Là, tous les vers sont bons, pourvu qu'ils soient nouveaux. Remarque en ce dernier beaucoup de pauvretés. LA FEMME DE CONDITION. quoi bon m'étaler cette bizarre école Il fallait de ce titre appuyer ta naissance. 5 1. Il s'agit ici de Mme Deshoulières. « Fille de Du Ligier, seigneur de la Garde, et mariée fort jeune à un lieutenant-colonel, elle entra dans le monde avec tous les avantages que donnent le rang, la naissance, l'esprit et la beauté. Elle eut de bonne heure un goût très vif pour la poésie, et apprit promptement, et au milieu de la dissipation et des plaisirs, le latin, l'italien, l'espagnol. » (WALCKENAER Histoire de la vie et des ouvrages de La Fontaine.) -Tout le monde connait le fameux sonnet de Mme Deshoulières contre la Phèdre de Racine. 2. Ces vers font allusion aux jugements de Perrault sur les anciens et les modernes. 3. Apprentif, et au féminin apprentive, c'était la forme ancienne de ce mot. L'un et l'autre aujourd'hui sont inusités. L'étymologie est apprendre, par cet adjectif de basse latinité apprehendivus. La poésie doit regretter le féminin apprentive. 4. Voi, ancienne orthographe plus conforme que la nouvelle à l'analogie latine video, je voi, l's étant réservée à la 2e personne, vides, tu vois. 5. Brossette cite un Georges d'Entrague qui, s'étant enrichi dans la recette gé nérale des aides de Paris, s'anoblit au moyen d'une charge de secrétaire du roi, pour épouser une demoiselle de condition. (SAINT-SURIN.) On peut voir dans les Mémoires de Saint-Simon, t. I, p. 221, l'histoire de Dangeau, qui ressemble un peu à celle-là. Si quelque objet pareil chez moi, deçà les monts, D'Hozier n'en convient pas; mais, quoi qu'il en puisse être, SATIRE XI. A MONSIEUR DE VALINCOUR®. CONSEILLER DU ROI EN SES CONSEILS, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA MARINE ET DES COMMANDEMENTS DE MONSEIGNEUR LE COMTE DE TOULOUSE. Oui, l'honneur, Valincour, est chéri dans le monde : 1. Combat de Cérisoles, gagné par le duc d'Enghien en Italie. (BOILEAU, 1713.) -Le 14 avril 1545. 2. Dans l'édition de 1694, il y avait : Varillas n'en dit rien. On aurait pu croire que Varillas ne parlait pas de ce fameux combat. Brossette le fit observer à Boileau, qui fit ce changement d'autant plus heureux qu'il s'agit ici d'an point de généalogie. 3. Uxorem quare locupletem ducere nolim Quæritis? Uxori nubere nolo meæ. (MARTIAL, livre VIII, épig. x.) La finesse de cette épigramme réside dans les mots ducere et nubere, ducere Convient à l'homme, nubere se dit de la femme. Voir les raisons données par Mae Jourdain pour ne pas vouloir un gendre gentilhomme. (MOLIÈRE, le Bourgeois gentilhomme.) « Les alliances avec plus grand que soi sont sujettes touJours à de fâcheux inconvénients. Je ne veux point qu'un gendre puisse à ma fille procher ses parents, et qu'elle ait des enfants qui aient honte de m'appeler and maman... je veux un homme en un mot qui m'ait obligation de ma fille, et a qui je puisse dire :- Mettez-vous là, mon gendre, et dinez avec moi. » (Acté Ill, scène XII.) 4. Quis ferat uxorem, cui constant omnia? Malo, Malo Venusinam, quam te, Cornelia mater Tolle tuum, precor, Annibalem, victumque Syphacem In castris, et cum tota Carthagine migra. (JUVENAL, satire vi, v. 176-171.) 5. Composée en 1698, à l'occasion du procès intenté aux Boileau sur leur noblesse, par une compagnie de financiers. 6. Jean-Baptiste-Henri du Trousset de Valincour, de l'Académie française et de Chacun, pour l'exalter, en paroles abonde; Cependant, lorsqu'aux yeux leur portant la lanterne,' 4 Que ridicule orgueil de soi-même idolâtre. Le monde, à mon avis, est comme un grand théâtre, " 6 Et le plus vil faquin trancher du vertueux. 7 celle des sciences, né à Paris en 1653, mort en 1730. On a de lui: Lettre à Mme la marquise de... sur la princesse de Clèves. Paris, 1678, in-12; la Vie de François de Lorraine, duc de Guise. Paris, 1681, in-12; des observations sur l'Edipe de Sophocle, quelques traductions en vers, des contes, etc. (M. CHERON.) Voici ce qu'en dit Voltaire : « Une épître que Despréaux lui a adressée fait sa plus grande réputation. On a de lui quelques petits ouvrages: il était bon littérateur. Il fit une assez grande fortune, qu'il n'eût pas faite s'il n'eût été qu'homme de lettres. Les lettres seules, dénuées de cette sagacité laborieuse qui rend un homme utile, ne procurent presque jamais qu'une vie malheureuse et méprisée. » du 1. Suivant Brossette, le duc d'Ossone, vice-roi de Naples et de Sicile, visitant un jour les galères du port, eut la curiosité d'interroger les forçats sur les causes de leur détention. Ils étaient tous, à les entendre, les plus honnêtes gens monde. Un seul eut la franchise d'avouer qu'il aurait été pendu, si on lui avait rendu justice. « Qu'on m'ôte d'ici ce coquin-là, dit le duc en lui rendant la liberté, il gåterait tous ces honnêtes gens. »> 2. Nous avons expliqué cette forme, satire vIII, v. 9, et satire x, 3° fragment. 