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Je recherche une jeune fillette Experte dès long-temps à courir l'éguillette, Qui soit vive et ardente au combat amoureux. REGNIER, satire 16.

ce qui excite à faire quelque chose : « Une politesse languissante et énervée, qui ne laisse aucun aiguillon dans l'ame des auditeurs. » D'AGUESSEAU, Discours sur l'union de l'éloquence et de la philosophie. Cicéron avait dit relinquere aculeos in animis audientium (laisser des aiguillons dans l'ame des auditeurs ). Nous disons, en terme de morale religieuse, sentir l'aiguillon de la chair, les ai

«Si la nature ne leur (aux femmes) eust arrosé le front d'ung peu de honte, vous les voyrricz, comme forcenées courrir l'aguillette, etc. » RABELAIS, tom. 111, pag. 212, édit. de 1732. Courir l'aiguillette, et par corruption courir le guilledou pourroit bien être proprement courir les grands corps de garde de tous temps pratiquillons de la chair, pour les désirs quez dans les portes des villes, sous des tours dont les flèches se termi

noient en pointe comme l'aiguille d'un clocher. Une de ces portes de ville est appelée guildou, pag. 783 de l'Histoire du roi Charles VII, édition du Louvre, in-fol. ; et dans l'Histoire du même prince attribuée à Alain Chartier, sur l'année 1446, il est parlé d'un château de Bretagne appellé guilledou, soit à cause de sa tour, ou peut-être parce qu'il étoit situé sur quelque pointe de montagne, comme quelques autres qui, pour la même raison, portent encore aujourd'hui le nom d'eguillou. Le vrai sens de cette ancienne façon de parler n'étant plus entendu du peuple, et la plupart s'imaginant qu'une créature n'étoit dite courir l'aiguillette qu'en tant qu'elle étoit d'une profession à faire détacher l'aiguillette à qui le cœur en disoit pour elle, les uns, comme à Toulouse, ordonnèrent que pour marque d'un si infàme métier, chaque coureuse porteroit sur l'épaule une aiguillette. » Voyez les Recherches de Pasquier, liv. vi, ch. 35. «Ceux de Beaucaire, en Languedoc, instituèrent une course, où les prostituées du lieu, et celles qui y seroient venues à la foire de la Madeleine, couroient nues en public, la veille de cette foire, et où celle de ces filles qui auroit le mieux couru auroit pour récompense quelques paquets d'aiguillettes..

Il ne faut point douter que Rabelais ne fasse ici allusion à cette course. »> LE DUCHAT, Sur Rabelais, note 7, an bas de la page citée.

AIGUILLON, S. m. C'est un diminutif d'aiguille; il se dit au figuré de

de la concupiscence, parce que ces désirs sont comme une espèce d'aiguillon qui excite les passions, ce que Ronsard a exprimé d'une manière très-physique :

"

Or que Jappin époint de sa semence,
Hume à longs traits les feux accoutumés.

Les Amours de Ronsard, 154e sonnet.

« Epoint, piqué, chatouillé. Metafore prinse des animaux auxquels la semence, lorsqu'elle est copieuse, excite le désir d'engendrer. » MURET, Commentaires sur les Amours de Ronsard, pag. 187, Paris, 1553. Rabelais appelle aiguillons de vin les viandes salées qui provoquent à boire. Le livre qu'il place sous ce titre dans la bibliothèque de SaintVictor, ainsi que celui qu'il intitule 'Eperon de fromage, est probable

ment un trait de satire contre les chanoines de cette abbaye, parce que le vin fait courir au fromage, et le fromage au vin; et qu'apparemment les Victorins de ce temps-là passaient volontiers de l'un à l'autre. « Laissez là ces viandes fades, et goùtons de cet aiguillon de vin » (de ce jambon de Bayonne). Contes de la Reine de Navarre, nouv. XXVIII.

AIGUISER . « J'aiguise mon courage vers la patience; je l'affaiblis vers le désir. » MONT. 1. II, c. 7.

Aiguiser par la queue une épigramme folle.

BOILEAU.

