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avec la blancheur argentine des cascades qui se précipitent de la montagne, et avec la fraîche verdure des collines environnantes, qu'on ne peut se lasser de contempler les effets magiques de cette perspective. Viennent ensuite, et le hameau d'Yssel, autour duquel s'étendent quelques prairies parsemées d'arbres fruitiers, et le village de Gondo, où l'on trouve une auberge lugubre, qui sert d'asile aux voyageurs surpris par la tourmente. A mesure qu'on avance, les rochers prennent des formes de plus en plus gigantesques. Enfin, après une assez rude montée, on parvient aux solitudes de Gondo (Pl. 289). Du haut d'une montagne élevée, les eaux du Frasinone se précipitent dans un abîme effrayant, sur lequel on a jeté un pont jeté un pont d'une construction singulièrement hardie. D'immenses rochers s'élèvent à pic des deux côtés du gouffre; c'est dans l'un de ces rochers que la mine et le ciseau ont creusé la belle galerie de Gondo (Pl. 290-291), éclairée intérieurement par deux larges ouvertures latérales. A l'une des ouvertures de la galerie on lit cette courte inscription: Ære italo, 1805. Nap. imp.

gards ils ne voient que rochers arides, dont les cimes perdues aux cieux sont couvertes de neiges. La solitude est affreuse; le soleil n'y brille jamais : c'est une région de tristesse et de deuil, un épouvantable désert, où la nature expire, où la mort seule est vivante.

A peine est-on sorti de la galerie de Gondo, qu'on voit la route, creusée en corniche dans le granit, rester suspendue sur un abîme, au fond duquel la Doveria mugit avec fureur: on a jeté sur ce gouffre un pont aussi élégant que solide. Les belles horreurs se continuent long-temps encore le long de cette incroyable route. Après le Gondo, il faut traverser la galerie d'Algaby, longue de 220 pieds, l'une des plus grandes, et des plus belles du Simplon. Au sortir de cette gorge, un chemin sinueux et paré de bouquets de mélèzes disséminés dans les environs, monte jusqu'au village du Simplon, où le froid est excessif. Ce village, qui d'après sa position semble voué à une misère affreuse, jouit néanmoins d'une certaine aisance, que l'étranger qui ne fait que pasne lui soupçonne pas.

Avant d'entrer dans le souterrain de. Gondo, admirons les horreurs sublimes du tableau qui s'offre à nos regards. De tous côtés les rochers sont à pic et d'une hauteur incommensurable. A droite, la cascade bouillonne et tombe avec un épouvantable fracas, tandis qu'en face de lui, l'œil étonné sonde la profondeur de la galerie qu'on redoute de voir s'écrouler. A gauche est une longue rangée de rochers perpendiculaires, dont la cime égarée dans les nues menace également d'écraser le voyageur. Au fond du précipice, où la vue n'ose descendre, on entend mugir la colère du torrent. De quelque côté que se portent les re

ser,

La route traverse successivement deux torrens qui descendent des glaciers du Rosboden, puis elle gravit encore la montagne, et laisse à sa gauche l'ancien hospice, où les voyageurs qui ont éprouvé quelqu'accident trouvent secours et protection. Enfin, on aperçoit le plateau ou col du Simplon, environné de toutes parts de rochers, et dont aucun arbre ne voile la nudité. Un bel hospice, terminé depuis peu, est, comme son aîné, destiné à secourir tous les malheureux que le caprice ou les événemens amènent dans cette froide région.

Du côté de l'Italie le plateau du Simplon offre un coup d'œil borné, à cause

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