tuelles qui constitue aujourd'hui le capital de l'humanité ? Mais le passé nous a fuis sans retour; et quant au présent, c'est à peine s'il existe : ce n'est qu'un point insaisissable dans la série des temps. Il ne nous reste donc que l'avenir, et c'est seulement envers lui que nous pouvons nous acquitter de tout ce que nous devons au passé.

Et où trouver l'avenir, si ce n'est dans la jeunesse, à laquelle nous sommes tenus de donner la clef de cette grande bibliothèque humaine, magasin inépuisable d'idées et de découvertes dont l'héritage nous a été transmis par les anciennes générations?

Une fois que l'homme a la clef de ce précieux dépôt, son intelligence, plongeant en quelque sorte des racines dans le passé, le fait vivre de toute la vie des siècles écoulés et des civilisations disparues. Pour lui, la chaîne des temps se renoue, et l'on est tenté de dire que les existences qui l'ont précédé viennent s'ajouter à la sienne pour la prolonger en arrière jusqu'à l'origine du monde.

C'est alors, mais alors seulement, qu'il prend pleine possession de tout son être, et qu'il cesse d'être un sauvage pour devenir véritablement un homme. Ce n'est qu'après avoir reçu ce que j'appellerai sa « part d'humanité, » qu'il peut payer en retour son écot à la table commune. S'il ne sait rien, il ne peut rien apprendre aux autres, et sa fonction n'est pas remplie.

« Apprendre pour enseigner, » ce mot d'ordre de tous les maîtres d'école, de tous les savants, de tous les chercheurs, doit donc devenir de plus en plus la devise de tous les hommes.

D'ailleurs, l'égoïste qui voudrait travailler pour lui seul, dans une pensée exclusive et personnelle, s'apercevrait bientôt qu'il tente une œuvre impossible. C'est en vain qu'il voudrait tenir sa main fermée; une fois pleine de vérités, elle s'ouvrirait d'elle-même et pour ainsi dire malgré lui.

<< Recevoir pour donner, » telle est la loi universelle qui

régit toute la nature. C'est la lói du progrès pour l'homme, c'est la loi du mouvement pour tous les êtres. Chacun d'eux tient du passé une impulsion qu'il communique à l'avenir, et leur vie ne consiste, à vrai dire, qu'à restituer au dehors le mouvement initial qui est en eux.

Aussi peut-on renfermer toute la morale moderne dans ces simples paroles:

Se rendre meilleur pour se mieux donner.

P. BLANC.

RECONSTITUTION

DE LA

BIBLIOTHÈQUE MUNICIPALE DE STRASBOURG

Nous croyons devoir recommander à la bienveillante sympathie de nos lecteurs l'Euvre de la reconstitution de la bibliothèque municipale de Strasbourg et les inviter à y participer par des envois de livres.

La circulaire ci-jointe fera connaître le véritable caractère de cette œuvre vraiment patriotique :

Monsieur,

La bibliothèque de Strasbourg n'existe plus. Le souvenir du désastre qui l'a anéantie est présent à tous les esprits. Ces richesses littéraires et scientifiques, ces précieuses collections, œuvre des siècles, ont été la proie des flammes pendant le siége de 1870; tout a péri.

La municipalité de Strasbourg s'efforce, dans l'intérêt des lettres, des sciences et des arts, de réparer, dans la mesure du possible, les pertes causées par l'incendie. Elle fait appel aux sentiments généreux de la France, en dehors de toute action gouvernementale, pour créer une nouvelle bibliothèque essentiellement municipale.

Un comité s'est constitué, au Cercle de la librairie de Paris, pour recueillir les dons et les faire parvenir à la ville

de Strasbourg. Il s'adresse à vous avec la certitude que vous tiendrez à concourir à cette œuvre dont vous ne méconnaîtrez pas le caractère. Les envois d'ouvrages relatifs aux lettres, aux sciences et aux arts, seront accueillis par nos anciens et chers compatriotes, avec une vive reconnaissance, quelle qu'en soit l'importance.

Les dons sont reçus:

A Paris, au Cercle de la librairie, rue Bonaparte, 1, et chez les libraires ;

Dans les départements, chez MM. les libraires correspondants du Cercle; à moins que le donateur ne préfère les adresser directement, et franco, au Cercle de la librairie, rue Bonaparte, 1, à Paris.

Les dons doivent être acompagnés de la mention suivante: Pour la reconstitution de la bibliothèque municipale de Strasbourg.

Veuillez, Monsieur, agréer, à l'avance, l'expression de notre vive gratitude pour le concours que vous voudrez bien nous prêter, et recevoir l'assurance de notre parfaite considération.

MM.

PATIN,

Les membres du Comité :

Secrétaire perpétuel de l'Académie française, PRÉSIDENT. GUIGNIAUT, Secrétaire perpétuel de l'Académie des inscriptions et belles

lettres.

DUMAS, Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences.

BEULÉ,

Secrétaire perpétuel de l'Académie des Beaux-Arts.

MIGNET, Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences morales et

LEGOUVÉ,

LITTRÉ,

WURTZ,

HIMLY,

politiques.

Membre de l'Académie française.