C'est encore une expression de Montaigne qui, l. 1, c. 10, « préfère l'égale polissure et ceste perpétuelle douceur et beauté fleurissante de Catulle à tous les esguillons de quoy Martial aiguise la queue des siennes »

AILE, s. f. du latin ala qui a la même signification. Ce mot, qui ne se

dit proprement que des oiseaux et des insectes qui volent, s'emploie souvent au figuré, étre sous l'aile de quelqu'un, couvrir quelqu'un de son aile; toutes ces expressions figurées sont empruntées de la poule qui couvre ses petits de ses ailes, pour les protéger contre les oiseaux de proie.

ticle de votre lettre. » Me DE SEVIGNE. Ce joli adverbe si affectionné de saint François de Sales, de Bourdaloue, de Fénélon, de Mad. de Sévigné, est accompagné, dit M. Ch. Nodier, par le rigoureux Saumaize, d'une note de proscription; c'est peut-être par égard pour son autoqu'on l'a effacé du Dictionn. de

l'Acad. »

« Alarum protectio à gallinæ tutela-rité,
ribus alis, sacro etiam testimonio
perhibetur. » JACQ. BOURGOING, de Ori-
gine et usu vulgarium vocum, feuillet
59 tourné, in-4o, Paris, 1583.

Sous l'ade du Seigneur dans son temple élevé.
RACINE, Athalie.

« Ô dieu des armées,..... couvrez de
votre aile cette troupe illustre. » MAS-
SILLON, Discours pour la bénédiction
des drapeaux du régiment de Catinat.
« Dieu, étendez les ailes de votre pro-
tection sur l'enfant précieux, etc........ »
Idem, Oraison funèbre de Louis-le-
Grand.

On dit, par une métaphore empruntée des oiseaux, en parlant de quelqu'un dont on a diminué l'autorité ou les bénéfices, qu'on lui a rogné les ailes. Les Latins se sont servis de la même figure; et Cicéron dit dans le liv. IV de ses lettres à Atticus qui pennas mihi inciderunt, nolunt easdem renasci ( ceux qui m'ont coupé les ailes, ne veulent pas qu'elles repoussent).

Aile d'une armée; le corps de l'armée romaine était flanqué ou couvert de l'aile droite et de l'aile gauche, qui marchaient à ses côtés, et se trouvaient relativement au corps d'armée, comme les ailes se trouvent relativement au corps des oiseaux. Ces troupes étaient pour cette raison nommées alares copia, c. à. d. troupes formant les ailes. Cette métaphore nous est donc venue des Latins.

AIMABLE, adj. Son négatif nous manque. « Nous avons bien des gens inaimables, dit Voltaire, et cependant inaimable ne s'est point encore dit. » Aimable, pris subst. Les aimables de la cour. En ce sens, c'est un neologisme.

AIMABLEMENT, adv. « Vous me répondez trop aimablement ; il faut que je fasse ce mot tout exprès pour l'ar

AIMER, . du lat. amare qui a la même signification. Nos pères écrivaient et prononçaient amer; ce qui a fait dire à d'Urfé dans son Roman d'Astrée, 4 partie, l. 1x :

Que nos sages Gaulois, savoient bien ta coustume. Lorsque pour dire aimer, ils prononçoient amer! Amers sont bien tes fruits, et pleines d'amertume Sont toutes les douceurs qu'on a pour bien aimer. Stances sur le desplaisir d'un départ. De cet ancien verbe amer il nous était resté le participe amé, usité en style de chancellerie jusqu'à l'époque de la révolution. M. Roquefort, dans son Glossaire de la langue romane, nous apprend que ce ne fut qu'à la fin du 15e siècle, qu'on a ajouté un i à ce verbe, c'est-à-dire, qu'on a dit aimer au lieu d'amer. Barbasan pense que ce changement n'eut guère lieu qu'au 16° siècle.

Aimer quelqu'un comme ses yeux, style familier sont empruntées du plus que ses yeux, ces locutions du latin Catulle, en plaignant la mort d'un moineau, a dit l'oiseau qui fesait les délices de ma belle, T'oiseau qu'elle aimait plus que ses yeux.

