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AUX RÉGIONS ÉQUINOXIALES

DU

NOUVEAU CONTINENT,

FAIT EN 1799, 1800, 1801, 1802, 1803 ET 1804,

PAR AL. DE HUMBOLDT ET BONPLAND,

RÉDIGÉ

PAR ALEXANDRE DE HUMBOLDT;

AVEC UN ATLAS GÉOGRAPHIQUE ET PHYSIQUE.

TOME SECOND.

A PARIS,

A la Librairie grecque-latine-allemande, rue des Fossés

Montmartre, n.o 14.

1815.

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May 1913

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AUX RÉGIONS ÉQUINOXIALES

DU

NOUVEAU CONTINENT.

SUITE DU PREMIER LIVRE.

CHAPITRE III.

Traversée de Ténériffe aux côtes de l'Amérique méridionale. - K connoissance de l'ile de Tabago.- Arrivée à Cumana. Nous quittâmes la rade de Sainte-Croix le 25 juin au soir, et nous dirigeâmes notre route vers l'Amérique méridionale. Il ventoit grand frais du nord-est, et la mer offroit de petites lames courtes et serrées, à cause de l'opposition des courans. Nous perdimes bientôt de vue les îles Canaries dont les montagnes élevées étoient couvertes d'une vapeur roussâtre. Le Pic seul paroissoit de temps en temps dans des éclaircies, sans doute parce

que le vent qui régnoit dans les hautes régions de l'air, dispersoit par intervalles les nuages qui enveloppoient le Piton. Nous éprouvâmes, pour la première fois, combien sont vives les impressions que laisse l'aspect de ces terres qui se trouvent placées aux limites de la zone torride, et dans lesquelles la nature se montre à la fois si riche, si imposante et si merveilleuse. Notre séjour à Ténériffe avoit été de courte durée, et cependant nous nous séparâmes de cette île comme si nous l'avions habitée pendant long-temps.

Notre traversée de Sainte-Croix à Cumana, port le plus oriental de la Terre-Ferme, fut des plus belles. Nous coupâmes le tropique du Cancer le 27; et, quoique le Pizarro ne fût pas un vaisseau très-bon voilier, nous parcourûmes, en vingt jours, l'espace de neuf cents lieues, qui sépare les côtes d'Afrique de celles du nouveau continent. Nous passâmes à cinquante lieues à l'ouest du cap Bojador, du cap Blanc et des îles du cap Vert. Quelques oiseaux de terre, que l'impétuosité du vent avoit poussés au large, nous suivirent pendant plusieurs jours. Si nous n'apas connu exactement, par lès montres

vions

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