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midi: mais, d'un autre côté, M. Ramond a rendu probable que le coefficient adopté pour nos contrées septentrionales doit subir une légère diminution, pour l'approprier à la mesure des hauteurs comprises entre les Tropiques ou rapprochées des limites de la zone torride'. Il y a donc eu compensation, et cette compensation n'a pas été troublée par les effets de la variation diurne du baromètre. J'insiste sur cette dernière circonstance, parce que des physiciens distingués ont affirmé récemment le baromètre doit baisser sur les hautes que montagnes, tandis qu'à neuf heures du matin il atteint son maximum dans les plaines. Cette assertion ne se fonde que sur des aperçus théoriques et sur un phénomène local observé par Saussure dans les Alpes. Les observations que nous avons faites, M. Bonpland et moi, sur les variations horaires du baromètre, depuis les côtes jusqu'à 2000 toises de hauteur, prouvent au contraire que, sous les Tropiques, le mercure atteint son maximum et son minimum exactement aux mêmes heures dans les basses régions et sur les sommets des Andes.

2

1 Ramond, p. 97.

• Journ. de Phys., T. LXXI, p. 15.

La véritable hauteur du Pic de Ténériffe differe probablement peu de la moyenne entre les trois mesures géométriques et barométriques de Borda, Lamanon et M. Cordier:

1905 toises.

1902

1920

1909

La détermination exacte de ce point est importante pour la physique, à cause de l'application des nouvelles formules barométriques; pour la navigation, à cause des angles de hauteur que des pilotes instruits prennent quelquefois en passant à la vue du Pic; pour la géographie, à cause de l'usage que MM. de Borda et Varela ont fait de ces mêmes angles pour le relèvement de la carte de l'archipel des Canaries.

Nous avons agité plus haut, T. I, p. 303, la question de savoir si la côte d'Afrique peut être vue du sommet du volcan de Ténériffe. Ce problème a été discuté par M. Delambre,

auquel nous devons un si grand nombre d'observations précieuses sur les réfractions horizontales. Voici les fondemens du calcul dont nous n'avons donné que le seul résultat dans le 2.° chapitre : soit (fig. 2) M le Pic de Ténériffe, et N la côte qui est éloignée du pied du Pic de l'arc PTQ = 2° 49′ 0′′. Comme la réfraction fait paroître les objets plus élevés qu'ils ne le sont réellement, il sera possible de voir du haut du Pic le point N, bien qu'il soit caché par la courbure de la terre. Ce point sera effectivement visible, s'il est assez élevé pour envoyer un rayon qui, en décrivant la courbe NTM à travers les couches dé l'atmosphère, ne fasse que raser la terre en T. Du Sommet du Pic on apercevroit donc à la fois les points T et N, et l'observateur qui seroit placé en T verroit les points N et M dans son horizon N/TM'. Si l'on désigne 1904 la hauteur du Pic, d'après la mesure géométrique de Borda, par 3271225' le rayon de la terre, et enfin par c le coefficient de la réfraction terrestre, dont la valeur moyenne a été trouvée de 0,08 par M. Delambre, on aura la distance PT à laquelle doit être l'observateur, pour voir le

par

R

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h

=

sommet M en M' à l'horizon, par la formule

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qui donne PT = 2° 7′ 26′′. Telle est la plus grande distance à laquelle on puisse apercevoir le Pic du niveau de la mer. Si l'on retranche PT de PTQ 2° 49′ o", il restera QT 41′ 34′′, avec cette distance on trou

= =

vera aisément la hauteur N Q

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h'

que

doit

avoir la côte pour paroître en N' à l'horizon. En effet, si, dans la formule précédente, on remplace l'arc PT par QT et la hauteur h par h', on aura

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Ainsi, en vertu de la réfraction, et malgré la courbure de la terre qui, à la distance PQ, cacheroit une montagne de 370'., on pourroit

voir quelquefois une montagne située sur la côte et élevée seulement de 202 toises; mais, comme les réfractions sont incertaines et peuvent même être négatives, il seroit imprudent d'affirmer quelque chose pour d'aussi grandes distances pour lesquelles on n'a nulle observation.

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J'ai rapporté, dans le Chapitre II', le résultat des observations de longitude que j'ai faites à Sainte-Croix de Ténériffe. Voici des données tirées du manuscrit de M. de Borda,

Tome I, p. 213.

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