Laisse gronder tes envieux; Ils ont beau crier en tous lieux IX ÉPITAPHE SUR LA MÈRE DE L'AUTEUR (1670) * Épouse d'un mari doux, simple, officieux, Lis seulement ces vers, et garde-toi d'écrire. Anne Denielle. (Voir épître x.) 1. C'est elle qui parle. (BOILEAU, 1713.) 2. Ce portrait est de Nanteuil. Au bas des exemplaires après la lettre sont les quatre vers suivants, que Brossette attribue à l'abbé Boileau : Desine flere tuum, proles numerosa, parentem, Ecce tibi audaci scalpro magis ære perennem, 3. Gilles Boileau. Voir épître x. 4. Voir satire 1. ΧΙ M. LE VERRIER, MON ILLUSTRE AMI, AYANT FAIT GRAVER MON PORTRAIT CÉLÈBRE GRAVEUR, PAR DREVET, FIT METTRE AU BAS DE CE PORTRAIT QUATRE VERS, OU L'ON ME FIT AINSI PARLER (1704) 1 Au joug de la raison asservissant la rime, J'ai su dans mes écrits, docte, enjoué, sublime, XII A QUOI J'AI RÉPONDU 1 PAR CES VERS (170) Oui, Le Verrier, 2 c'est là mon fidèle portrait; A su très finement tracer sur mon visage Mais, dans les vers pompeux qu'au bas de cet ouvrago D'un ami de la vérité 1. Voici ce que Boileau en dit à Brossette dans la lettre du 6 mars 1705 : « Vous faites à mon avis trop de cas des deux épigrammes que je vous ai envoyées, et surtout de celle à M. Le Verrier, qui n'est qu'un petit compliment très simple que je me suis cru obligé de lui faire, pour empêcher qu'on ne me crû. a teur des quatre vers qui sont au bas de mon portrait, et qui sont beaucoup meuleurs que mes deux épigrammes, n'y ayant rien surtout de plus juste que ces deux vers: J'ai su dans mes écrits, docte, enjoné, sublime, Пupposé que cela fût vrai, docte répondant admirablement à Perse, enjoué à enorace, et sublime à Juvénal. Il les avait faits d'abord indirects, et de la malitère dont vous me faites voir que vous avez prétendu les rajuster; mais cela ss rendait fr oids, et c'est par le conseil de gens très habiles qu'il les mit en syle direct, la prosopopée ayant une grâce qui les anime, et une fanfaronnade même pour ainsi dire, qui a son agrément. » 2. Financier, ami de Boileau, qui aimait et cultivait les lettres. : 3. Drevet a gravé trois portraits de Boileau le premier d'après de Piles, en 1704, in- 40; le second d'après H. Rigaud, peint en 1704, in-f; et le troisième d'après Fr. de Troy, sans date, in-4°. Cf. Ch. Blanc, Manuel de l'amateur d'estampes, t. II, p. 142. Le portrait d'après Rigaud est sans contredit le plus beau des portraits faits du vivant de Boileau. XIII SUR LE BUSTE DE MARBRE QU'A FAIT DE MOI M. GIRARDON PREMIER SCULPTEUR DU ROI 1 Grâce au Phidias de notre âge, Me voilà sûr de vivre autant que l'univers, XIV VERS POUR METTRE AU BAS DU PORTRAIT DE TAVERNIER,2 LE CÉLÈBRE VOYAGEUR (1670) 3 4 De Paris à Delhi, 3 du couchant à l'aurore, Les plus rares trésors que le soleil enfante, 5 4. François Girardon, né à Troyes, le 16 de mars 1628, mourut à Paris le fer de septembre 1715. Un grand nombre de ses ouvrages sont encore admirés dans les jardins de Trianon et de Versailles; c'est lui qui a fait le tombeau de Richelieu, dans la chapelle de la Sorbonne. « Ce buste est daus le cabinet de M. Girardon, et l'on en a tiré plusieurs copies en marbre et en plâtre.» (BROSSETTE.) Il y a un beau portrait, en marbre, de Boileau au musée du Louvre. 2. Né à Paris en 1605, Tavernier mourut à Moscou en 1689. Il avait fait six voyages aux Indes dans l'espace de quarante ans, par les différentes routes qui peuvent y conduire. Il entreprenait le septième par une rcute nouvelle, la Moscovie, lorsque la mort l'enleva. 3. Ville et royaume des Indes. (BOILEAU. 1713.) 4. Fleuves du même pays. (BOILEAU, 1713.) 5 Il était revenu des Indes avec près de trois millions en pierreries. (BOILEAU, 1713.) 