Passer deliciæ meæ puellæ, Quem plus illa oculis suis amabat. « Ceux qui vous aiment plus que moi vous aiment trop, » écrit Mme de Sévigné à sa fille.

Désaimer, « Les Italiens disent disamare; les Espagnols, desamar; les Anglais, to dislike, pourquoi les Français ne diraient-ils pas désaimer, quand ils aiment si vite, et qu'ils désaiment plus vite encore, d'après le caprice du moment? » MERCIER.

AINÉ, ÉE, adj. mot qu'on a écrit aisné, et d'abord ains-ne du latin antè natus (avant né), né avant un autre, premier né, comme puiné de post natus (né après). Deux anciens proverbes rapportés par Barbasan con

firment cette étymologie : « Qui ains naist, ains paist (qui avant, premier nait, premier souffre); on lie bien son sac ains qu'il soit plein (on lie bien son sac avant qu'il soit plein).

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Maisné se trouve dans nos anciens auteurs, et La Curne Sainte-Palaye, dans les Honneurs de la cour, où cette expression se trouve, la traduit par cadet, puisné.

AINS, conj. C'est un ancien mot qui signifie la même chose que mais, et qui peut encore trouver place dans le style marotique.

O douce Eglé, ne sais pas quand te voi Si vois amour, ains ton regarder tendre Fait palpiter mon cœur tout malgré moi. JAME, Madr. inséré dans l' Alm, des Muses (1783).

AINSI, conj. selon Jacques Sylvius et M. Lemarre, et nous partageons leur opinion, vient du latin in sic (en cette manière, tellement, en tant); on trouve ce mot écrit ainsic dans le Roman de la Rose. ensi dans VilleHardouin et dans l'Ordène de che valerie, par Hue de Tabarie. Nos pères ont dit ainsi que pour lorsque « Cette déesse fut si fort irritée, qu'Ajax fut par elle foudroyé ainsi qu'il s'en retournoit en Grèce. » Les Epithètes de De la Porte, Paris, 1561, au mot Ajax.

Qu'ainsi ne soit, ancienne façon de parler, encore en usage dans le style marotique :

Qu'ainsi ne soit, un fat apprivoisé
Parle de tout, sûr de la réussite.

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Eneid. 1. 1, v. 450.

(S'il se nourrit de l'air éthéré, s'il respire, s'il vit encore). Nous disons. dans le sens d'extérieur, de manières, de visage, un air noble, doux, timide, modeste, haut, impertinent. Horace a dit de même alto vultu (un visage haut, fier). En ce sens, des étymologistes le dérivent d'area (aire, surface:

Rejecit alto dona nocentium vultu

(il a rejeté avec fierté, avec un visage haut, les présens de ceux qui voudraient le corrompre).

« Le bel air, c'est, dit Le Roux, dans son Diet. comique, Amsterdam 1718, un mot à la mode parmi certaines personnes, à Paris, comme précieuses, abbez, petits-maitres et autres personnes ridicules qui mettent leur unique occupation à estropier le beau miner combien de mots ridicules sont langage; une preuve de cela est d'exaen usage pour juger que ce ne peut ètre l'Académie françoise, qui est composée de ce qu'il y a de plus beaux esprits de France, qui les ait inventez: soyez à Paris dans une compagnie de dames, d'abbez musquez ou de petits continuellement et à tous propos que maitres à plumetz, vous n'entendez ces mots assurément, c'est parler, rire, marcher, danser, sc coiffer du bel air. Passe si on se servoit de ces mots-là avec modération; mais on en outre tellement l'usage, qu'on en né

AIR, s. m. parait venir du latin aer emprunté au grec aǹp (aér), qui a laglige de parler selon la pureté de la même signification; d'autres préfèrent le faire venir du mot gallois et bas-breton aer qui signifie mine, façon, etc.

