Les révolutionnaires de la musique: Lesueur--Berlioz--Beethoven--Richard Wagner--La musique russe

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Calmann Lévy, 1882 - Composers - 358 pages
 

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Popular passages

Page 75 - ... étonnée qu'au milieu d'une guerre immense, qui n'a été pour la République qu'une suite non interrompue de triomphes, contenant à la fois, dans l'intérieur, le terrorisme anarchique et le terrorisme royal, décrétant pour les siècles — ! — une constitution sage et républicaine, vous savez encore donner quelques instants à l'encouragement d'un art qui a gagné des victoires et qui fera les délices de la paix.
Page 278 - ... soi, se convertit assez sans que je m'en mêle, chétif. Je serais la mouche du coche, qui se passera bien de mon bourdonnement. Il va, mes chers amis, et ne cesse d'aller. Si sa marche nous paraît lente, c'est que nous vivons un instant. Mais que de chemin il a fait depuis cinq ou six siècles! A cette heure, en plaine roulant, rien ne le peut plus arrêter.
Page 306 - Je reconnus, en effet, que précisément là où l'un de ces arts atteignait à des limites infranchissables, commençait aussitôt, avec la plus rigoureuse exactitude, la sphère d'action de l'autre; que, conséquemment, par l'union intime de ces deux arts, on exprimerait avec la clarté la plus satisfaisante ce que ne pouvait exprimer chacun d'eux isolément; que, par contraire, toute tentative de rendre avec les moyens de l'un d'eux ce qui ne saurait être rendu que par les deux ensemble, devait...
Page 124 - Rachel, Ruth et Booz, Débora, etc., qu'il avait revêtus d'un coloris antique, parfois si vrai, qu'on oublie, en les écoutant, la pauvreté de sa trame musicale, son obstination à imiter dans les airs, duos et trios, l'ancien style dramatique italien, et la faiblesse enfantine de son instrumentation. De tous les poèmes (à l'exception peut-être de celui de Mac-Pherson, qu'il persistait à attribuer à Ossian), la Bible était sans contredit celui qui prêtait le plus au développement des facultés...
Page 257 - Je n'écrirai jamais rien que pour un théâtre où l'on m'obéirait aveuglément, sans observations, où je serais le maître absolu. Et cela n'arrivera probablement pas Les théâtres (ainsi que je l'ai écrit quelque part), sont les mauvais lieux de la musique, et la chaste muse qu'on y traîne ne peut y entrer qu'en frémissant. Ou encore : les théâtres lyriques sont à la musique sicut amori lupanar. Et les imbéciles et les idiots qui y pullulent, et les pompiers et les lampistes, et les...
Page 162 - Mon bon ami (il ne me connaissait pas !), nous ne pouvons exécuter au concert spirituel de nouvelles compositions. Nous n'avons pas le temps de les étudier; Lesueur le sait bien. » Je me retirai le cœur gonflé. Le dimanche suivant, une explication eut lieu entre Lesueur et Kreutzer à la chapelle royale, où ce dernier était simple violoniste. Poussé à bout par mon maître, il finit par lui répondre sans déguiser sa mauvaise humeur : « Eh ! pardieu! que deviendrions-nous si nous aidions...
Page 170 - J'ai cru encore que la plus grande partie de mon travail devait se réduire à chercher une belle simplicité, et j'ai évité de faire parade de difficultés aux dépens de la clarté : je n'ai attaché aucun prix à la découverte d'une nouveauté, à moins qu'elle ne fût naturellement donnée par la situation et liée à l'expression; enfin, il n'ya aucune règle que je n'aie cru devoir sacrifier de bonne grâce en faveur de l'effet.
Page 74 - Il sera glorieux pour vous, représentants, de prouver à l'Europe étonnée qu'au milieu d'une guerre immense, qui n'a été pour la république qu'une suite non interrompue de triomphes, contenant à la fois dans l'intérieur le terrorisme anarchique et le terrorisme royal; décrétant pour les siècles une constitution sage et républicaine, vous savez encore donner quelques instants à l'encouragement d'un art qui a gagné des victoires , et qui fera les délices de la paix.
Page 282 - Où Cologne et Strasbourg, Notre-Dame et Saint-Pierre, S'agenouillant au loin dans leur robe de pierre, Sur l'orgue universel des peuples prosternés, Entonnaient l'hosanna des siècles nouveau-nés ; Le temps où se faisait tout ce qu'a dit l'histoire ; Où sur les saints autels les crucifix d'ivoire Ouvraient...
Page 281 - C'est le chant de départ du héros sûr de vaincre ; on croit voir étinceler son armure et entendre le bruit cadencé de ses, pas. » Dans la neuvième symphonie, il ne s'agit pas d'un héros, mais d'une foule en marche. Cependant cette foule n'est pas précisément une armée. Pour Beethoven, la destinée des hommes n'est pas seulement de gagner des batailles. D'ailleurs, la strophe de Schiller qui s'applique à ce passage ne parle de victoires qu'incidemment et comme terme de comparaison : «...

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