6. Ce mot rare a deux sens. Tavernier, quoique homme de mérite, était grossier et même un peu original.» (BROSS.) « On ne sait trop si ce dernier ver n'est pas épigrammatique, Tavernier était fort bizarre. » (D▲UnoT.) XV VERS POUR METTRE AU BAS D'UN PORTRAIT DE MONSEIGNEUR 1 LE DUC DU MAINE, ALORS ENCORE ENFANT, ET DONT ON AVAIT IMPRIMÉ UN PETIT VOLUME DELETTRES AU DEVANT DESQUELLES CE PRINCE ÉTAIT PEINT EN APOLLON, Du plus grand des héros je reconnais le fils. A passé jusqu'en ses écrits. VERS XVI POUR METTRE AU BAS DU PORTRAIT DE MADEMOISELLE DE LAMOIGNON 2 (1687) Aux sublimes vertus nourrie en sa famille, Cette admirable et sainte fille 1. Louis-Auguste de Bourbon, duc du Maine, fils légitimé de Louis XIV et de Mme de Montespan, né en 1670, mort en 1736. Ce portrait a été fait pour : Euvres diverses d'un auteur de sept ans. Ce recueil était précédé d'une préface signée de Mme de Maintenon; mais elle était de Racine. On la trouve dans ses œuvres complètes.« Madame, voici le plus jeune des auteurs qui vient vous demander votre protection pour ses ouvrages. Il aurait bien voulu attendre, pour les mettre au jour, qu'il eût huit ans accomplis; mais il a eu peur qu'on ne le soupçonnât d'ingratitude, s'il était plus sept ans au monde sans vous donner des marques publiques de sa reconnaissance... Vous trouverez dans l'ouvrage que je vous présente quelques traits assez beaux de l'histoire ancienne mais il craint que, dans la foule d'événements merveilleux qui sont arrivés de nos jours, vous ne soyez guère touchée de tout ce qu'il pourra vous apprendre des siècles passés. Il s'agissait d'extraits et de versions de divers passages de Florus, de Justin et autres historiens latins. Son précepteur était Le Ragois. 2. Magdeleine de Lamoignon, morte le 14 d'avril 1687, dans sa soixante-dixhuitième année. C'est un portrait in-folio gravé par Edelinck, d'après de Sène. Suivant Brossette, Mlle de Lamoignon ne trouvait pas bon que Despréaux fit des satires, parce qu'elles blessent la charité. «Mais ne me permettriez-vous pas. lui dit-il un jour, d'en faire contre le Grand Turc, ce prince infidèle, l'ennemi de notre religion? Contre le Grand Turc! reprit Mlle de Lamoignon, ho non! c'est un souverain et il ne faut jamais manquer de respect aux personnes de ce rang. Mais contre le diable, répliqua M. Despréaux, vous me le permettriez bien ? Non, dit-elle encore, après un moment de réflexion, il ne faut jamais médire de personne. » En tous lieux signala son humble piété; XVII VERS POUR METTRE AU BAS DU PORTRAIT DE DÉFUNT M. HAMON, 2 Tout brillant de savoir, d'esprit et d'éloquence, Aux pauvres consacra' ses biens et sa science, Des travaux de la pénitence. VERS POUR XVIII METTRE SOUS LE BUSTE DU ROI, L'ANNÉE QUE LES ALLEMANDS PRIRENT BELGRADE (1687) ↳ C'est ce roi si fameux dans la paix, dans la guerre, 1. Mlle de Lamoignon, sœur de M. le premier président, faisait tenir de l'argent à beaucoup de missionnaires jusque dans les Indes orientales et occidentales. (BOILEAU, 1713.). 2. Jean Hamon, médecin de la faculté de Paris, l'un des solitaires de PortRoyal, né à Cherbourg en 1618, mort le 22 de février 1687. Jean Hamon était le médecin de Port-Royal des Champs; entre autres ouvrages il a composé des traités pour les religieuses. Sainte-Beuve dit en parlant de ses ouvrages: « On se prend à regretter que M. Hamon n'ait nullement songé à être ce qu'on appelle un écrivain; il l'est involontairement par endroits; il aurait eu très peu à faire pour l'être toujours... » On fut obligé de lui prescrire de modérer les jeunes excessifs qu'il s'infligeait. « Jusque-là, il donnait régulièrement chaque jour la moitié de sa portion (et une bien maigre portion) à une pauvre veuve, et il voyait à ce retranchement et à cet emploi de la nourriture toutes sortes de raisons volontaires de foi, de justice et de charité! » 3. C'était un médaillon où le roi était représenté en buste. 4. Belgrade fut prise le 6 de septembre 1688. Girardon, dans une lettre aux maire et échevins de Troyes, du 31 d'août 1687, dit que Boileau lui a donné ces vers pour mettre au bas de l'image du roi. Racine, de son côté, avait fait pour ce médaillon une inscription latine, que les vers de Boileau ont remplacée dans l'estampe de Leclerc. (M. CHERON.) |