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veau, si j'avais des accoucheurs. » Depuis quelques années plusieurs sages-femmes prennent le titre d'accoucheuses.

ACCOUER, ACOUER, v. approcher, proprement être à la à la coue, comme on écrivait autrequeue ou fois Quand il verra le cerf.... tourner la tête pour s'enfuir, il doit piquer son cheval et l'accouer, le plus près qu'il pourra. » FOUILLOUX, Vén. fol. 53, recto. Montaigne, dans son style énergique, l'a employé au figuré dans le sens de lier, attacher : «Nous n'avons pas faict marché, en nous mariant, de nous tenir continuellement accouez l'un à l'autre, etc. » Essais, tom. vIII, p. 92, Paris, 1793.

« Accoués, attachés, accrochés. Après avoir cherché inutilement dans nos vieux dictionnaires le mot accoué, je crus qu'il avoit été fabriqué par Montaigne: mais enfin j'ai appris qu'il est fort usité dans la plupart des provinces. En Champagne, par exemple, un fermier ordonne à son valet d'accouer quatre, cinq chevaux, c. à d. d'attacher le licou du second à la queue du premier, le licou du troisième à la queue du second, et ainsi du reste, afin qu'ils aillent tous à la file, à peu près sur une même ligne, sans embarrasser les chemins. Accouer, m'a-t-on assuré depuis, est le mot propre, et qui est aussi familier à tous les palefreniers de Paris, que les mots palisser, greffer, étronçonner, évaser, le sont aux jardiniers de Versailles, de Saint-Cloud, etc. Comme ces quatre termes de jardinage se trouvent dans nos dictionnaires, je ne vois pas pourquoi l'on n'y admettroit point celui d'accouer, si nous n'en avons point d'autre pour exprimer la manœuvre des fermiers, des palefreniers que je viens de décrire sans prétendre qu'on dût autoriser l'usage que Montaigne a trouvé bon d'en faire. » COSTE, sur Montaigne, au lieu cité. Cette note intéressante nous a déterminés porter ce mot, qui ne se trouve dans aucun de nos vocabulaires dans le sens que lui donnent ici Montaigne et son commentateur.

Pour accouer, terme de Vénerie, qui signifie donner le coup à un cerf au défaut de l'épaule, ou lui couper le jarret; il se trouve dans plusieurs de nos dictionnaires.

ACCOUPLEMENT, s. m. Malherbe a dit :

Tu menois le blond Hyménée Qui devoit solennellement De ce fatal accouplement Célébrer l'heureuse journée. française), ce mot ne s'emploie plus Selon Féraud (Dict. crit. de la langue qu'en parlant des animaux. Dans ce sens d'union des deux sexes, il peut se dire des hommes, dans le style palement s'il est modifié par une soutenu et surtout en poésic, princiépithète qui, fixant plus fortement l'esprit que le nom lui-même, serve de correctif à l'idée trop physique que présente le mot accouplement. poète de dire: Pourrait-on, par exemple, blâmer le

Accouplement fatal et des dieux détesté.

ou du mariage d'un méchant homme et d'une méchante femme:

Quel monstre doit naître De ce fatal accouplement? ACCOUSTRER, v. a. basse latinité, acculturare. « Toutes les sciences surhumaines s'accoustrent du style poétique. » MONTAIGNE, liv. 11, ch. 12. « Je ne cognois autre et plus présente médecine (contre les passions) que de s'accoustrer de la philosophie. » Contes d'Eutrapel, t. 11.

ACCOUTUMANCE, s. f. ou accoustumance, comme il est écrit dans le Roman des Neuf Preux, et dans Pierre Grognet :

Mainte chose desplait nouvelle, Qui par accoustumance est belle. Ce qui prouve que ce mot est fort aucien dans notre langue. L'accoutumance est l'habitude que l'on contracte en réitérant plusieurs fois la même action, ou en éprouvant souvent la même sensation. « Il y a deux grands remèdes contre les aux l'accoutumance pour le vulgaire grossier, et la méditation et la prévoyance pour le sage. » CHARRON. « L'accoutumance est une seconde nature. » MONTAIGNE.