3. Allusion au mot de Diogène le Cynique, qui portait une lanterne en plein jour, et qui disait qu'il cherchait un homme. (BOILEAU, 1713.) 4. Le Misanthrope dit aussi chez Moliere : Je ne trouve partout que tâche flatterie, 5. Petrone a dit : « Mundus universus exercet histrioniam. » 7. Trancher du vertueux, c'est prendre des airs de vertu. Corneille dit: trancher du nouveau gouverneur (Theodore, acte 1, scène n); tranchant des entendus (Le Menteur, acte III, scène 11), Voltaire dit que c'est une expression familière. 1 Mais, quelque fol espoir dont leur orgueil les berce Et bientôt la censure, au regard formidable, 2 Pour paraître honnête homme, en un mot, il faut l'être ;* Ne peut aux yeux du monde être ce qu'il n'est pas. 1. Il ne faut pas négliger de remarquer la richesse des rimes chez Boileau; c'est un mérite de sa poésie. Lucrèce a dit : 2. Il y avait d'abord épagneule admirable. Boileau a bien fait de changer cet hémistiche. 3. Développer, c'est-à-dire ôter l'enveloppe, est ici d'une justesse très heureuse. Horace a dit de Lucilius, un poète satirique : 4. Ce vers fait honneur au poète. Voltaire le cite avec beaucoup d'autres du même genre, et il ajoute : « Voilà ce qu'on doit appeler des maximes dignes des honnêtes gens. » 5. Brossette nous apprend que l'auteur ne manquait jamais de dire, en récitant ce vers: En vain ceux Caton, et désignait ainsi, suivant L. Racine, le premier président de Harlay, qui, auditeur immobile de la satire IX, s'était contenté de dire froidement après la lecture: Voilà de beaux vers. Voici quelques-uns des traits de son caractère empruntés à Saint-Simon : « D'ailleurs sans honneur effectif, sans mœurs dans le secret, sans probité qu'érieure, sans humanité même ; en un mot un hypocrite parfait, sans foi, sans lot, sans Dieu et sans âme, cruel mari, père barbare, frère tyran, ami uniquement de soi-même, méchant par nature, se plaisant à insulter, à outrager, à accabler, et n'en ayant de la vie perdu l'occasion. »> 6. Ceci s'accorde bien avec ce que dit Saint-Simon du premier président de Harlay « Il affecta le désintéressement et la modestie qu'il déshonora, l'une par sa conduite, l'autre par un orgueil raffiné, mais extrème, et qui, malgré lui, sautait anx yeux. » Il rompt tout, perce tout, et trouve enfin passage. Mais loin de mon projet je sens que je m'engage. Revenons de ce pas à mon texte égaré. L'honneur partet, disais-je, est du monde admiré; 2 L'avare, à voir chez lui le Pactole rouler; 5 Un faux brave, à vanter sa prouesse frivole; Mais avec tous ces dons de l'esprit et de l'âme 1. Naturam expellas furca; tamen usque recurret, Et mala perrumpet furtim fastidia victrix. (HORACE, livre I, épitre x, v. 24-25.) Chassez le naturel, il revient au galop. (DESTOUCHES, Le Glorieux, acte III, scène v.) La Fontaine, livre II, fable xvII : Coups de fourches, ni d'étrivières, Jamais vous n'en serez les maitres. 2. Fleuve de Lydie, où l'on trouve de l'or, ainsi que dans plusieurs autres fleuves. (BOILEAU, 1713.) 3. « Comment Boileau a-t-il pu dire qu'un fourbe fait consister l'honneur à tromper? Il nous semble qu'il met son intérêt à manquer de foi, et son honneur à cacher ses fourberies. » (VOLTAIRE, Dict. philos., Honneur.) 4. L'auteur disait quelquefois en récitant : Linière, à barbouiller d'insipides papiers. 5. Libertin est pris dans son sens originel, qui affecte une liberté impie sur les choses de la religion. « Voilà un discours d'impie; voilà un raisonnement digne d'un hérétique ou d'un libertin. (Boss., Panég. de saint Thomas de Cantorb., III.) 6. C'est beau de liberté dans un siècle tout royal. (LE BRUN⚫) 7. Saint-Evremond a fait une Dissertation dans laquelle il donne la préférence |