Études de la nature,

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Chez P.F. Didot le jeune, libraire, quai des Augustins. Mequignon l'aîné, libraire, rue des Cordeliers., 1788 - Natural history
 

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Popular passages

Page 6 - D'ailleurs mon fraisier n'était point dans son lieu naturel, en pleine campagne, sur la lisière d'un bois, ou sur le bord d'un ruisseau, où il eût été fréquenté par bien d'autres espèces d'animaux. Il était dans un pot de terre, au milieu des fumées de Paris.
Page 11 - Les êtres qui vivent sous leurs riches reflets doivent avoir d'autres idées que nous de la lumière et des autres phénomènes de la nature. Une goutte de rosée, qui filtre dans les tuyaux capillaires et diaphanes d'une plante, leur présente des milliers de jets d'eau; fixée en boule à l'extrémité d'un de ses poils, un océan sans rivage ; évaporée dans l'air, une mer aérienne. Ils doivent donc voir les fluides monter au lieu de descendre, se mettre en rond au lieu de se mettre de niveau,...
Page 142 - Ce qui n'est rien est tout pour eux ; ce qui est tout ne leur semble rien. Cependant, qui ne vous voit pas, n'a rien vu; qui ne vous goûte point, n'a jamais rien senti : il est comme s'il n'était pas, et sa vie entière n'est qu'un songe malheureux. Moimême , Ô mon Dieu ! égaré par une éducation trompeuse, j'ai cherché un vain bonheur dans les systèmes des sciences , dans les armes, dans la faveur des grands, quelquefois dans de frivoles et dangereux plaisirs. Dans toutes ces agitations,...
Page 10 - ... plantes comme les bestiaux dans nos prairies ; qui se couchent à l'ombre de leurs poils imperceptibles , et qui boivent dans leurs glandes, façonnées en soleils, des liqueurs d'or et d'argent. Chaque partie des fleurs doit leur offrir des spectacles dont nous n'avons point d'idées. Les anthères jaunes des fleurs, suspendues sur des filets blancs , leur présentent de doubles solives...
Page 3 - Un jour d'été, pendant que je travaillais à mettre en ordre quelques observations sur les harmonies de ce globe, j'aperçus sur un fraisier, qui était venu par hasard sur ma fenêtre, de petites mouches si jolies, que l'envie me prit de les décrire'.
Page 323 - Ils nous ont représenté ses fleuves vaguant ça et là, ses marais fangeux, les arbres de ses forêts renversés, ses campagnes couvertes de roches, de ronces et d'épines , tous ses chemins rendus impraticables , toutes ses cultures devenues l'effort du génie. J'avoue que ces tableaux , quoique pittoresques , m'ont quelquefois attristé , parce qu'ils me donnaient de la méfiance de l'Auteur de la nature.
Page 342 - Ils n'ont pu comprendre, par les biens visibles, celui qui est souverainement; et ils n'ont point reconnu le Créateur par la considération de ses ouvrages. Mais ils se sont imaginé que le feu, ou le vent , ou l'air le plus subtil, ou la multitude des étoiles, ou l'abîme des eaux, ou le soleil et la lune, étaient les dieux qui gouvernaient tout le monde: que s'ils les ont crus des dieux, parce qu'ils...
Page 10 - ... des hommes n'ont pas encore imités. Je ne dis point ceci par conjecture; car un jour ayant examiné au microscope des fleurs de thym, j'y distinguai , avec la plus grande surprise, de superbes amphores à long col, d'une matière semblable à l'améthyste, du goulot desquelles semblaient sortir des lingots d'or fondu. Je...
Page 331 - Du côté de la mer, le gazon qui termine l'île est parsemé çà et là de bosquets de lataniers dont les palmes, faites en éventail et attachées à des queues souples, rayonnent en l'air comme des soleils de verdure. Ces lataniers s'avancent jusque dans la mer sur les caps de l'île, avec les oiseaux de terre qui les habitent, tandis...
Page 4 - Quelques-unes en avaient de longues et de brillantes, comme des lames de nacre; d'autres de courtes et de larges, qui ressemblaient à des réseaux de la plus fine gaze. Chacune avait sa manière de les porter et de s'en servir.

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