Remarques sur la langue française au dix-neuvième siècle, sur le style et la composition littéraire, Volume 1

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F. Didot, 1845 - French language - 1064 pages
 

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Popular passages

Page 103 - Dieux ! que ne suis-je assise à l'ombre des forêts ! Quand pourrai-je, au travers d'une noble poussière. Suivre de l'œil un char fuyant dans la carrière?
Page 80 - Il n'est pas de votre sa» gesse de vous rendre responsables de l'événement, » soit en vous refusant à des moyens que vous n'avez » pas le loisir d'examiner, soit en leur en substituant » d'autres que vous n'avez pas celui de combiner et » de réfléchir. La confiance sans bornes que la nation » a montrée dans tous les temps au ministre des » finances, vous autorise suffisamment, ce me sem» blé , à lui en montrer une illimitée dans les cir
Page 216 - Paul ensuite, réservant ce bain pour elle seule, en avait creusé le lit, couvert le fond de sable, et semé sur ses bords des herbes aromatiques. Elle entrevoit dans l'eau, sur ses bras nus et sur son sein, les reflets des deux palmiers plantés à la naissance de son frère et à la sienne, qui entrelaçaient au-dessus de sa tête leurs rameaux verts et leurs jeunes cocos.
Page 401 - Deux termes qui se prennent, chacun, dans une acception différente. Capable signifie qui est en état de faire, et se dit des personnes ; Susceptible signifie qui peut recevoir , et se dit des choses.
Page 431 - Il n'ya pas un village dans tout le royaume où cette expression ne soit parfaitement intelligible ; mais on l'a omise dans le Dictionnaire, parce qu'il n'ya point de Combe aux Tuileries, aux Champs-Elysées et au Luxembourg.
Page 367 - Comment et comme sont deux, et il ya bien peu d'endroits où l'on se puisse servir indifféremment de l'un et de l'autre On peut pourtant dire quelquefois comme et comment : par exemple, vous savez comme il faut faire, et comment il faut faire. M. de Malherbe disoit toujours comme, en quoi il n'est pas suivi...
Page 319 - Virginie à la famille, les ombres des bananiers sont à leurs pieds ; » ou bien : « la nuit s'approche, les tamarins ferment leurs feuilles. » Quand viendrez-vous nous voir? lui disaient quelques amies du voisinage. — Aux cannes de sucre, répondait Virginie. — Votre visite nous sera encore plus douce et plus agréable, » reprenaient ces jeunes filles. Quand on l'interrogeait sur son âge et sur celui de Paul : « Mon frère, disait-elle, est de l'âge du grand cocotier de la fontaine, et...
Page 445 - C'est la beauté des langues que ces façons de parler sans raison pourvu que l'usage les autorise. La bizarrerie n'est bonne que là... Il est à remarquer que toutes les façons de parler que l'usage a établies contre les règles de la grammaire, tant s'en faut qu'elles soient vicieuses, ni qu'il faille les éviter, qu'au contraire on en doit être curieux comme d'un ornement de langage, qui se trouve en toutes les plus belles langues, mortes et vivantes.
Page 114 - JE n'ai pas voulu , Citoyen , vous remercier plus tôt du présent que vous m'avez fait de votre beau discours, l'entraînement de votre style à la première lecture ayant fait naître en moi le désir le plus vif de le relire lentement : ce que je ne nommerai pas une relute, mot impropre et barbare qui se glisse dans le français, sans qu'on puisse deviner ce qui l'a pu faire adopter comme tant d'autres, qui corrompent la première langue de l'Europe.
Page 169 - ... daguerréotype et de le perfectionner. Il avait reconnu là un procédé analogue au sien , et il s'était mis à courir après. Mais alors de telles comparaisons ne venaient pas. Plus d'un de ces jeux gothiques de l'artiste dijonnais pouvait surtout sembler à l'avance une ciselure habilement faite, une moulure enjolivée et savante, destinée à une cathédrale qui était en train de s'élever. Ou encore c'était le peintre en vitraux qui coloriait et peignait ses figures par parcelles, en...

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