Membre de l'Académie des inscriptions et Belles-Lettres.

Membre de l'Académie des sciences.

Professeur à la Faculté des Lettres de Paris.

A. CHAIX, F. DIDOT, G. HACHETTE, G. MASSON, Libraires-éditeurs.

A. LEMARIGNIER, Gérant.

PARIS. IMP. PAUL DUPONT, RUE J.-J.-ROUSSEAU, 41.

EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX des 26 février, 12 et 26 mars, 9 et 23 avril 1873, p. 73 à 78. Concours entre les élèves des écoles primaires de Paris, p. 73. - RAPPORTS L'Instruction en Amérique, de M. Léon Chotteau, par M. Lefebvre, p. 80; Lectures et travail pour les enfants et les mères, de Mme Pape-Carpentier et ses filles, par M. Patin, p. 84; Choix méthodique de lectures, d'une société d'inspecteurs primaires, par M. Jacquemart, p. 87; Exercices d'écriture et de lecture, de M. Damas, par M. Lefebvre, p. 89; L'A BC de la grammaire, de Mlle Laurent, par M. Ridoux, p. 91; Lexicologie et Lexicographie simultanées, de M. Plicaud, par M. Ridoux, p. 92; la Clé du style et de la composition littéraire, de M. Chappuset, par M. Ridoux, p. 95; Histoire des Français par la biographie, de M. Fleury, par Mule François, p. 98; Règlement de la Société protectrice des animaux, de l'école de Saint-Clémentin, de M. Lacuve, par M. Grosselin, p. 104; Canne géométrique Richardeau, par M. Vinot, p. 105; Nouveau Traité élémentaire d'arithmé- ' tique, de M. Luquet, par M. Brancour, p. 106; Nouvelle Méthode de calcul oral, de M. Bailly, par M. Patin, p. 107; Arithmétique pratique, de M. Barbey, par M. Patin, p. 108; Exercices-Calcul, de M. Barbey, par M. Patin, p. 109. - REVUE DE LA PRESSE SCOLAIRE (décembre 1872 à mai 1873', par M. Ridoux, p. 110. VARIÉTÉS Société des Instituteurs de la Haute-Savoie, par M. Lefebvre, p. 129; Circulaire de M. Jules Simon relative aux bibliothèques populaires, p. 132.

EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX.

SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1873.

Présidence de M. REMOIVILLE, vice-président.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Demandes d'examen de livres. tites brochures), par M. Viguier,

AVRIL-MAI 1873.

L'Éducation populaire (9 pe

M. Grosselin, rapporteur; L'A B C

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de la grammaire, par Mile Laurent, M. Ridoux, rapporteur; Petit Manuel d'économie pratique, par M. Maurice Bloch, — M. Lefebvre, rapporteur; Premières Notions de géographie, par M. E. Levasseur, - M. Remoiville, rapporteur; Nos maîtres hier ou Études sur les progrès de l'éducation, par H. André, M. Potel, rapporteur; Méthode de calcul oral, par M. Bailly, M. Patin, rapporteur; Enseignement de la géographie au tableau noir (Ardèche et Ardennes), par M. A. Le Béalle, rapporteur.

M. Oger,

Admission de membres. Sont admis en qualité de membres titulaires: MM. Magniez, membre de l'Assemblée nationale, 15, rue du Cherche-Midi, présenté par MM. Barni et Ridoux; - M. Levillain, commissaire-priseur, 54, faubourg Montmartre, présenté par MM. Charton et Ridoux; Patin, professeur au collége Stanislas, 43, rue de Madame, présenté par MM. Barni et Ridoux.

Est admise comme membre correspondant, Mlle Lenoble, institutrice libre à Saint-Julien-du-Sault (Yonne), présentée par MM. Piot et Delattre.

Candidatures. Sont proposés comme membres titulaires : MM. Moreau, avocat, 14, rue Chéron, présenté par MM. Barni et Ridoux; — Demelin, avocat, 43, boulevard Saint-Germain, présenté par MM. Barni, Delattre et Ridoux.

Rapports. - M. Chavée lit un rapport sur la transformation raisonnée des 10 chiffres, pour l'étude de l'arithmétique, de la géographie et de l'histoire, par M. Victor Ballu. Les conclusions du rapport sont adoptées. M. Ridoux donne successivement lecture: 1o d'un rapport sur la deuxième année de grammaire, par MM. Larrive et Fleury; 2o d'un rapport sur la Grammaire des petits enfants, par M. Reynaud. Les conclusions de ces deux rapports sont adoptées.

M. Remoiville, président du Comité des fonds, présente, au nom de ce comité, un rapport sur les budgets de 1872 et de 1873.

Le Conseil vote des remerciements à M. le Président du Comité des fonds, et, sur la proposition de MM: Leret et Malapert, ordonne l'insertion du rapport dans le Bulletin.

L'un des Secrétaires du Conseil,
A. POTEL.

SÉANCE DU 12 MARS 1873.

Présidence de M. REMOIVILLE, vice-président.

Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.

Correspondance.

M. Mantoulet, membre correspondant à Pont-à

Marcq (Nord), adresse au Conseil des propositions de récompenses.
Renvoi au Comité des récompenses.