet égard. Le cycle des douze mois s'achève; un anneau de plus a été rivé pour toujours à la chaîne interminable des siècles, et un nouveau se prépare à surgir du néant. Moment solennel que cette heure fugitive qui vient se placer entre une période qu'on voit disparaître pour jamais, et une autre, inconnue, pleine de mystères, dont nous saluons l'aurore avec anxiété. Et pour les cœurs qui ne sont pas légers, frivoles, pour les hommes dont le principal souci n'est pas de s'étourdir dans les dissipations mondaines, afin d'étouffer la voix grave du temps, qui s'enfuit en nous jetant cet adieu suprême :

Le temps s'en va, mais l'éternité reste,
L'éternité, l'éternité!...

c'est un moment de sérieuse méditation; c'est une étape de la vie, où l'on fait halte un instant, où l'on reprend haleine en calculant le chemin parcouru, et où l'on se recueille avant d'entreprendre une nouvelle marche.

Si cette revue rétrospective est équitable, si cet examen est sincère, deux sentiments alors s'élèvent dans notre âme, l'humiliation et la reconnaissance, humiliation à la vue de ce que nous sommes, reconnaissance à la pensée de ce que Dieu a été pour nous; et ces deux sentiments, nés de la contemplation du passé, se pénétrant l'un l'autre et se confondant dans notre cœur, en engendrent un troisième, tourné, celui-là, vers l'avenir, je veux dire l'espérance. Tels sont les divers sentiments auxquels le roi-prophète donne essor dans un beau cantique, alors que, saisi par le contraste de la majesté divine et de la faiblesse humaine, il s'écrie devant le Seigneur :

Quand je regarde tes cieux, ouvrage de tes doigts, La lune et les étoiles que tu as formées : [de lui, Qu'est-ce que l'homme, pour que tu te souviennes Et le fils de l'homme, pour que tu le visites?

Nos cœurs ne vibrent-ils pas à l'unisson du sien? Nous pouvons, en développant sa pensée, en prolonger les lignes;