Le mot français air, en tant qu'il signifie l'élément liquide et léger qui environne le globe, vient, disent-ils, aussi de la même source, parce que le

langue, et on méprise les mots propres. » BARON, Coq. trompé. « Ecouter une comédie, cela n'est pas du bel air, pour dire cela n'est pas à la mode, cela n'est pas de qualité. CAMPISTRON, Coméd. « Cherchant les courtisans et les gens du bel air » « Souvenez-vous bien, vous, de venir,

comme je vous ai dit, là, avec cet air qu'on nomme le bel air, peignant Votre perruque, et grondant une petite chanson entre vos dents. » MOLIÈRE, l'In-promptu de Versailles, sc. 111. Ce passage nous fait connaître précisément ce qu'on entendait alors par bel air, gens du bel air.

Parler en l'air, cette expression se trouve dans la re Epitre de saint Paul aux Corinthiens, c. 14, où il dit : « Si vous ne manifestez votre discours par l'organe de la parole, comment celui qui vous écoute saurat-il ce qui est dit? car vous serez semblables à des gens qui parlent en l'air » (eritis enim in aëra loquentes).

Tous les poètes se donnoient une maitresse poétique ou une Iris en Pair, à laquelle ils faisoient honneur de leurs souffrances. >> Hist. de la poésie françoise, pag. 162. En l'air, fantastique, imaginaire, sans réalité.

MERVESIN,

AIRAIN, s. m. métal. Les cuirasses des anciens étaient d'airain et les garantissaient des coups qui leur étaient portés; on a dit par métaphore un cœur d'airain pour un cœur dur, inexorable, en quelque sorte impénétrable aux traits de l'humanité; cette expression nous est venue de la lang. latine « ahena corda (des cœurs d'airain). » STACE, Thébalde, 3 - 280. Horace avait dit as triplex circa pectus erat (un triple airain était autour du cœur, etc.).

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Les cieux par lui fermés et devenus d'airain.
RACINE, Athalie, act. 1, sc. 170,

AISÉ, EE. C'est le participe de l'ancien verbe aiser, s'aiser, qui n'est plus en usage.

AAISIER, aider, secourir, s'aaisier, prendre ses aises. Aaisie, qui a des facilités, qui a ce qu'il désire. Gloss. à la suite du Roman du Renard. (13• siècle). « Ce prince voulant aiser (rendre facile) la difficile prononciation des parolles françoises. » CL. FAUCHET, Antiq. franç. feuillet 225, tourné, Paris, 1599.

S'aiser, pour vivre, être à son aise, se mettre à son aise, se trouve souvent dans le Roman des Neuf Preux, imprimé en 1507: « Et quand la damoiselle s'en retourna, si dist à Lancelot Sire chevalier vaincu, or vous aysez huymais (prenez plus vos aises aujourd'hui), car jamais en autre lit que en cestuy (celui-ci) ne vous ayserez vous. » Lancelot du Lac, édit. de 1520, partie 2o, fol. 4, 2o col.

Un esprit aisé, des vers aisés, une taille aisée, toutes ces expressions étaient nouvelles du temps du P. Bouhours, ainsi qu'il nous l'apprend dans ses Entretiens d'Ariste et d'Eugène, pag. 101, édit. in-4o, Paris, 1671. Montaigne a encore fait usage du verbe « Je voyois les difficultez de mon entreprise s'aiser et se planir. » L. 11, c. 12.

AJUSTESSE, s. f. « Elle estoit tousjours quatre heures à la toilette à compasser son ajustesse. » Contes de la Reine de Navarre, Nouv. xxvI. Ce vieux mot ne manquait pas de grâce.

ALAIGRE, adj. des 2 genr. du lat. alacer (vif, éveillé); vieux mot à regretter et qu'il faudrait rajeunir. Ce mot manque surtout au style noble.

Les voyant tous passés je me sentis alaigre. REGNIER, Satires.

ALAIGREMENT, adv. « Je festoye et caresse la vérité en quelque main que je la trouve, et m'y rends alaigrement.» MONTAIGNE, Ess. 1. 11, c. 8.