Le premier qui vit un chameau
S'enfuit à cet objet nouveau ;
Le second approcha, le troisième osa faire
Un licou pour le dromadaire :
L'accoutumance ainsi nous rend tout familier.

LA FONTAINE.

Le sort de ce mot a éprouvé bien des variations. D'un usage très-fréquent du temps de Montaigne, il a ensuite passé de mode, et commençait à vieillir du temps de Vaugelas ; puis il s'est ré

tabli peu à peu, et plusieurs bons

écrivains n'ont point fait difficulté de s'en servir, ainsi que nous l'apprend le P. Bouhours. L'Académie, édit. de 1762, prévient qu'il vieillit; cet avis est répété dans l'édit. de Moutardier (1802), mais l'édit. de Smith (1813) ne confirme pas ce jugement. La Harpe dont le style est toujours soigné, a dit, Cours de littérat. t. xii, pag. 162 : « l'oreille étant de tous les sens le plus docile à l'accoutumance, et le plus rebelle à la nouveauté.>> Il est certain que coutume ou habitude ne répondrait ni à l'idée de La Fontaine, ni à celle de La Harpe; ces deux mots marquent une habitude formée, et accoutumance exprime les actes qui la forment.

ACCROCHER, v. a. On trouve deux exemples de l'emploi de ce verbe au figuré dans Molière et dans

Hamilton:

Dans l'âme elle est du monde, et ses soins tentent [tout, Pour accrocher quelqu'un, sans en venir à bout.

Tartufe.

mière édit. de son Dict. a porté ce mot sous la racine croupe, le définit dans celle de 1813, par se tenir dans une posture où, la plante des pieds touchant à terre, le derrière touche presque aux talons. « Sans nous accroupir de paresse.» EST. PASQUIER, Pourparler du Prince. Il parait qu'il n'a pas toujours été pronominal: « Le mariage apoltronit et accroupit les bons et grands esprits. » CHarron, liv. 1, c. 42.

ACCUEILLIR, RECUEILLIR, v. (en parlant de personnes, leur donner retraite ). « Ce sens est le sens propre de ce mot composé de la préposition à, et du verbe cueillir. Mé nage le dérive du latin adcolligere... Accueillir conserve encore la signification figurée de faire accueil; recueillir, recevoir humainement, avec bonté. » LA CURNE SAINTE-PALAYE, Glos. de l'anc. lang. franc.

M. Mollevaut a dit : « Etranger à la révolte, Pétronius Turpilianus accueille mieux le repentir, calme l'orage, etc. » Tr. de la Vie d'Agricola.

ACCULER, . dérivé d'accul dont la racine est cul, signifie proprement pousser quelqu'un ou quelque chose dans un lieu où on ne peut plus reculer. Culer, terme de marine, est le simple d'acculer; et Pasquier a fait de ce verbe un emploi remarquable : « Le long et obstiné siége de Metz, accula toutes les victoires de Charles

« Sa rivale n'avait pas manqué de Quint. » Liv. 1v, lett, 20.

l'accrocher de conversation. » Mém. de Gramont.

ACCROUPIR, v. On trouve déjà cropir, croupir, dont accroupir est le composé, dans le Roman du Renard, ouvrage du 13e siècle. Le Duchat le tire du latin curvare (courber), mais il parait plutôt venir de croupe. S'accroupir, poser la croupe ou le derrière sur les talons. Il se serait dit d'abord des animaux qui prennent naturellement cette posture, quand ils s'asseyent, et il a été conservé en ce sens dans l'art héraldique où il se dit de de l'animal qui s'assied sur les fesses, animali in clunes residente usurpatur, lit-on dans le suppl. du Gloss. de Du Cange. L'Académie qui, dans la pre

ACCUSATEUR, s. m. ACCUSATRICE, s. f. du latin accusator (celui qui accuse), accusatrix (celle qui accuse). Racine a été un des premiers à accréditer ce féminin:

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Par quel caprice
Laissez-vous le champ libre à votre accusatrice ?

Phedre.

En poésie on peut employer ce mot adjectivement, et le joindre, comme épithète, même à un nom de chose; par exemple, en parlant d'un glaive dont le meurtrier aurait été trouvé saisi, on dirait bien le glaive accusateur, une épée accusatrice.

