mais on ne garantiffoit point aux Maris les chemins fouterreins. 1 Pour moi j'ai peine à concevoir que de pareilles chofes ayent pû être pratiquées feulement une fois. Cependant Hérodote nous affure qu'an huitiéme & dernier étage de cette fuperbe Tour du Temple de Belus à Babylone, étoit un Lit magnifique où couchoit toutes les nuits une Femine choifie par le Dieu. Il s'en faifoit autant à Thébes en Egypte. Et quand la Prêtreffe de l'Oracle de Patare en Licie devoit prophétifer, il falloit auparavant qu'elle couchât feule dans le Temple où Apollon venoit Finfpirer. Lamp on 19 niss Tout cela s'étoit pratiqué dans les plus épaifles ténébres du Paganisme, & dans un temps où les cérémonies Païennes n'étoient pas fujettes à être contredites; mais à la vue des Chré tiens,; le Saturne d'Alexandrie ne laif foit pas de faire venir les nuits dans fon Temple telle femme qu'il lui plaifoit de nommer par la bouche de Tyrannus fon Prêtre. Beaucoup de Femmes avoient reçu cet honneur avec grand refpect, & on ne fe plaignoit point de Saturne, quoiqu'il foit le plus âgé & le moins Tom II. LI galant des Dieux. Il s'en trouva une à la fin, qui ayant couché dans le Temple, fit réfléxion qu'il ne s'y étoit rien paffé que de fort humain, & dont Tyrannus n'eût été affés capable. Elle en avertit fon Mari, qui fit faire le procès à Tyrannus. Le malheureux avoua tout, & Dieu fait quel fcandale dans Alexandrie. Le crime des Prêtres, leur infolence, divers événemens qui avoient fait paroître au jour leurs fourberies, l'obfcurité, l'incertitude & la fauffeté de leurs réponses, auroient donc enfin décrédité les Oracles, & en auroient caufé la ruine entiere, quand même le Paganifme n'auroit pas dû finir. Mais il s'eft joint à cela des caufes étrangeres. D'abord de grandes Sectes de Philofophes Grecs qui fe font moqués des Oracles; enfuite les Romains qui n'en faifoient point d'ufage; enfin les Chrétiens qui les déteftoient, & qui les ont abolis avec le Paganifme. Fin du fecond Volume. 403 TABLE Des Titres & Sujets contenus dans ce fecond Volume. ENTRETIENS fur la Pluralité des mondes. A Monfieur L✶✶✶ PREMIER SOIR. page g Que la Terre eft une Planete qui tourne fur elle-même, & autour du Soleil. SECOND SOIR. Que la Lune eft une Terre habitée. TROISIEME SOIR. 12 47 Particularités du Monde de la Lune. Que les autres Planetes font habitées auffi. 80 QUATRIÈME SOIR. Particularités des Mondes de Venus CINQUIÈME SOIR. de & de 111 Qne les Etoiles fixes font autant de Soleils," dont chacun éclaire un Monde. 144 SIXIEME SOIR. Nouvelles Penfées qui confirment celles des TABLE DES CHAPITRES 213 UE les Oracles n'ont point été rendus CHAPITRE I. Premiere Raifon, pourquoi les anciens Chrétiens ont cru que les Oracles. étoient rendus par les Démons. Les Hif- toires furprenantes qui couroient fur le fait CHAP. II. Seconde Raifon des anciens Chré- tiens pour croire les Oracles furnaturels. Convenance de cette opinion avec le Siftê- CHAP. III. Troifiéme Raifon des anciens Chrétiens. Convenance de leur opinion avec la Philofophie de Platon. CHAP. V. Que l'opinion commune fur les Oracles ne s'accorde pas fi bien qu'on penfe avec la Religion. CHAP. VI. Que les Démons ne font pas fuffifamment établis par le Paganifme. 242 249 CHAP. VII. Que de grandes Sectes de Philofophes Payens n'ont point cru qu'il y eût rien de furnaturel dans les Oracles. 256 CHAP. VIII. Que d'autres que des Philofophes ont auffi affes fouvent fait peu de cas des Oracles. CHAP. IX. Que les anciens Chrétiens euxmêmes n'ont pas trop cru que les Oracles fuffent rendus par les Démons. CHAP. X. Oracles corrompus. 266 276 282 CAP. XI. Nouveaux établiffemens d'Ora 289 cles. CHAP. XII. Lieux où étoient les Oracles. 296 304 311 CHAP. XIII. Diftinctions de jours & autres myfteres des Oracles. CHAP. XIV. Des Oracles qui fe rendoient fur des Billets cachetés. CHAP. XV. Des Oracles en Songes. Songes. 317 CHAP. XVI. Ambiguités des Oracles. 325 CHAP. XVII. Fourberies des Oracles manifeftement découvertes. CHAP. XVIII. Des Sorts, 330 333 |