ALAMBIC, s. m. sorte de vaisseau qui sert à distiller. Le mot u (ambix), selon Athénée, désignait chez les Grecs, le couvercle d'un pot

dans lequel on fesait bouillir quelque liqueur. Les Arabes adoptèrent ensuite ce terme, mais ils y ajoutèrent le mot al, qui répond à notre article le, par lequel ils commencent la plupart de leurs noms, et formèrent le mot alambic.« Il paraît, dit M. Chaptal, Chimie appliquée à l'agriculture, tom. 11, pag. 237, que c'est dans les écrits des Arabes que l'on trouve pour la première fois le mot alambic, qui dérive de leur propre langue et qu'ils le connaissaient avant le 10 siècle. »

ALANGOURI, IE, adj. rendu langoureux par une maladie, ou par une grande affliction Ce mot énergique, qu'on trouve dans Pasquier, dans Mézeray, etc. ne mériterait-il pas d'être remis en usage? « On voyoit les petits enfans mourir à la mammelle de leurs mères allangouries. » Sat. Men. C'est le participe de l'ancien verbe alangourir, tomber en langueur, dont se sont également servis plusieurs auteurs respectables.

ALANGUISSEMENT, s. m. « Un tiède alanguissement énerve toutes mes facultés. » J. J. ROUSSEAU. Ce mot est d'une tout autre énergie que langueur. Le verbe alanguir se trouvait déjà dans Montaigne : « J'irais facilement couchant et allanguissant mon esprit et mon jugement sur les traces d'autrui, sans exercer leurs propres forces. » Essais, l. 1, c. 9. « C'est pitié | d'estre alanguy et affoibli jusques au souhaiter. » Idem, 1. 111, c. 13.

ALARMISTE, s. m. nom donné dans la révolution à ceux qu'on accusait de se faire un jeu de répandre des nouvelles fausses et alarmantes. Ce mot est resté dans la conversation.

ALBERT-LE-GRAND, né dans la Souabe en 1205 et mort en 1274; sa grande curiosité et son adresse le firent passer pour magicien.

2

ALBUM s. m. mot emprunté du latin et qui signifie blanc, c'est un cahier que l'on porte en voyage, et sur lequel on prie les personnes que l'on considère, d'écrire quelque sentence accompagnée de leur nom.

J'ai toujours aimé les voyages;

Un jour, ami lecteur, je vous dirai pourquoi,

En galoppant j'observe les usages,
Mon album se noircit de tout ce que je vois.
BERENGER, la Charrette qui traine ses
vieilles roues.

ALCALI, Voy. ALKALI.

ALCORAN, et mieux le CORAN, de la religion de Mahomet, mot s. m. le livre qui contient les dogmes arabe. Jusqu'à l'époque où M. Savary a publié sa traduction du code Mahomet donna aux Arabes, traducque tion qu'il publia en 1783, on avait toujours dit et écrit l'alcoran; mais comme ce mot composé de l'article al et de coran, qui vient du verbe kara (lire), signifie la lecture, M. Savary a cru devoir écrire le Coran. En effet, l'on écrit en italien il libro, et l'on ne dit pas en français l'illibro, parce que ce serait répéter en même temps l'article français et l'article italien. Depuis, M. Langlès a écrit le qóran.

ALCOVE, s. f. Ce mot, si l'on en croit l'Encyclopédie, vient de l'espagnol alcoba, lequel vient lui-même de l'arabe elcauf, qui signific un cabinet, un lieu où l'on dort, ou d'elcobat, qui signifie une tente sous laquelle on dort, en latin zeta. Mais un article inséré dans le Mercure de France, du 15 juin 1779, prend ce mot de plus haut : « Alcove, y est-il dit, qui chez nous signifie un réduit pratiqué dans une chambre pour y placer un lit, vient, ainsi que le mot espagnol et arabe, du bas-breton (ou langue celtique) alcof, qui signifie alcove, niche propre à mettre un lit, If et l'u se substituant réciproquement en celtique, ou du mot basque alcoba, qui a ce même sens, le bet l'u se substituant aussi réciproquement en celtique.

»

ALCYON, s. m. oiseau de mer. Le Sage, Avent. de Beauchene, a donné à ce mot un sens figuré assez gai : « Le capitaine entreprit de resserrer ses nymphes; mais il était bien diflicile d'empêcher tant d'alcyons de faire leurs nids sur les flots. >>

ALENTIR (s'), v. « Alors commença ceste Rome à s'alentir en délices. » ET. PASQUIER, Powparler

du prince.

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