ACERBE, adj. du latin acerbus (ápre, vert).

Nondum matura est; nolo acerham sumere.
PREDRE.

(la grappe n'est pas encore mûre; je ne veux pas la prendre verte). « C'est, dit M. La Harpe, dans cette seule acception que ce mot latin est devenu français : un vin acerbe, un fruit acerbe, pour dire un vin, un fruit d'un goût sûr et âpre. Il faut espérer que l'usage fort étrange qu'on en a fait dans la langue révolutionnaire, n'étendra pas les acceptions de ce mot; mais on n'oubliera jamais les formes acerbes de Joseph Lebon. » Cours de littérature, t. x111, p. 51. Oublions les formes acerbes de ce proconsul; mais ne nous privons pas d'un terme qu'on peut employer utilement, au figuré, pour rude, fácheux, dur. L'acception de ce mot en ce sens est encore empruntée aux Latins; Tacite diten parlant d'Agricola : « Apud quosdam acerbior in conviciis narrabatur » (quelques uns le trouvaient trop dur quand il faisait des reproches).

ACERBER (s), v. du latin acerbare

(aigrir, agacer en parlant des fruits). « Il s'acerba (s'aigrit, s'emporta) grandement. » PASQUIER, Pourparler du Prince. Claudien avait également employé le verbe acerbare, dans un sens figuré, pour irriter.

ACÉRÉ, ÉE, part. du verbe acérer qui se dit pour acierer, puisqu'il est dérivé d'acier. Acérer c'est fortifier le fer en le mêlant avec de l'acier : Admisto chalybe duritiem et firmitatem ferro addere. Il se dit des armes, des instrumens, rendus tranchans, et perçans par le moyen de l'acier. De ton bois abattu par la hache acérée, Ils construisent des toits que respecte Borée.

DULARD.

Le fier Lathman, dans cet espoir trompeur,
Attaque Engist, et sa lance acérée
Du bouclier échanere la rondeur.

PARNY, les Rose-Croix, ch. v1.

Quelques écrivains ont dit au figuré une langue acéree, une plume acérée, les traits acérés de la calomnie, pour une langue, une plume mordante, les traits déchirans de la calomnie. «La pauvreté est un glaive bien

acéré. » SAINT CHRYSOSTOME.

ACHARNEMENT, s. m. Il signifie proprement l'action ou l'appétit d'un animal qui se jette sur la chair, qui s'attache à sa proie. Il se dit par ex

tension de la fureur opiniâtre avec laquelle des animaux ou même des hommes se battent l'un contre l'autre, et encore de l'emportement qu'on montre contre quelqu'un. Molière a dit, dans le dernier sens que nous avons distingué :

Tous les dévots de cœur sont aisés à connaître.
Jamais contre un pécheur ils n'ont d'acharnement;
Ils attachent leur haine au péché seulement.
Le Tartufe.

Voir pour l'étymologie le mot ACHAR

NER.

ACHARNER, V. On trouve aussi acarner dans nos anciens auteurs. C'est, selon La Curne Sainte-Palaye, des mots a carne (au carnage), cri de guerre parmi les Italiens, que nous avons formé notre mot s'acharner, s'obstiner, comme nous avons fait allarme de leurs mots all' arme (aux armes).

Acharner doit venir du latin carne ablatif de caro (chair), et aurait si

gnifié dans le principe, comme le verbe acarner, se jeter sur un animal pour se repaitre de sa chair : « Aucuns aussi nomment lougarous les loups qui mangent les hommes, après qu'une fois ils s'en sont acharne's. » Les Epithètes de De la Porte, au mot Lougarou, pag. 151, Paris (1571). Les mots carnage, charnier semblent confirmer cette étymologic.

ACHEMINER, v. a. Combien ce verbe a pris de noblesse dans ces vers de Racine :

Depuis ce jour fatal, le pouvoir d'Agrippine
Vers sa chute à grands pas chaque jour s'achemine.

ACHÉRON, n. propre m. « Dans le siècle où vivait Racine, on prononçait Akéron. Le changement de son peut devenir nuisible aux écrivains, et surtout aux poètes. Lorsque l'auteur de Phèdre fit ce vers :

Et l'avare Acheron (Akéron) ne lâche point sa proie, ké et che portaient à l'oreille deux sons parfaitement distincts; mais le changement de ké en ché a un peu gâté ce beau vers ché et che, qui sont si près l'un de l'autre, produisent une assonance désagréable dont le poète n'est pas coupable.» DOMERG. Man. des étrang. p. 472. J'ajouterai qu'il y a quelques années qu'on prononçait encore Akéron, au grand Opéra,

quoique les acteurs de la Comédie Française prononçassent Acheron.

ACHÈVEMENT, s. m. « Vos trois lignes m'ont donné l'achèvement d'une extrême joie. » MAD. DE SÉVIGNÉ.

ACHEVER, . nos pères ont dit chef ou chief pour fin, faire chief, faire la fin, finir, dans le dit des rues de Paris, par Guillot de Paris qui vivait vers la fin du 13 siècle, d'où achever, mener à fin, terminer. « Sire, luy respondit la dame, ne vous entremettez plus, car j'en viendray moult bien à chef. » Lancelot du Lac.

Venir à chef, mener à chef, pour achever ou eschever, comme on le trouve dans Alain Chartier, sont des expressions fréquentes dans nos anciens auteurs. Nous disons encore venir à bout.

ÉPIGRAMME.

Votre entretien est profitable
A la promenade, à la table;

Vous charmez ceux que vous trouvez :
Mais où je vous trouve admirable,
Boindin, c'est quand vous achevez.

ACHOPPEMENT, s. m. « Chopper est un vieux mot qui a signifié heurter; on a même dit achopper: sage n'achope à tous chicots. » M. DE BAÏF, liv. 1.

"

« Ce mot, dit M. Ch. Nodier, qui était une onomatopée faite du bruit d'un corps qui en heurte un autre, ne s'emploie plus au sens propre Ou ne s'en sert même que dans cette façon proverbiale de parler : une

pierre d'achoppement, pour dire, un obstacle inattendu, » Nous aimerions mieux dire avec M. Chapsal que cette locution signifie l'occasion de faillir, de tomber dans l'erreur.

ACOSTABLE, adj. Ce mot a vieilli. Il est bien placé dans cette épigramme de Gombaud :

Les honneurs forcent l'ascendant :
Côme était civil, acostable,
Généreux, franc, et véritable :
Mais on l'a fait surintendant.

ACOUSTIQUE, s. f. du grec ἀκουστικός (akoustikos) dérivé d' ἀκούω (akouó) j'entends. M. Sauveur, de l'Académie des Sciences, est, suivant J. J. Rousseau, le premier qui se soit servi du mot acoustique, pour exprimer la théorie des sons.

ACQUIT, s. m. « Et n'est pas une commission par acquit à l'homme, de conduire l'homme selon sa condition. » MONT. liv. III. ch. 13.

ACQUITTEMENT, s. m. Ce mot était nouveau en 1787. « Ses emplois, ses dignités, ses richesses, ne lui paraissaient qu'une dette dont l'acquittement exigeait le sacrifice de sa vic entière. » Le duc de Nivernois, en parlant du maréchal de Belle-Isle.

ACRIMONIEUX, adj. « Les critiques de profession prouvent trop souvent qu'on peut être acrimonieux sans être piquant. » Voilà le premier exemple que nous connaissions de ce mot pris au figuré.

ACROSTICHE, s. m. petite pièce de poésie dont chaque vers commence par une des lettres du nom de la personne ou de la chose qui en fait le sujet. « Acrostiches, dit le seigneur Des Accords, en ses Bigarrures, p. 222 (1662), sont vers qui, en leurs premières lettres, contiennent quelque nom propre ou autre mot de chose intelligible.

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PORTRAIT DE LAURE.

He ciel qui la sauva de son propre penchant

▷ la beauté du corps unit celle de l'âme;

En seul de ses regards, par un pouvoir touchant,

endait à la vertu le cœur de son amant.

Elle embellit l'amour en épurant sa flamme.

PORTRAIT DE PÉTRARQUE.'

dar lui l'amour a vu relever ses autels,

it son front fut couvert de lauriers éternels.

Hout lui faisait un dieu d'une simple mortelle,

eine de tous les cœurs, mais trop maîtresse d'elle :

la nature il semble inspirer ses transports;

animé par l'espoir de vaincre cette belle,

Quel Orphée a jamais égalé ses accords?
Cne beauté si sage, un amant si fidelle

lernisent Vaucluse et font chérir ses bords.

On appelle sonnet par acrostiche un sonnet où chaque vers commence par une des lettres du nom qui fait le sujet de la pièce. Voici, disent les éditeurs de Trévoux, un exemple propre à faire sentir combien ces sortes de pièces gênaient l'esprit, parce qu'outre l'acrostiche du nom du roi au commencement des vers, il y a encore des échos à la fin. Il fut fait après la bataille de Marsaille :

SONNET.

mis;

assez, telle. amples don; forts,

He bruit de ta grandeur, dont n'approche personne, sonne;
On sait le triste état où sont les ennemis
Coudraient-ils s'élever, bien qu'ils soient terrassés
is connaitront toujours ta victoire immortelle
uperbes alliés, vous suivrez les exemples
Alger et des Génois implorant d'un pardon
n vain toute l'Europe oppose ses efforts,
Wataillons sont forcés et villes entreprises
Oh! que par tant d'exploits vous serez embellis,
dotre gloire en tous lieux du combat de Marsaille
endant la ligue entière, après mille combats,
welge, tu marcheras pareil à la Savoie,

On te voit tout tremblant sous un tel souverain,
Zous te verrons aussi sous un roi si célèbre,

prises.

lis;

aille

bas.

voie

Rhin;
Ebre.

« Il y a beaucoup d'apparence qu'à la renaissance des lettres, sous François 1er, nos poètes qui se piquaient beaucoup d'imiter les Grecs, prirent, de cette forme de poésie, le dessin des acrostiches qu'on trouve si répandus dans leurs écrits, et dans ceux des rimeurs qui les ont suivis jusqu'au règne de Louis XIV. C'était affecter d'imposer de nouvelles entraves à l'imagination déjà suffisamment resserrée par la contrainte du vers, et chercher un mérite imaginaire dans des difficultés qu'on regarde aujourd'hui, et avec raison, comme puériles. » Encyclopédie, tom. 1, pag. 115. Pressé de nommer la personne qu'il aimait, un jeune homme s'en défendit, et récita l'acrostiche suivant, qui renferme le nom de cette personne :

Ce ne saurais nommer celle qui me sait plaire;
En fat peut se vanter, un amant doit se taire.
a pudeur qu'alarmait l'impétueux désir
nventa sagement le voile du mystère,

t l'amour étonné connut le vrai plaisir.

ACROSTICHE est aussi adjectif des deux genres. Vers acrostiches, sonnets acrostiches, vers ou sonnets dans lesquels il se trouve un ou plusieurs acrostiches. On dit des lettres acrostiches, pour les lettres initiales, ou qui commencent chaque vers d'un acrostiche.

ACTEUR, s. m. On trouve dans Bouhours: « Il a été un grand acteur dans cette affaire», pour il y a pris une grande part. Ce mot ne parait pas pouvoir s'employer aujourd'hui dans ce sens.

ACUITÉ, s. f. « Il n'y a point dans la langue française de corrélatif au mot de gravité; car celui d'acuité n'a pu passer ». J. J. ROUSSEAU, Dict. de musique. On dit la gravité d'un son, et on ne peut pas dire l'acuité d'un son, quoiqu'on dise un son aigu. AD, particule initiale empruntée du latin et qui entre dans plusieurs mots qui nous viennent de cette lan

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gue, comme dans admettre, administrer, admodier, admonester, adjacent, adjectif, adjouster, adjourner. Ces deux derniers s'écrivent et se prononcent aujourd'hui, ajouter, ajourner; advertir, advocat, advent, C'est, comme l'a remarqué M. Lemaraujourd'hui avertir, avocat, avent. plus susceptible de subir les lois de re, le mot qui en composition est le l'attraction, c'est-à-dire de changer le d en la consonne initiale du mot

auquel il est joint; c'est ainsi qu'accomplir, accourir, affilié, apprendre, assignat, attablé ont été formés de ad et de complir, courir, fils, prendre, signer, table.

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